Photo polémique à la Une : Guilhem Carayon maintient que l'union des droites est "inenvisageable"

Le porte-parole des Républicains Guilhem Carayon suscite la polémique au sein de son parti depuis jeudi 2 mars. La raison ? La photo du jeune Tarnais aux côtés de ses homologues de Reconquête! et du Rassemblement National en couverture d'un journal conservateur.

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Plus que jamais divisés, Les Républicains se seraient sans doute passés de cette polémique. Le porte-parole du parti, Guilhem Carayon, suscite en effet de nombreuses réactions dans son camp depuis le jeudi 2 mars. En cause : la Une du mensuel L'Incorrect, "le mensuel conservateur le plus incorrect de France", où le Tarnais s'affiche avec ses homologues du Rassemblement National et de Reconquête!, Pierre-Romain Thionnet et Stanislas Rigault.

Une certaine complicité affichée en couverture, titrée d'une phrase pour le moins provoquante, "Les jeunes coupent le cordon" (en référence au "cordon sanitaire", une pratique politique visant à exclure les partis d'extrême droite de toute majorité politique) : les réactions chez LR ne se sont pas faites attendre et les avis divergent.

Manœuvre politique ou véritable division au sein du parti ? 

D'un côté, le président du parti Eric Ciotti confiait à nos confrères de Libération que "son propos ne pose pas de problème" pendant que Bruno Retailleau plaide "la démocratie, c'est le débat" sur le plateau de BFM TV. Brigitte Barèges, la maire LR de Montauban, dénonce quant à elle une manœuvre politique. "Ce qui me frappe, c'est que les critiques viennent surtout de trois élus [François Durovray, le député de l'Aisne Julien Dive et le député du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont, ndlr] proches d'Aurélien Pradié. Je pense que c'est une forme de contre-feu". Pour rappel, le député du Lot a récemment été démis de son poste de numéro 2 du parti en raison de ses prises de position.

Guilhem Carayon est un jeune brillant que j'apprécie beaucoup et qui s'est défendu en revendiquant le droit au débat

Brigitte Barèges, maire LR de Montauban

Car en effet, François Durovray, président du Conseil départemental de l'Essonne, juge sur son compte Twitter "inadmissible de mettre en avant des points communs avec les partis d'extrême droite sans parler de ce qui [les] différencie d'abord fondamentalement", en appelant même à son éviction. Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand interpelle l'élu de 23 ans :"Si c'est une manipulation ou un montage, Guilhem Carayon doit dénoncer cette Une".

Contacté par téléphone, le Tarnais semble effectivement ne pas avoir anticipé la tempête médiatique autour de cet entretien. "Je continuerai à débattre avec des partis plus à droite, en revanche j'aurais peut-être dû demander à voir la couverture avant sa publication. Le titre est fallacieux" reconnait-il. 

"On ne va pas faire la politique des sourires"

Le principal intéressé confie pourtant être un habitué du "débat avec tout le monde". En janvier 2023, il avait accepté l'invitation de la chaine Youtube "Le Média", une webtélé lancée par des proches de La France Insoumise, tout comme celle de Valeurs Actuelles en décembre 2021. Cet entretien avec L'Incorrect représentait donc "une nouvelle descente dans l'arène" comme il le qualifie. "On n'a pas attendu cette interview pour débattre". 

Ce qui a piégé l'ancien candidat aux législatives dans le Tarn, dans ce cas précis, semble donc relever de la sémantique de la couverture. La Une sous-entend une complicité, qui pourrait être d'ordre politique, entre les trois jeunes représentants politiques, non seulement de par le titre, mais surtout par leur expression. "J'ai déjà fait des photos avec mes contradicteurs. Elles sont moins suggestives certes, mais on ne va pas faire la police des sourires non plus" se défend Guilhem Carayon.

Mon parti a fait 4% à la présidentielle donc il faut se poser les bonnes questions. J'ai tout intérêt à me rendre dans des médias plus à droite que moi pour aller chercher l'électorat que nous avons perdu.

Guilhem Carayon, président des jeunes Républicains

Si l'article souligne quelques points de convergence entre les trois partis, comme la politique migratoire ou la réindustrialisation de la France, les jeunes du RN et LR sont d'accord sur une chose : une union des droites, semblable à celle connue en Italie, est aujourd'hui impossible dans le paysage politique français. "C'est inenvisageable. Il y a des différences sur le fond, sur les stratégies, on ne peut pas envisager un système politique similaire", conclut Guilhem Carayon. La polémique reste donc à nuancer, mais elle représente une nouvelle période de turbulences pour les Républicains. 

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