Le maire de Draveil (Essonne) a démissionné de son mandat. L’ancien secrétaire d'Etat, incarcéré depuis sa condamnation en appel pour viol et agressions sexuels en février, continuait jusqu’ici à exercer ses fonctions depuis sa cellule.
Il était le maire de la commune depuis 25 ans : Georges Tron a démissionné de son mandat de maire de Draveil, trois mois après sa condamnation. L'ex-secrétaire d'Etat à la fonction publique, incarcéré à la prison de la Santé à Paris, avait réélu à plus de 64% lors des élections municipales en 2020, et continuait jusqu’ici à diriger la ville.
Suite à un feuilleton judiciaire long de dix ans, et un acquittement en première instance, Georges Tron a été condamné en appel en février dernier à cinq ans de prison dont trois ferme pour viol et agressions sexuelles sur une ancienne collaboratrice à la mairie, assortis de six ans d'inéligibilité. L’élu s'est pourvu en cassation suite à cette décision.
En mars, une demande de mise en liberté de la part de l’ancien secrétaire d'Etat a été rejetée. Mais depuis sa cellule, Georges Tron continuait alors "quotidiennement" à travailler avec son premier adjoint Richard Pivat, par téléphone.
Louis Le Foyer de Costil, avocat en droit public, expliquait récemment à France 3 Paris IDF les enjeux juridiques derrière cette situation, avant que la démission de l'élu ne soit connue : "Tant que la condamnation n’est pas définitive, la peine de six ans d’inéligibilité n’entre pas en compte et il ne peut pas être démis de ses fonctions." En raison de son appel, l’ancien membre du gouvernement conservait en effet un statut de "maire empêché", avec toutefois "un transfert de ses pouvoirs effectifs vers son premier adjoint".
"Une bonne chose pour le respect des victimes et pour la démocratie"
Suite à la démission de Georges Tron, le groupe d'opposition Draveil Transition s’est réjoui de la nouvelle, évoquant "une bonne chose pour le respect des victimes et pour la démocratie". "Le combat continue pour tirer les leçons de ce qui s'est passé et pour sortir du système qui a rendu ces actes possibles", a également noté le groupe d'opposition.
La nouvelle du jour : #GeorgesTron démissionne de ses mandats de maire de Draveil, de vice-président de la Communauté d'agglomération et de président de l'Ile de loisirs. C'est une bonne chose pour le respect des victimes et pour la démocratie (1/2) https://t.co/49KE37Ibhf
— Draveil transition (@drav_transition) May 25, 2021
"C'est la moindre des choses", a commenté de son côté Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté. L'association Osez le féminisme! a, elle, évoqué "une belle victoire féministe". "Enfin ! Il aura fallu 3 mois de mobilisation des féministes et des élu.e.s pour obtenir ce qui aurait dû être évidence", a également réagi la sénatrice PS Laurence Rossignol.
Enfin! Il aura fallu 3 mois de mobilisation des féministes et des élu.e.s pour obtenir ce qui aurait du être évidence. On retiendra l’inaction du gouvernement et les arguties du Garde des Sceaux. Et ??? @osezlefeminisme et @CelinePiques qui n’ont pas lâché. https://t.co/Tl6r4KRFmF
— Laurence Rossignol (@laurossignol) May 25, 2021
Georges Tron a aussi démissionné de son mandat de vice-Président de la communauté d'agglomération Val-d'Yerres/Val de Seine. A noter qu’il reste toutefois conseiller municipal et conseiller communautaire.