Rencontrés dans les allées du Salon International de l'Agriculture 2015, des agriculteurs sont globalement pour les 10 mesures du ministère de l'Agriculture. Mais pas à 100%
Il faudra du temps
Pour l'enseignant du lycée agricole de Coutances (Manche) cela va de soi : l'agroécologie est l'avenir car "on ne peut plus continuer à produire comme dans les années 60". Plus loin, deux jeunes Nordistes, éleveurs de Rouge, sont plus mesurés. Comme leurs aînés rencontrés plus loin, ils répondent spontanément qu'utiliser moins de produits phytosanitaires et réduire le recours aux antibiotiques est une évidence.Et tous disent le faire déjà. Mais si cette notion d'agro- écologie est selon eux "le défi de leur génération", le fait de penser autrement, de produire autrement ne sera pas possible à court terme. Pas en deux ans. Il faut compter "au moins 10 ou 15 ans" pour s'adapter.
L'un des deux ajoute "il sera compliqué de mettre en pratique ce qui est sur le papier".
Les dix points du projet du ministère semblent inapplicables en l'état et, toujours selon ces jeunes éleveurs, ils vont coûter cher. Ce qui aura une incidence sur les prix de revient des produits agricoles. Le consommateur sera-t-il prêt à payer plus cher ? C'est ce qui inquiète. D'autant plus que cela risque d'avantager les éleveurs d'autres pays (Est de l'Europe et Espagne) soumis à moins de pression et dont la production est massivement importée par les transformateurs…