L'université portugaise Fernando Pessoa devrait ouvrir 5 formations à la rentrée 2013 à Béziers. L'établissement avait fait parler de lui lors de son implantation à Toulon (Var). Elle était soupçonnée de vouloir contourner le numerus clausus en vigueur en médecine. La justice avait été saisie.
Dès la rentrée 2013, l'université portugaise Fernando Pessoa devrait dispenser 5 formations initiales à Béziers (Hérault), dans les locaux de l'IUT: chirurgie dentaire, orthophonie, physiothérapie, sciences humaines et architecture-urbanisme. C'est le sénateur-maire de Béziers, Raymond Couderc (UMP), qui l'annonce. Cette université privée délivrera des diplômes portugais, mais précise qu'ils sont reconnus sur le territoire européen, ce qui devrait permettre à leurs titulaires d'exercer en France.
190 étudiants pour démarrer
Raymond Couderc explique qu'il a "entendu parler l'an dernier de ce centre universitaire". Il ajoute avoir "pris contact tout de suite avec son directeur en France pour savoir si éventuellement il envisageait de créer d'autres centres. Il est venu à Béziers à plusieurs reprises et a décidé d'y installer la seconde et dernière université Fernando Pessoa". A terme, elle pourrait accueillir 570 étudiants d'ici 3 ans.
Une université au coeur de la polémique
Déjà implanté depuis novembre 2012 dans le Var, à Toulon, où il délivre des enseignements dans des disciplines de santé, le Centre Universitaire Fernando Pessoa France a suscité les interrogations des associations d'étudiants. Elles réclament la fermeture de l'établissement, soupçonné de vouloir contourner le numerus clausus. L'Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD) appelle notamment à la mobilisation, du 11 au 15 mars, sur les campus.
De son côté, le gouvernement a saisi la justice en décembre pour un éventuel usage abusif du terme "université", une appellation qui est interdite aux établissements d'enseignement supérieurs privés.
Mais Bruno Ravaz, vice-président du centre universitaire Fernando Pessoa France, n'est pas inquiet: "Tout le monde se penche sur nous et cela nous convient très bien, car on est très transparent et parce qu'il n'y a aucun problème. Notre souhait est de lutter contre la désertification médicale, de lutter contre le manque de praticiens dans certaines zones en France, ce n'est pas de nuire aux professionnels mais au contraire de les renforcer".