LR : "les politiques libres sont respectés, pas ceux qui font des tambouilles d’arrière-cuisine" accuse Aurélien Pradié

Aurélien Pradié, démis de ses fonctions de numéro 2 des Républicains, a dénoncé une décision "contraire à l'exigence du rassemblement et au respect de tous les adhérents". Lundi 20 février, le député du Lot a réaffirmé devant la presse sa volonté d'aller au bout de sa démarche contre le projet de réforme des retraites.

Aurélien Pradié est devenu en quelques jours l'insoumis du parti Les Républicains. Évincé samedi 18 février par le président Eric Ciotti après avoir exprimé à plusieurs reprises des positions à contre-courant de son parti sur la réforme des retraites, le député du Lot assure de nouveau sa volonté de rester fidèle à sa famille politique, mais aussi de voter contre une loi injuste pour les Français.

France 3 Occitanie : Votre éviction de la vice-présidence de votre parti, a-t-elle entaché votre conviction d’aller au bout de votre démarche sur ce projet de réforme des retraites ?

Aurélien Pradié, député du Lot (LR) : Non, au contraire. Cela ne m’a pas ému. Cela m’a forgé. Cela m’a renforcé dans un combat que je continuerai à mener, qui est celui de la protection des carrières longues, de ceux qui ont commencé tôt. C’est d’ailleurs un combat qui a progressé. Au début j’étais un peu tout seul, on me regardait un peu bizarrement. Puis, petit à petit, tout le débat s’est focalisé sur ces carrières longues. Nous avons obtenu que ceux qui ont commencé à 17 ans partent avec 43 annuités. Comme quoi cela méritait de se battre. Aujourd’hui, il reste à clarifier un point : que tous ceux qui ont commencé avant 21 ans partent avec 43 annuités de cotisation. Moi, les combats, je les mène jusqu’au bout. Les postes sont absolument secondaires. Je pense que la noblesse de la politique ce n’est pas de céder lorsque l’on a des convictions à défendre.

France 3 Occitanie : Le projet part au Sénat. Que va-t-il se passer maintenant selon vous ?

Aurélien Pradié, député du Lot (LR) : Nos collègues sénateurs ne pourront pas ignorer le débat que nous avons instauré désormais. Respecter les carrières longues, c’est respecter la France qui travaille. C’est respecter les Français. J’espère bien qu’au Sénat cette disposition sera reprise. C’est ce qui conditionnera notre vote final. Pour ma part, je vais continuer à batailler dans le débat public. Je ne cède pas aux intimidations et aux menaces. Je n’ai pas ce tempérament. Et je continuerai à dire que pour les Français, nous devons nous battre. Le rôle d’un député, ce n’est pas d’être un béni-oui-oui obéissant aux uns et aux autres. Et je redis que l’on a beaucoup progressé. Il y a déjà de nombreuses mesures que nous avons réussi à arracher. Je suis certain que l’on va gagner cette bataille. Parce que le gouvernement ne pourra pas rester dans cette position, où il punit ceux qui ont commencé à travailler plus tôt. Cela n’a aucun sens et c’est totalement injuste.

France 3 Occitanie :Est-ce la mobilisation des villes moyennes qui a assis votre position ?

Aurélien Pradié, député du Lot (LR) : C’est une conviction ancienne en réalité, avant même la réforme des retraites, lorsque nous avions ce débat au sein des Républicains. Je disais déjà qu’il fallait limiter les durées de cotisation. Je n’ai pas varié sur ce sujet. Moi, je suis favorable à la réforme des retraites. Je l’ai toujours dit. Mais je ne veux pas la faire n’importe comment.

France 3 Occitanie : Votre position n’est elle pas difficile à supporter lorsque l’on est pointé du doigt de la sorte, et dans son propre parti ?

Aurélien Pradié, député du Lot (LR) : Je me bats pour les Français. Je ne me bats pas pour moi. Bien sûr, c’est une période difficile parce que ce n’est jamais facile d’être caricaturé par les uns et par les autres. J’ai toujours su qu’il y avait des conséquences à ma liberté de parole. Je pense que l’on respecte les politiques lorsqu’ils sont libres. Je pense que l’on n’aime pas les politiques qui font des tambouilles d’arrière-cuisine. C’est un moment important pour moi aussi. Les Français apprennent à découvrir quel est mon engagement, mon tempérament. C’est aussi un moyen de redonner ses lettres de noblesse à la politique.  

(Avec Rouzanne Avanissian et Clément Alet)

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