Plusieurs étudiants d’écoles d’éducation spécialisée de la Haute-Garonne et de départements voisins s'inquiètent de l’annulation du jury délivrant les résultats de leur diplôme d’Etat. Faute d'avoir pu le valider, certains candidats ont vu leur contrat de travail annulé ou reporté.
« On a déjà été très affectés pendant la crise sanitaire, c’est toute notre carrière qui est impactée », clame Laurie Dutrieux, étudiante en dernière année de formation d'éducatrice spécialisée à l'école Erasme à Toulouse. Comme de nombreux camarades, la jeune femme attendait les résultats de ses examens avec impatience, lundi 28 juin. Mais elle ne les a jamais eu.
Selon elle, après quelques heures d’attente, le rectorat de l’Académie de Toulouse a indiqué dans un mail « que les jurys du diplôme d’Etat d’éducatrice spécialisée (DEES) étaient annulés car le président n’était pas présent pour assurer la présidence. »
« Nous n’avons pas eu d’explications de la part du rectorat sur le comment du pourquoi le président ne s’était pas présenté. Ils nous ont juste dit : "c’est comme ça et pas autrement". Nous sommes donc dans le flou, sans date butoir pour l'obtention de ce diplôme. », explique Laurie. « Nous avons été informés du report du jury les 6 et 7 juillet mais sans confirmation. On nous a demandé de nous adapter. Le rectorat n’a pas été capable de trouver un président remplaçant de jury », ajoute la jeune femme. Contacté par France 3 Occitanie, le rectorat de l’Académie de Toulouse n’a pas été en mesure d'apporter plus d'informations.
Deux étudiantes avaient une promesse d’embauche mais sans leur diplôme, elles ne pourront pas avoir le poste.
Des contrats de travail reportés ou annulés
Faute d’avoir pu valider leur diplôme, de nombreux étudiants de cette spécialité ont vu leur contrat de travail reporté voire annulé. C’est le cas de Laurie, étudiante en dernière année : « je devais commencer mon travail d’éducatrice spécialisée après l’annonce des résultats. Mon statut va donc être modifié, et je serai payée en tant qu’étudiante et non pas en tant que titulaire du diplôme, ce qui engendre encore une fois la précarité étudiante et impacte le moral, déjà fragile des travailleurs sociaux. C'est les institutions et les publics accompagnés qui risquent d'être impactés par ce retard. », regrette avec amertume l’étudiante.
Lucie Rodriguez devra elle aussi commencer son travail avec un autre statut : « je serai payée en tant qu’animatrice socio-culturelle, soit l’échelon le plus bas que l’on donne aux personnes non diplômées. »
Tamara Cluzel, également étudiante en éducation spécialisée est elle aussi en difficulté : « mon stage a été déjà annulé en septembre. Cela complique tout et on a du mal à se projeter. »
On est en colère et très stressés par cette situation.
Pour essayer de faire avancer les choses, les délégués des écoles d'éducation spécialisée ont tenté de joindre la présidente de la région Occitanie, Carole Delga : « une lettre est en cours de rédaction pour tenter de la sensibiliser à notre problématique », indique Laurie Dutrieux.