Neuf ans après Sivens, un consensus peut-être sur le point d'être trouvé

Un peu moins de 10 ans après l'arrêt du chantier Sivens et la mort du militant écologiste Remi Fraisse, la nature a repris ses droits sur le site de la zone humide de la vallée du Tescou. Un consensus entre agriculteurs, élus et associations environnementales pourrait aboutir.

L'évacuation de la ZAD des opposants au projet d'autoroute A69, dimanche 22 octobre, ravive des souvenirs dans les mémoires. "Plus personne ne veut revivre ça localement !", s'exclame Laurent Viguier, vice-président de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles du Tarn.

Il y a 9 ans, le chantier du barrage de Sivens était arrêté, suite à la mort du militant écologiste Remi Fraisse, après avoir été touché par un tir de grenade lors d'une manifestation. La cour administrative d'appel de Toulouse a condamné l'Etat à indemniser la famille du jeune homme, en février dernier. Une décision que confirme le jugement du tribunal administratif en retenant la "responsabilité sans faute" de l'Etat, dans la mort de Rémi Fraisse.

Il s'agissait à l'époque de construire un barrage de plus d’un million et demi de mètres cubes d’eau dressés sur près de 40 hectares pour irriguer la vallée et les parcelles agricoles. Un projet qualifié de "démesuré" par les associations environnementales à l’époque. Des militants écologistes radicaux investissent alors les lieux pour empêcher la tenue des travaux. 

Vers un possible consensus ?

Aujourd'hui, la nature a repris ses droits sur le site de la zone humide de la vallée du Tescou. Une vallée de 20 hectares avec une grande variété de faunes et de flores sauvages qui aurait pu disparaître avec la construction du barrage.

À ce jour, agriculteurs, élus et associations environnementales, semblent proches d'un consensus pour trouver une solution afin d’irriguer la vallée. Les tensions ont progressivement laissé place à la discussion.

Christian Pince, du collectif zone humide du Testet affirme : "ça peut aboutir, on peut avoir une solution de consensus. Nous, on a bon espoir. La solution a été publiée elle s'appelle schéma d'organisation de ressource en eau, dans lequel on a identifié les besoins sans atteindre la zone humide du Testet."

Selon lui, cette solution pourrait être "une grosse et des petites retenues d'eau." pour palier "le déficit en eau sur la partie amont de la vallée chiffré à 170 000 m3.

150 agriculteurs installés dans la vallée

Les derniers épisodes de sécheresse de cet été et de l'année dernière n'ont fait qu'aggraver les choses. 150 agriculteurs sont installés dans le secteur et ils réclament un accès urgent à l'eau pour irriguer leurs cultures. Laurent Viguier du syndicat agricole FDSEA a participé à toutes les discussions.

"Moi je n’ai pas d'avis bien arrêté mais il faut amener quelque chose qui réponde aux besoins d'eau qu'il y a dans la vallée. Je ne dis pas que c'est un barrage, une retenue, que ce sont des bassines. Il faut qu'on se mette tous d'accord et qu'on réponde au besoin", explique-t-il.

Il insiste sur l'épuisement de certains agriculteurs, qui, découragés par les années, décident de partir ou d'arrêter. Une synthèse et des propositions devraient être présentées au préfet du Tarn avant la fin de l’année.

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