Quatre chiens par promeneur et pas un de plus, pour la sécurité de tous, la justice valide cette limite

Dans les bois de Rueil-Malmaison, il ne faut pas avoir plus de quatre chiens par promeneur. Cet arrêté municipal adopté en 2022 vient d'être confirmé par la justice administrative. Une décision qui n'est pas du goût de tous les "dogwalkers".

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La justice administrative est claire, depuis ce samedi 7 décembre. Limiter la promenade des chiens en groupe à quatre animaux par personne, dans le bois de Saint-Cucufa ou forêt de La Malmaison, est conforme au droit. Une disposition prévue par un arrêté de la commune de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), qui remonte à plus de deux ans.

Cet arrêté avait été attaqué devant la justice administrative par une représentante de "dogwalkers", ou promeneurs professionnels de chiens, en français. La mesure municipale portant une "atteinte excessive à (leur) activité", selon les motifs soulevés par la plaignante.

A Rueil-Malmaison, la décision du tribunal ne fait pas l'unanimité. 

Des promenades de chiens en groupe très présentes

Cécile, 58 ans, exerce une activité de pension et de promenade depuis plus de 10 ans : "Je n’avais pas plus de quatre chiens, car je ne pouvais pas en accueillir plus dans mon appartement. Comme je n’avais pas de jardin, je les emmenais en promenade là-bas ou sur les bords de Seine." Il lui arrive parfois d’aller au bois de Saint-Cucufa, avec ses chiens. Elle se conforme strictement aux conditions de l’arrêté pris par la commune. "Je ne vais au bois de Saint-Cucufa qu’avec des chiens qui ont un excellent rappel, c’est-à-dire qui répondent immédiatement quand on les appelle", détaille-t-elle.

Un arrêté qu’elle estime néanmoins démesuré. "Je trouve cela 'dégueulasse' pour les dogwalkers qui font correctement leur boulot. Des gens ont perdu leur promeneur de chien, puisqu’une personne faisait n’importe quoi. C'est une activité réglementée, il faut avoir l'ACACED, un certificat pour les activités liées aux animaux domestiques. Tout le monde paie à cause de ça : Ils auraient pu juger au cas par cas, plutôt que de punir tout le monde. Je connais par exemple une propriétaire qui possède cinq chiens, qui se retrouve privée d’aller au bois de Saint-Cucufa à cause de cette décision", déplore Cécile.

De son côté, Carl, 29 ans, ne voit pas d’objection à cet arrêté. "Je le comprends tout à fait, même si la limitation à quatre chiens est un peu sévère dans le sens où j’arrivais à promener des groupes de six chiens sans problème. En revanche, j’ai vu de grands groupes de promenade de chiens avec gens sans suffisamment d’expérience. Je n’ai jamais vu d’incident en les croisant, mais je veux bien croire que des gens se sont plaints", explique l’éducateur et promeneur canin qui a débuté son activité début 2023.

Il s’est adapté : "L’arrêté avait été discuté par la mairie, mais je n’avais pas eu besoin de diminuer mes effectifs puisque je n’avais pas de gros groupes de chiens. Ayant une activité de pension à côté, je fais juste une promenade par jour avec quatre chiens au maximum. Si ce nombre est dépassé, je me fais accompagner par un ami ou une amie."

Trop de "meutes" en forêt de Rueil

Du côté de la mairie, l'arrêt du tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) était attendue. "Cela permet de clarifier la situation et les responsabilités des uns et des autres. La décision de justice permet de lever tout malentendu. Elle a été prise pour l'intérêt général, mais aussi la tranquillité des promeneurs et des habitants. Ce n'est vraiment pas dirigé contre les chiens, d'autant plus que nous avons été labellisés, sans compter la mise en place d'un caniparc ouvert il y a quelques mois, ou encore d'un salon du bien-être animal", précise-t-on dans l'entourage du maire. 

Attaqué le 7 novembre dernier, cet arrêté avait été adopté le 11 mars 2022. "Le maire de la commune de Rueil-Malmaison a interdit la promenade de plusieurs chiens, lorsque le nombre de ces chiens par personne (propriétaire ou gardien) est supérieur à quatre, de 8 heures à 20 heures, dans la forêt domaniale de La Malmaison, le parc des Bords de Seine, les Berges de Seine, l’espace naturel des Gallicourts et la plaine des Closeaux", rappelle le jugement du tribunal administratif de Cergy-Pontoise.

Elle évoquait, à l’appui de cette décision, "un trop grand nombre de chiens promenés en meute par les dogsitters (gardiennage de chiens)".

Cette décision a été prise suite à la multiplication des meutes de chien dans le bois de Saint-Cucufa, impactant la sécurité et la tranquillité des promeneurs, à vélo comme à pied, et de la faune locale

La commune de Rueil-Malmaison

La commune précise aussi : "Le phénomène de garde de chiens en meute s'est généralisé en Île-de-France, comme à Meudon. Ces sociétés ont eu plus de clients, ce qui fait qu'il y avait plus de chiens. Les villes et arrondissements ont alors pris des décisions pour limiter cela. Ces sociétés se sont donc rabattues sur d'autres endroits, entraînant de grosses nuisances. Il y a eu des plaintes récurrentes et des doléances de Rueillois qui se promènent notamment dans la forêt de la Malmaison, notamment des joggers ou des familles avec enfants, qui ont peur des chiens promenés en grande quantité.

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La décision municipale prévoit une contravention de deuxième classe pour les personnes qui ne respectent pas cette limitation. Son montant est compris entre 35 et 150 euros maximum.

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