La stèle installée pour rendre hommage à Rémi Fraisse sur le site de Sivens ne sera pas restée longtemps en place. Sur les lieux il ne reste que quelques morceaux de béton. L'ouvrage a mystérieusement disparu dans la nuit de mardi à mercredi.
Pesant plus de deux tonnes, la statue avait été installée clandestinement sur les lieux où le jeune botaniste a été tué par une grenade offensive lancée par un gendarme il y a un an, alors que le site était occupé par des zadistes. Une opération menée par un groupe nommé "la pelle masquée". La sculpture mesure deux mètres de haut et pèse 1,8 tonne : elle représente une "main ouverte surmontée d'une sphère, des mots simples et justes sont gravés à côté d'une renoncule, la fleur étudiée par Rémi : "Nous humains, enfants de la terre, continuons le combat pour la vie", selon les termes d'un communiqué parvenu à France 3.
Le fait que le monument ait été retiré "n'est pas une infraction", a précisé le lieutenant-colonel Rénier et "il n'y a pas eu de plainte déposée".
"La seule infraction est le fait que la stèle ait été installée sur une propriété privée". Il s'agit de la CACG (Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne) propriétaire des lieux et maître d'ouvrage délégué du projet de barrage contesté dans la zone humide du Testet riche en biodivesité, situé dans la forêt de Sivens. Selon le haut responsable de la gendarmerie, la CACG "avait envisagé un temps de déposer plainte" après la découverte de la sculpture.
Vidéo : le reportage de Sylvain Duchampt et Frédéric Elhorga