Nanterre défie Chalon, champion en titre, lundi 20 mai 2013 en demi-finale aller de la Pro A. Le club des Hauts-de-Seine a réalisé une saison exceptionnelle malgré son tout petit budget.
Ce lundi 20 mai 2013, à 20h30, Nanterre se rend à Chalon pour la demi-finale aller de Pro A. Il y a quelques mois, personne ne voyait Nanterre, avant-dernier budget de ProA (2,6 millions d'euros) réaliser une telle saison.Une finale de Coupe de France, perdue face au Paris-Levallois. Une qualification pour les play-offs du championnat suivie d'une victoire sur Gravelines en quarts de finale, soit la plus grosse surprise de l'histoire de la Ligue nationale (LNB). Et une qualification d'ores et déjà acquise pour la Coupe d'Europe, même si le club se demande s'il aura les moyens de la disputer.
Petit club de quartier à l'origine, repris en mains par une poignée de bénévoles en 1987, la JSF est partie du plus bas échelon départemental pour atteindre la ProA en 2011 avec le même président à sa tête, Jean Donnadieu, et le même entraîneur, son fils Pascal, qu'il y a vingt-six ans. "En termes de superlatifs, à un moment donné, on est un peu démunis. Mais le mot exceptionnel se justifie. C'est énormissime", constate le président du seul club de ProA à avoir encore le statut d'association et non de société. Pour autant, Jean Donnadieu a l'impression que Nanterre "dérange". Dans un basket français en panne de résultats et de médiatisation, la LNB rêve de grands clubs et d'investisseurs qatariens pour retrouver de la compétitivité.
Nanterre ne peut évidemment pas lui offrir de telles perspectives avec son vétuste et minuscule Palais des Sports Maurice-Thorez (1594 places).
Doté d'une seule tribune latérale, l'endroit est chaleureux mais n'a encore jamais eu les honneurs d'une retransmission télévisée, la configuration des lieux empêchant de filmer le public en face. A la LNB, l'épisode ne fait pas vraiment rire. "Le problème est connu depuis deux ans", fulmine son président Alain Béral qui a fait pression pour que la demi-finale retour mercredi ait lieu à Coubertin, "libre et à 10 kilomètres"."Mais la mairie de Nanterre a refusé pour des raisons politiques", déplore-t-il. Plutôt remonté, le président de la LNB prévient que le règlement sera revu en conséquence. "Ça s'appellera peut-être l'amendement Nanterre mais tant pis." En clair, il veut appliquer le cahier des charges de la finale, qui prévoit des capacités d'accueil plus importantes, à l'ensemble des play-offs. M. Béral veut également frapper au porte-feuille. "On donne des droits TV à Nanterre alors qu'ils sont incapables d'accueillir la télévision dans des conditions correctes. En attendant, il est hors de question qu'une éventuelle finale ait lieu à Nanterre et il est hors de question aussi que l'Eurocoupe accepte qu'ils y jouent la Coupe d'Europe", insiste le patron de la LNB.
A Nanterre, on vit "mal" ces "pressions" qui ne "grandissent pas le basket français". On s'y active néanmoins pour rendre la salle la plus présentable possible grâce à divers aménagements et des "fresques" pour habiller le fameux mur. Même si cela reste des "palliatifs" comme le reconnaît Jean Donnadieu.