Dans le cadre d'un mouvement de grève national, les sages-femmes ont manifesté partout en France pour dénoncer leurs conditions de travail. Les rassemblements de Toulouse et de Montpellier comptaient chacun une centaine de personnes.
C’est leur 5e jour de mobilisation depuis le mois de janvier. Après les journées d’action du 26 janvier, 10 et 24 février et du 8 mars, les sages-femmes manifestaient ce mercredi partout en France pour dénoncer leurs conditions de travail.
Un haut niveau de formation, mais peu de reconnaissance
Sur la place du Capitole, à Toulouse, elles étaient une centaine à se retrouver. De nombreuses banderoles et chansons portaient leurs revendications : une reconnaissance de leurs compétences médicales, qui se traduirait par une revalorisation de leurs salaires au niveau de ceux des médecins.
Sur la place de la Comédie, à Montpellier, elles étaient également une centaine à porter les mêmes revendications. Sages-femmes libérales, des centres hospitaliers, ou territoriales... Toutes se décrivent comme les "invisibles" du personnel soignant. Après avoir été "au front" pendant la crise sanitaire, elles s'estiment "peu considérées".
"Les sages-femmes sont formées pendant cinq ans, reconnus quatre. Pour les nouveaux diplômés, les modalités d’embauche sont précaires avec des niveaux de salaires inacceptables, 1600€ dans certaines structures", détaille l'Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes.
A partager sans modération !
— Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes (@onssf) May 3, 2021
Journée de la sage-femme, journée SANS sages-femmes ?#CodeRouge #1Femme1SageFemme pic.twitter.com/sA4tuPkyRB
"Nous demandons davantage de titularisations. Trop de contrats sont des CDD", explique Lucile Sablayrolles, sage-femme à Montpellier syndiquée à la CGT.
Classées dans la catégorie du paramédical seulement, les sages-femmes ont de plus en plus de responsabilités. Echographies, suivi de la grossesse, accouchement, accompagnement à la parentalité, contraception... Face à la pénurie de gynécologues sur le terrain, par manque d'effectif, les cadences s'accélèrent dans les hôpitaux.
"On ne les connaît pas assez, on ne les reconnaît pas assez...", soupire Mathilde Vignaud. La jeune femme n'est pas sage-femme, mais future maman.
"Elles nous suivent avant, pendant, après. Même le dimanche, elles sont là pour me rassurer parce que je vais avoir une césarienne. Elles ne comptent pas leurs heures ! Pour tout ça, j'ai envie de leur dire merci", conclut-elle, la voix serrée par l'émotion.