20 bulles de BD pour fêter la fin de l’année

2020 est annoncée comme l’année de la Bande Dessinée en France. Une confirmation, s’il en était encore besoin, que le 9ème art est un art majeur reconnu. Florilège de bonnes bulles parues ces derniers mois à déguster ou à offrir sans modération !

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"La France aime le 9e art". Telle est la devise qui accompagnera cette prochaine année de la BD. Une année qui sera jalonnée par de "grandes expositions, des événements phares, des cycles de rencontres et des colloques thématiques, ainsi que la circulation d’expositions itinérantes ou numériques", indique le ministère de la Culture. Pour accompagner 2020, des marraines comme Catherine Meurisse, l’autrice de l’ode à Delacroix qui vient de sortir chez Dargaud. En attendant ces festivités, voici une sélection d’une belle vingtaine de romans graphiques, BD, ou mangas. Autant de coups de pouce pour vos cadeaux. Liste non exhaustive bien évidemment et parfaitement subjective ! Pour trouver d’autres idées, c’est par ici.

Sept bulles de cristal

De quoi parle la BD qui a enivré le monde, selon l’éditeur : l’histoire du vin, c’est l’histoire de la civilisation. Dans l’Antiquité, le vin est sirupeux, aromatisé à la mûre ou au myrte, additionné de miel ou d’huile, et coupé d’eau avant d’être bu. C’est la boisson religieuse par excellence. Le premier classement des vins remonte au Ier siècle de notre ère ! À la fin de l’Antiquité, le vin gaulois s’exporte déjà abondamment, grâce à la technique de l’élevage en fût de chêne. Au Moyen Âge, le vin se met à ressembler à celui que nous connaissons. Au XVIIe siècle, l’invention de la bouteille révolutionne la garde, et l’oenologie devient un art de vivre. Avec la colonisation, le vin conquiert le monde. Aujourd’hui, la moitié des pays du globe en produisent.
Pour quoi ce cru est un grand cru que nous aimons : Benoist Simmat, l’auteur connaît son sujet et cela se ressent longuement en bouche. Collaborateur de longue date de La Revue du Vin de France, il a su trouvé dans ces planches in vino veritas. Le dessinateur Daniel Casanave, fait revivre avec finesse et humour cette histoire de notre passion devenue mondiale. De quoi parle ce conte philosophique, selon l’éditeur :  Jérémie Moreau, l’auteur de La Saga de Grimr (Fauve d’or 2018), traduit avec force le regard singulier que Penss porte sur le monde, aux antipodes de celui de l’humanité de ces temps préhistoriques... À l’aube des temps, Penss, piètre chasseur, passe ses journées à contempler la beauté de la nature. Rejeté par son clan, il est contraint à la survie en solitaire et promis à une mort certaine. Mais au printemps, il arrache à la terre son plus grand secret : tout dans le monde se déplie inéluctablement. Une nouvelle vie commence pour Penss et - il en est certain - un nouvel avenir pour l’humanité ... Pourquoi nous avons aimé les plis, replis et déplis de cette BD : c’est Jérémie Moreau, lui-même, qui pourra le mieux vous convaincre. « Cet album est venu dans la suite logique de La Saga de Grimr. Je voulais creuser un peu plus ce rapport charnel à la grande nature, à cette force qui traverse les montagnes, les arbres, les animaux... Celle-là même que ressentait Grimr, lorsqu'il percevait les volcans. Certains appellent ça le " vitalisme ". Pour Spinoza (qui a été l'une de mes influences philosophiques principales avec Leibniz et Deleuze) c'est le " conatus " que l'on pourrait résumer comme " l'ensemble des forces qui résistent à la mort ".

Ce nouveau héros est très différent, là où Grimr était dans une colère croissante, Penss se métamorphose littéralement tout au long de l'album.

"Si je devais résumer Penss et les plis du monde, je dirais que c'est un conte philosophique sur un jeune homme qui découvre cette fameuse force en action. D'abord il l'admire, puis l'affronte, veut la tordre, la détourner pour son usage avant de comprendre qu'il est lui-même agit par cette force et qu'il vaut mieux se laisser porter par elle…" Résumé de ce roman graphique à l’élégance unique par l’éditeur : Il n’était pas convié. Elle ne voulait pas venir. Les voilà pourtant réunis à cette fête de mariage, dans un vieil hôtel du sud de l’Italie, entouré d’un parc immense et féerique. Leur rencontre, inattendue, est celle de deux êtres un peu à la dérive au milieu d’une fête qui ne les concerne pas. Germano et Elena s’accrochent alors l’un à l’autre et se laissent guider par leur désir mutuel de donner, le temps d’une nuit, un sens à leur vie. Il y a quelque chose de cinématographique dans cet album. Ce cinéma italien fétiche de l’auteur. Vous savez, celui de tous ces maestros, ces réalisateurs dont les noms finissent en i… Et quelque chose du théâtre aussi. 
Pourquoi nous adorons cette BD du maestro : un homme, une femme, un parc, une nuit d’été italienne qui n’en finit pas… Six ans après Come prima (Fauve d’or 2014), Alfred signe le retour tant attendu d’un auteur d’exception. Il raconte comment est né ce nouvel album en terres transalpines : " Une étincelle suffit pour relier les embryons d’idées et donner le point de départ. Pour Senso, c’est une micro-aventure qui m’est arrivée alors que j’étais invité à un festival, près de Rome. À l’hôtel, aucune chambre n’avait été réservée à mon nom, et pendant un temps, la perspective de passer la nuit à errer dans cet hôtel vieillot plein de tableaux et d’objets insolites m’avait amusé. C’était l’élément qui allait tout relier, et permettre à l’histoire de commencer."

Senso, en italien, c’est le sens qu’on donne aux choses, à la vie, le sens dans lequel on va, mais aussi LES sens avec lesquels on ressent.

"Le mot a aussi une consonance sensuelle qui me plaisait, pour ce livre. " 
Pour connaître la suite, regarder la vidéo de l’entretien avec l’auteur : Résumé ce troisième et dernier opus, l’épisode final de la Commune de Paris par l’éditeur : le narrateur suit Victorine et Lavalette en pleine Semaine sanglante, au travers de gravures de l’époque. Ils ont eu soixante-douze jours pour renverser le roman national. À présent, Victorine, Lavalette et les Communards affrontent une armée. La Semaine sanglante a commencé. Avec les mots et les images de l’époque, ce livre retisse les fils de notre histoire. Pour nous, les orphelins de l’Histoire, les enfants perdus de la Commune.  Pourquoi relire la saga dans son entier : Raphaël Meyssan est graphiste depuis plus de quinze ans. Au début des années 2010 est née l'idée d'une enquête dans les archives sur son voisin communard. Elle prend forme dans Les Damnés de la Commune, qui est son premier livre publié en 2017. Il a passé six années à la réalisation de cette enquête et à rassembler l'iconographie utilisée dans l'ouvrage. Son travail s'inscrit dans le chemin ouvert par la BD reportage de Joe Saccoe ou d'Étienne Davodeau. Il partage aussi avec Laurent Binet, l'auteur du roman HHhH, la volonté de ne pas romancer et le souci de l'exactitude historique. 
Bon à savoir : Une adaptation audiovisuelle est prévue sur Arte en vue de la commémoration des 150 ans de la Commune en 2021. Résumé ce récit d’anticipation par l’éditeur : quand deux scientifiques restaurent cinq cyborgs guerriers mis hors circuit afin de leur donner une nouvelle vie, ceux-ci coupent toute communication et disparaissent. Une panne ? À moins que ce ne soit la naissance d’une vraie liberté ? Alors que les souvenirs implantés en eux parasitent leur mémoire neuve, les cyborgs se retournent contre leurs créateurs. Seul l’un d’entre eux va trouver dans l’art, et dans ses visites assidues au Louvre à Paris, une voie vers la beauté. Et tenter, à travers la peinture, d’insuffler la vie…
Pourquoi nous vous recommandons ce récit philosophique sur l’art et la création : car c’est une porte d’accès à une œuvre au graphisme époustouflant et à un pays dont on connait si peu les créateurs. Retenez bien le nom de Li Chi Tak. Il est né à Hong Kong en 1965, et il est aujourd’hui reconnu par ses pairs comme l’un des auteurs majeurs de la bande dessinée internationale, et l’un des inspirateurs les plus importants pour la jeune génération d’illustrateurs chinois. Ses deux maitres : Otomo au Japon et Moebius en France, deux influences que vous retrouverez dans ses dessins fulgurants et sa narration surprenante.  Résumé de cette nouvelle adaptation du chef d’œuvre gothique par l’éditeur : En 1897, le public découvre dans les pages d’un roman épistolaire écrit par Bram Stoker l’extraordinaire personnage de Dracula, être immortel qui se repaît du sang de jeunes filles. Si Stoker n’a pas inventé la figure du vampire, il lui a malgré tout conféré sa forme moderne en faisant du comte Dracula une figure iconique et emblématique qui a inspiré de nombreuses générations d’auteurs. Pour la bande dessinée, Georges Bess s’attaque aujourd’hui à nous donner sa version du mythe tout en s’attachant à retranscrire au plus près l’âme du roman.Bram Stoker Dracula Pourquoi lire cette version en noir et blanc à la beauté ténébreuse : avec la puissance de son encrage, Georges Bess confère à ses planches un souffle gothique assez inédit chez lui. Vétéran des comics et de la SF, il a la bonne idée de mordre dans la veine originelle. Son Bram Stoker Dracula démontre qu’il reste sans conteste l’un des grands dessinateurs de la bande dessinée contemporaine. Résumé de ce western crépusculaire et magistral par l’éditeur : l’époque des cow-boys tire à sa fin. Bientôt, ce sont les trains qui mèneront les vaches jusqu'aux abattoirs de Chicago. Accompagné de Benett, un jeune simplet de 20 ans, Russell a décidé de raccrocher ses éperons pour devenir fermier dans le Montana. En route, ils font halte à Sundance. Au petit matin, on retrouve Benett mort. Le maire préfère penser à un accident plutôt qu’à l'éventualité d'avoir un assassin parmi ses concitoyens et chasse Russell de son village. Mais le vieux cow-boy revient à la tête d'une bande d'Outlaws pour exiger la vérité sur la mort de Benett…Pourquoi repartir chevaucher une nouvelle fois dans le grand ouest : le mythe américain a sans doute vécu, mais il n’est pas mort. Le tandem Félix et Gastine ressuscite l’esprit de Jean Giraud, une nouvelle avec grand brio. Les dessins revisitent magnifiquement les scènes du genre, le scénario en joue habilement. Le tout donne un western impitoyable à couper le souffle. Une histoire où il ne suffit pas d’être bon pour rester vivant … jusqu’au dernier.
Et pour lire un extrait c'est ici.

Deux bulles qui roulent vers l'aventure

De quoi parle ce récit de science-fiction situé au Québec, selon l’éditeur : Province de Eeyou Istchee Baie-James, région des Monts Otish, une mine de diamant de " La grande Ourse ". A la fin de l’été, une secousse fait trembler la terre, suivie d’un effondrement de terrain dans un secteur proche de l’exploitation. Roy Koks, le responsable de la prospection et la géologue indienne Natane se précipitent pour examiner la nature des dégâts. Une grande partie de la colline s’est effondrée dans un glissement de terrain sans doute dû aux pluies incessantes qui se sont abattues sur la région depuis des semaines. En recherchant les causes de l’accident, les prospecteurs vont découvrir une faille qui donne accès à une cavité souterraine. Au centre de cette cavité, un gigantesque bloc de rocher parfaitement sphérique…
Pourquoi lire ce récit de SF bien étrange : le décor des ces régions boréales est magnifique. Entre lacs et forêts, le dépaysement est total. L’histoire est habilement construite entre la prospection diamantifère et les traditions des indiens autochtones intégrés aux équipes de mineurs. Une intrigue sans manichéisme. La lecture de ce premier tome rend impatient de connaître la suite. Résumé du 22ème tome, Les voiles écarlates, selon l’éditeur : Le super-ordinateur JONAS, responsable des opérations qui plongèrent la bourse de Chicago dans un flash crash retentissant, s'est refermé sur Largo Winch et la tradeuse Mary Stricker. Dans ce serveur surchauffé, serait-ce la fin de leur enquête ? Pourtant, cela n'est rien à l'aune du vol des dix parts du groupe Winch lors de leur transfert sous haute surveillance depuis la banque de Lucerne, en Suisse. Le Pope, antagoniste implacable aux méthodes proches de celles d'Igor Maliakov, s'en est emparé afin de les donner à l'oligarque russe qui a juré la perte de Largo. Contre ces titres, qui représentent les 50 milliards de dollars de la société W, celui-ci exige une rançon que le jeune directeur ne peut ignorer. Mais peut-il vraiment négocier sous la menace de ses ennemis ? Il se plie alors aux ordres et s'envole pour Saint-Pétersbourg tandis que, de l'autre côté du monde, le FBI et la SEC ont investi le siège du groupe Winch afin d'enquêter sur le krach dont Mary Stricker serait toujours responsable - en l'absence de preuves. Pourquoi lire encore un nouvel épisode de Largo Winch : Peut-être pensez vous ne jamais rien comprendre à la bourse. Mais comme on aime regarder la dernière aventure de James bond sans toujours comprendre les enjeux géopolitiques, on apprécie de plonger dans les arcanes des complots financiers. Si l’argent continue de mener le monde, Francq et Giacometti continuent quant à eux avec talent de dévoiler les coulisses obscures de la finance mondialisée.

Cinq façons de coincer la bulle

Résumé de cette aventure dont nous pourrions "tous être le héros" selon l'éditeur : Doug vit seul dans les Highlands. Il chasse la solitude grâce à son appareil photo et partage ses images sur Twister. Enfin, “ partageait ”... Car la vie à Castle Loch n’a pas grand-chose de spectaculaire et le public s’est vite lassé du quotidien de Doug. Et Doug a fini par douter. De lui et de ses photos. Et par ne plus rien partager. Mais lorsqu’il photographie une horrible créature translucide, Doug n’a qu’un seul réflexe : retourner sur Twister et en mettre plein la vue. Il ignore qu’il est sur le point de déclencher une expérience inédite. Une histoire participative.Pourquoi lire cette Bd qui affirme que "toute ressemblance avec des faits réels n'est pas fortuite" : car même si l'auteur n'a jamais mis les pieds en Ecosse et que les Highlands qu'il décrit sont folkloriques, cet album a une petite musique plaisante sur les méfaits des réseaux sociaux. Léger et drôle, Duhamel fait mouche avec ce récit en Loch trouble.
Et pour lire un extrait, c'est ici. De quoi parle l’histoire vécue par GiedRé, selon l’éditeur : une petite fille qui, à 7 ans, a quitté la Lituanie pour la banlieue parisienne. Le récit subtil, espiègle et joyeux, de la vraie vie d’une famille sous le communisme des années 80. Aujourd’hui artiste-chanteuse en France, GiedRé est née dans un État qui n’existe plus : l’URSS. Elle raconte ses souvenirs d’enfance, la vie de sa grand-mère, de ses parents et de son oncle (déporté à 17 ans en camp en Sibérie car il avait chanté une rengaine rebelle dans la rue). Une vie qui ressemblait à une longue file d’attente, pour du beurre, des chaussures ou encore une boîte de petits pois. 
Pourquoi découvrir la première BD de cette auteure-compositrice-interprète et humoriste : On la définit souvent comme un OCNI, un " Objet Chantant Non Identifié ". Dans ses textes, GiedRé aborde des sujets comme la mort, la souffrance, la solitude, la maladie, l’abandon, le deuil... avec une délicatesse rigolarde et un refus de tout compromis. Des textes qui contrastent avec la simplicité de sa musique, son apparence innocente et ses costumes de scène enfantins. Ses textes sont doux-amers et, comme elle dit, ses " chansons rigolotes sur des trucs pas très rigolos ". Elle précise à propos de cette BD :  "Tout au long de l’écriture de l’album, j’ai considéré l’histoire de ma famille comme un prétexte pour raconter un autre quotidien, un autre exemple de vie, plutôt qu’une autobiographie. Le format de la bande dessinée et les dessins délicats d’Holly m’ont paru le moyen idéal de faire exister ce récit. Je voulais à tout prix éviter tout pathos, toute lourdeur." 

Ainsi nous avons cherché longtemps avec Holly un dessin qui reflèterait la simplicité et la légèreté du regard que porte une enfant sur sa vie en URSS, sans jugement.

"La combinaison de l’aquarelle et du crayon de couleur est apparue comme une évidence. J’ai voulu terminer l’album en dessinant moi-même cinq planches, comme un saut dans le présent, une manière de retrouver le lecteur ici et maintenant, après son voyage dans mon passé".
Et pour lire un extrait, c'est ici. De quoi parle cette BD post-apocalyptique française, selon l'éditeur : moins d’actions, moins de zombies, moins de décors, mais plus de dialogues entre deux inconnus que tout oppose et qui sont obligés de survivre ensemble. Jean-Philippe, écrivain hautain, végétarien, auteur de livres pour enfants et de romans crypto-gay, est obligé de survivre dans un tout petit chalet entouré de zombies avec un représentant en assurance. Michel est macho, fan de Johnny et homophobe. La vraie question de l’histoire n’est pas « Pourquoi les zombies ont envahi la planète ? », mais « Est-ce que survivre avec un con, ça vaut le coup ? »... 
Pourquoi rire avec Davy Mourier, un artiste adolescent :  parce qu’il sait écrire des blagues, ce qui fait de lui un scénariste, réalisateur et acteur de séries très connues par les boutonneux de l’Internet. Les Souvivants, ce huis-clos de joutes verbales, un Walking Dead à la française, mais avec plus de blagues, comme il le définit, est l'adaptation réussie d'une web série du même nom. Un album « d’humour dans un contexte d’aventures postapo... mais pas trop. Un album post-patro » à offrir sans risque à votre beau-frère.
A découvrir, dans cette vidéo, un des gags les plus drôles pour ceux qui le connaissent déjà : Davy avec des cheveux, accompagné de Thomas VDB habillé d'un magnifique pull de Noël :  Résumé de cet inventaire animalier, selon l'éditeur : L’étrangeté de notre monde dépasse parfois la fiction et ces bizarreries font de notre univers un véritable cabinet de curiosités. Laissez-vous surprendre par ce nouveau recueil d’histoires incroyables - mais totalement vraies ! Axolot, la bible du bizarre, revient pour un opus hors-série épatant consacré exclusivement aux rites amoureux et sexuels des petites bêtes étranges dans un très beau livre, porté par Patrick Baud et Éric Salch. Ils vous fascineront avec le pou dévoreur de langue, appelé Cymothoa Exigu, ou le Leucochloridium Paradoxum, qui est en fait un ver parasite, ou encore la baudroie des Abysses. 
Pourquoi offrir ce bestiaire amoureux aussi à ceux qu'on aime : Ancien de Fluide Glacial, Salch a rejoint en 2018 l'équipe de Charlie Hebdo. Cela n'est donc pas un hasard si on rit de retrouver l'esprit scientifique de Gotlieb, celui dégueu de Reiser et mordant de Vuillemin. Ne ratez pas les dessins désopilants de ces ratés de la nature, ces losers magnifiques qui rêvent de conclure … sans issue fatale !
Comment les deux tornades font souffler un nouveau vent de folie, selon l'éditeur : Marine découvre qu’il est très facile de mentir. Tant qu’elle ment sur le lavage de dents, ce n’est pas trop grave. Mais quand elle invente des trucs de plus en plus énormes, comme ce cousin canadien qui a un château ou cette cousine qui bosse avec Joy'D, elle s'enfonce de plus en plus et ça prend des proportions énormes. Du coup, Wendy est ravie, car elle tient là un bon moyen de faire chanter sa petite peste de sœur. Pourquoi Juré, craché, menti ! est à offrir sans risque à des enfants : car avec ce quatorzième tome, les auteurs prouvent à nouveau leurs qualités d'observateurs de l'adolescence et des rapports féminins entre soeurs. Promis, si la vérité sort de la bouche des enfants, le mensonge aussi … et c'est une bonne nouvelle dans une famille. Cazenove et William le montrent une fois de plus avec humour.

Deux bulles de Fantasy

Résumé de ce drôle d’album, par l'éditeur : Dans la mythique cité de Kompiam cohabitent de nombreuses races intelligentes. Nuwan, un humain, est apprenti marmiton dans la demeure d’un grand magicien. Avec l’aide de la belle Lerëh, dont il est un peu amoureux, il apprend à lire. Mais ses incursions dans la bibliothèque vont le mettre aux prises avec un précieux grimoire, le Danthrakon. La magie de l’ouvrage s’insinue en lui alors que les pages blanchissent. Effrayé, Nuwan n’ose en parler à personne. Un terrible inquisiteur enquête sur l’effacement du grimoire alors que Nuwan cache à tout le monde que de l’encre a remplacé son sang, ses larmes, et qu’il pisse noir ! Terrorisé, il sait qu’il ne peut rien sans l’aide de Lerëh.
Pourquoi vous aussi vous pourriez aimer ce récit fantastique : Drakoo est un tout nouvel label adossé aux éditions Bamboo. Il est présenté comme un "passeport vers les mondes imaginaires". Comprenez que l’éventail de son offre va de la fantasy à la science-fiction, du fantastique au steampunk. Pour le scénariste à succès qui dirige cette nouvelle maison, Christophe Arleston (Lanfeust de Troy) :

Danthrakon est une histoire que je portais depuis déjà un moment.

"Le grimoire glouton qui s’empare de l’apprenti cuisinier, c’était une image forte et je voulais un grand dessinateur pour porter ce récit. Olivier Boiscommun était une évidence : on se connaît depuis longtemps mais on n’avait jamais travaillé ensemble. Je l’ai convaincu d’accepter de changer sa technique habituelle pour adopter une narration plus classique, mais qui convenait mieux à cette histoire.”
Et pour lire un extrait, c'est ici. Quels sont les secrets de ce dragon et de ces poisons, selon l'éditeur : Savez-vous qu’il y a un dragon dans le puits aux souhaits ? C’est lui qui exauce les vœux des citoyens de Pâmoison. Enfin… ceux qui parviennent à triompher des dangers qui mènent à sa tanière : roses vénéneuses, singes venimeux et fielleuses Tricoteuses. Car, à Pâmoison, tout est empoisonné. Greyson le guerrier sans peur, Névo le médecin roublard et Natch l’ingénieure grande gueule sont les plus grands aventuriers de la cité. Ils sont aussi amis et concurrents sans pitié. Quand les premiers doublent la seconde et se lancent à l’assaut du puits, leur exploration finit en drame. Dix-neuf ans après, ce sont deux vieux losers qui repartent affronter le dragon. Leur but : réparer les imbécillités de leur « moi » du passé et accéder enfin à la gloire qu’ils méritent. Et peu importe si c’est comme ça que toutes leurs galères ont commencé, ils font confiance à leur bonne étoile ! Après tout, pourquoi s’inquiéter lorsqu’il suffit de faire un vœu ? Pourquoi lire cet album drôle et bien construit : une place importante et méritée est faite aux femmes scénaristes ou dessinatrices au sein de la collection de cette nouveau label. Une volonté affirmée selon Christophe Arleston, le directeur éditorial : "Il se trouve qu’il y a de plus en plus de femmes qui font de la bande dessinée, c’est juste un fait."

Je n’aime pas qu’on parle d’une BD féminine ou d’un dessin féminin.

"Pour moi les auteurs et autrices ont tous des choses à apporter, diverses sensibilités dans tous les genres, et en vérité je ne porte aucune attention au genre des personnes avec qui je travaille, je ne regarde que l’histoire ou le dessin et les qualités professionnelles. "
Et pour lire un extrait :
 

Quatre bulles romanesques

Le résumé de ce roman graphique, selon l'éditeur : il s'agit du parcours d’une femme disgracieuse, Guylaine, que l’on suit de la naissance jusqu’à ses 60 ans. Guylaine est née moche. Pas facile dans un monde qui ne jure que par la beauté. Elle va trouver des moyens d’échapper à cette malédiction en rusant avec les vêtements et le maquillage, et s’arranger ainsi avec la réalité. Elle adaptera ses comportements jusqu’à enfin s’accepter pleinement. L’âge faisant, les disgrâces s’atténueront…
Pourquoi lire ce récit de toute beauté : tout d'abord parce qu’ il est rare de voir dans un album un personnage féminin qui vieillit au fil des pages. Ensuite même s'il ne s'agit pas exactement de l'adaptation d'un roman, son auteur, François Bégaudeau est romancier (Entre les murs). Il signe avec cet album son quatrième scénario de BD, un roman graphique sur l'acceptation de soi. Une histoire résolument féministe portée par les dessins délicats et émouvants d’une jeune dessinatrice pleine de talent, Cécile Guillard. Doublement diplômée de l'école Estienne (illustration) et des Gobelins (animation), elle publie ici son tout premier album. Son trait fluide rend grâce au personnage de Guylaine, qui pourrait faire sienne cette phrase de Rossy de Palma : “On ne sait pas si je suis une belle moche ou une moche belle”.
De quoi parle cette adaptation d'un des romans les plus innovants de la littérature américaine, selon l'éditeur : Fumeur invétéré et alcoolique notoire, Saul Karoo aborde la cinquantaine séparé d’une femme qui le méprise et père d’un fils adopté qui aura grandi trop vite pour lui permettre d’établir un véritable dialogue. Son métier, script doctor au service d’Hollywood, consiste à transformer des chefs-d’œuvre élitistes du 7e art en des succès populaires. Arrivé en bout de course de cette « vie de faussaire », Saul n’attend plus qu’une étincelle pour un nouveau départ. Elle se présente sous l’allure de Leila, une jeune actrice médiocre, avec laquelle il est lié par un secret, qu'elle ne connaît pas... 
Pourquoi lire cette adaptation de ce qui fut un véritable succès littéraire lors de sa parution en France : Karoo, le roman de Steve Tesich, trouve avec Bézian l’interprète idéal pour une adaptation en bande dessinée. Les amateurs de littérature y trouveront peut-être aussi comme un écho au roman de Moraria, Le Mépris. C’est en tout cas, le point de vue développé par Bézian dans le dossier de presse : 

En général, je ne suis pas très client. De l’adaptation en BD, veux-je dire.

"En tout cas en tant qu’auteur. Il y a toujours du flou dans le bien-fondé, et je voulais m’approprier profondément une œuvre, quitte à la transfigurer. Pas d’illustrations pour un ou deux chapitres avec des bulles dessus. Des ellipses, du gaufrier chamboulé, de la bichromie changeante, un rythme. Donner à voir et lire littéralement autre chose qui n’est pas dans le roman. Le fameux « bricolage » poétique. Mais quoi faire ? Jusqu’où aller ? Ou ne pas aller ?
Le hasard, un soir, m’a fait tomber sur les dix premières minutes du Mépris de Jean-Luc Godard. Et une pièce est tombée. Toute la trame de Karoo. C’est la même. L’homme de plume velléitaire, le producteur sans scrupule, le film d’une vieille autorité du cinéma à retoucher pour le rendre « vendable », etc. J’en passe, si vous saviez ! Tout y est ! Sous le choc, j’ai traité Tesich de tous les noms. Peu lui chaut, le pauvre, là où il est. Puis j’ai relu le roman, et j’ai eu une révélation : KAROO EST DÉJÀ UNE ADAPTATION ! Alors j’ai admiré le tour de force. Le plan, terrible. Et le thème, légèrement déplacé. « Qu’est-ce qu’être auteur ? Qu’est-ce que l’autorité ? » Ça m’a donné une mesure. Et le sentiment de me dé- brouiller avec trois œuvres au lieu d’une." Résumé de l'adaptation du roman de Jean Teulé, par l'éditeur : Strasbourg, juillet 1518. La ville est soumise depuis quatre ans aux pires calamités. La sécheresse, les grands froids, la famine, la maladie... C’est ce qui explique pourquoi Enneline est allée précipiter son enfant depuis le pont au Corbeau. Peu de temps après, une frénésie dansante s’empare d’elle ainsi que de nombreux autres habitants ... certains danseront même jusqu’à leur mort. 
Pourquoi lire cette danse enfiévrée : Certains s'en souviennent, Jean Teulé a débuté en tant qu’auteur de bande dessinée (Bloody Mary, Gens de France...). En 1990, il est primé au festival d’Angoulême pour « contribution exceptionnelle au renouvellement du genre de la bande dessinée ». Puis il arrête la BD pour la télévision en rejoignant l’équipe de Canal+ (Nulle Part ailleurs, Le Journal du art...). Depuis son passage à l’écriture romanesque, il voit beaucoup de ses livres adaptés en bandes dessinées : Je, François Villon, Le Magasin des suicides, Le Montespan, Mangez-le si vous voulez, Charly 9, Henriquet et maintenant Entrez dans la danse. Pour ces trois derniers, c'est Richard Guérineau qui en signe le scénario, les dessins et les couleurs. Une réussite. De quoi parle LA BD de la révolte sociale : Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, une magnifique croisière est organisée sur un bateau de luxe, le Nausicaa, pour les actionnaires de Mondial Laser, une entreprise de pointe vendue à l’Inde par un fonds spéculatif. Il s’agit de célébrer les profits records de l’année qui s’achève et ceux à venir suite à la délocalisation. Mais tandis que le champagne coule à flots au milieu d’invités prestigieux, le Nausicaa est détourné. Il met cap au large, plein nord. Les anciens salariés licenciés après la fermeture définitive de l’entreprise en France ont pris le contrôle du bateau. La prise d’otages a été minutieusement organisée par Gary, ex-chef de l’atelier mécanique de Mondial Laser. Dans l’orchestre, parmi le personnel, les invités, l’équipage, le personnel de sécurité, se cachent des salariés écœurés par un plan social injuste et qui ont décidé d’agir pour défendre leur dignité.
« Vous ne savez pas qui nous sommes. Vous n’avez jamais voulu le savoir. Rien ne nous distinguait sur vos bilans comptables, vos statistiques. Maintenant, vous nous voyez. » Pourquoi offrir une BD anti-capitaliste à Noël : Les festivités de fin de l'année sont bien plus qu'un décor pour cet album ; c’est une métaphore que le romancier Gérard Mordillat (Les Vivants et les Morts,) démultiplie en nous faisant naviguer en pleine tempête sociale et qui permet d’associer avec brio passion, sexe, vengeance, violence et suspense. Avec Eric Liberge (Le Cas Alan Turing), Gérard Mordillat signe un thriller haletant sur fond de drame social et donne la parole aux victimes de la mondialisation. Une BD salutaire en ces temps si troublés.
Et pour feuilleter l'album c'est ici : la BD de la semaine - Notre part des ténèbres, une relecture façon thriller de la lutte des classes
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