Le maire d’Asnières dans les Hauts-de-Seine, qui couve le projet depuis plusieurs années, veut mettre en place une expérimentation dans sa commune, pour en faire une « ville pilote » dans la vidéosurveillance mobile.
Utiliser des drones pour livrer des colis à domicile au jour le jour ? Le concept, en plein développement notamment du côté d’Amazon, n’étonne plus grand monde aujourd’hui.
Mais utiliser des drones en masse pour repérer au jour le jour des délits et pacifier les rues ? L’idée pourrait au contraire encore largement passer pour un scénario de science-fiction cyberpunk à la Philip K. Dick, dans une société futuriste ultra-technologique et totalitaire.
Pourtant à Asnières-sur-Seine, le projet n’a rien de neuf : Manuel Aeschliman, le maire Les Républicains, cherche depuis deux ans à embarquer des caméras sur des drones pour surveiller les rues de sa commune.
Des drones pour les recoins invisibles des caméras de vidéosurveillance
Ce mardi, nos confrères du Figaro expliquait que le maire vient même d'envoyer un courrier au ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, pour proposer une expérimentation dans sa ville.L’idée affichée serait de tester une mise en place au quotidien de drones de surveillance, dans le but de lutter contre la délinquance. Le tout en complément des caméras de vidéosurveillance, déjà relativement très nombreuses sur le territoire d’Asnières.Selon le maire, les caméras fixées sur des mats – immobiles donc, pléonasme – sont incapables de scanner certains recoins, et donc certains actes de délinquance.
L’édile aimerait donc expérimenter une flotte mobile de drones pour sa police, dans une commune où vivent 86.000 habitants. La cible visée par la mairie : le trafic de drogue et les réseaux de guetteurs mis en place par les dealers dans certaines « zones difficiles d'accès ».
Une flotte de drones déjà à Paris, pour les grands évènements
A noter tout de même qu’à Asnières, la criminalité n'est pas en hausse. D’autant que le projet attise bien entendu son lot de critiques. Les drones pourraient ainsi représenter un danger pour la vie privée des habitants, en posant des questions de liberté individuelle et de surveillance permanente.Pour s’équiper de drones, une mairie doit suivre une procédure administrative bien précise, et monter un dossier auprès de la commission départementale de vidéoprotection ; une commission entre autres composée de juristes de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), chargés de décider si, oui ou non, le dossier en question présente des arguments justifiant l’installation.Du côté de la capitale, la préfecture de police de Paris possède déjà sa propre flotte de drones pour les grands évènements publics, et ce depuis l'Euro de foot en 2016.