2020 est annoncée comme l’année de la Bande Dessinée en France. Une confirmation, s’il en était encore besoin, que le 9ème art est un art majeur reconnu. Florilège de bonnes bulles parues ces derniers mois à déguster ou à offrir sans modération !
"La France aime le 9e art". Telle est la devise qui accompagnera cette prochaine année de la BD. Une année qui sera jalonnée par de "grandes expositions, des événements phares, des cycles de rencontres et des colloques thématiques, ainsi que la circulation d’expositions itinérantes ou numériques", indique le ministère de la Culture. Pour accompagner 2020, des marraines comme Catherine Meurisse, l’autrice de l’ode à Delacroix qui vient de sortir chez Dargaud. En attendant ces festivités, voici une sélection d’une belle vingtaine de romans graphiques, BD, ou mangas. Autant de coups de pouce pour vos cadeaux. Liste non exhaustive bien évidemment et parfaitement subjective ! Pour trouver d’autres idées, c’est par ici.
Sept bulles de cristal
De quoi parle la BD qui a enivré le monde, selon l’éditeur : l’histoire du vin, c’est l’histoire de la civilisation. Dans l’Antiquité, le vin est sirupeux, aromatisé à la mûre ou au myrte, additionné de miel ou d’huile, et coupé d’eau avant d’être bu. C’est la boisson religieuse par excellence. Le premier classement des vins remonte au Ier siècle de notre ère ! À la fin de l’Antiquité, le vin gaulois s’exporte déjà abondamment, grâce à la technique de l’élevage en fût de chêne. Au Moyen Âge, le vin se met à ressembler à celui que nous connaissons. Au XVIIe siècle, l’invention de la bouteille révolutionne la garde, et l’oenologie devient un art de vivre. Avec la colonisation, le vin conquiert le monde. Aujourd’hui, la moitié des pays du globe en produisent.Pour quoi ce cru est un grand cru que nous aimons : Benoist Simmat, l’auteur connaît son sujet et cela se ressent longuement en bouche. Collaborateur de longue date de La Revue du Vin de France, il a su trouvé dans ces planches in vino veritas. Le dessinateur Daniel Casanave, fait revivre avec finesse et humour cette histoire de notre passion devenue mondiale. De quoi parle ce conte philosophique, selon l’éditeur : Jérémie Moreau, l’auteur de La Saga de Grimr (Fauve d’or 2018), traduit avec force le regard singulier que Penss porte sur le monde, aux antipodes de celui de l’humanité de ces temps préhistoriques... À l’aube des temps, Penss, piètre chasseur, passe ses journées à contempler la beauté de la nature. Rejeté par son clan, il est contraint à la survie en solitaire et promis à une mort certaine. Mais au printemps, il arrache à la terre son plus grand secret : tout dans le monde se déplie inéluctablement. Une nouvelle vie commence pour Penss et - il en est certain - un nouvel avenir pour l’humanité ... Pourquoi nous avons aimé les plis, replis et déplis de cette BD : c’est Jérémie Moreau, lui-même, qui pourra le mieux vous convaincre. « Cet album est venu dans la suite logique de La Saga de Grimr. Je voulais creuser un peu plus ce rapport charnel à la grande nature, à cette force qui traverse les montagnes, les arbres, les animaux... Celle-là même que ressentait Grimr, lorsqu'il percevait les volcans. Certains appellent ça le " vitalisme ". Pour Spinoza (qui a été l'une de mes influences philosophiques principales avec Leibniz et Deleuze) c'est le " conatus " que l'on pourrait résumer comme " l'ensemble des forces qui résistent à la mort ".
"Si je devais résumer Penss et les plis du monde, je dirais que c'est un conte philosophique sur un jeune homme qui découvre cette fameuse force en action. D'abord il l'admire, puis l'affronte, veut la tordre, la détourner pour son usage avant de comprendre qu'il est lui-même agit par cette force et qu'il vaut mieux se laisser porter par elle…" Résumé de ce roman graphique à l’élégance unique par l’éditeur : Il n’était pas convié. Elle ne voulait pas venir. Les voilà pourtant réunis à cette fête de mariage, dans un vieil hôtel du sud de l’Italie, entouré d’un parc immense et féerique. Leur rencontre, inattendue, est celle de deux êtres un peu à la dérive au milieu d’une fête qui ne les concerne pas. Germano et Elena s’accrochent alors l’un à l’autre et se laissent guider par leur désir mutuel de donner, le temps d’une nuit, un sens à leur vie. Il y a quelque chose de cinématographique dans cet album. Ce cinéma italien fétiche de l’auteur. Vous savez, celui de tous ces maestros, ces réalisateurs dont les noms finissent en i… Et quelque chose du théâtre aussi.Ce nouveau héros est très différent, là où Grimr était dans une colère croissante, Penss se métamorphose littéralement tout au long de l'album.
"Le mot a aussi une consonance sensuelle qui me plaisait, pour ce livre. "Senso, en italien, c’est le sens qu’on donne aux choses, à la vie, le sens dans lequel on va, mais aussi LES sens avec lesquels on ressent.
Pour connaître la suite, regarder la vidéo de l’entretien avec l’auteur : Résumé ce troisième et dernier opus, l’épisode final de la Commune de Paris par l’éditeur : le narrateur suit Victorine et Lavalette en pleine Semaine sanglante, au travers de gravures de l’époque. Ils ont eu soixante-douze jours pour renverser le roman national. À présent, Victorine, Lavalette et les Communards affrontent une armée. La Semaine sanglante a commencé. Avec les mots et les images de l’époque, ce livre retisse les fils de notre histoire. Pour nous, les orphelins de l’Histoire, les enfants perdus de la Commune.
Pourquoi relire la saga dans son entier : Raphaël Meyssan est graphiste depuis plus de quinze ans. Au début des années 2010 est née l'idée d'une enquête dans les archives sur son voisin communard. Elle prend forme dans Les Damnés de la Commune, qui est son premier livre publié en 2017. Il a passé six années à la réalisation de cette enquête et à rassembler l'iconographie utilisée dans l'ouvrage. Son travail s'inscrit dans le chemin ouvert par la BD reportage de Joe Saccoe ou d'Étienne Davodeau. Il partage aussi avec Laurent Binet, l'auteur du roman HHhH, la volonté de ne pas romancer et le souci de l'exactitude historique.Pour faire des cadeaux, on vous a concocté un magnifique coffret avec les @DelcourtBD : les trois tomes des "Damnés de la Commune". https://t.co/WXvXPM09Fc pic.twitter.com/hLKtnEHkJK
— Raphaël Meyssan (@RaphaelMeyssan) December 4, 2019
Bon à savoir : Une adaptation audiovisuelle est prévue sur Arte en vue de la commémoration des 150 ans de la Commune en 2021. Résumé ce récit d’anticipation par l’éditeur : quand deux scientifiques restaurent cinq cyborgs guerriers mis hors circuit afin de leur donner une nouvelle vie, ceux-ci coupent toute communication et disparaissent. Une panne ? À moins que ce ne soit la naissance d’une vraie liberté ? Alors que les souvenirs implantés en eux parasitent leur mémoire neuve, les cyborgs se retournent contre leurs créateurs. Seul l’un d’entre eux va trouver dans l’art, et dans ses visites assidues au Louvre à Paris, une voie vers la beauté. Et tenter, à travers la peinture, d’insuffler la vie…
Et pour lire un extrait c'est ici.
Deux bulles qui roulent vers l'aventure
De quoi parle ce récit de science-fiction situé au Québec, selon l’éditeur : Province de Eeyou Istchee Baie-James, région des Monts Otish, une mine de diamant de " La grande Ourse ". A la fin de l’été, une secousse fait trembler la terre, suivie d’un effondrement de terrain dans un secteur proche de l’exploitation. Roy Koks, le responsable de la prospection et la géologue indienne Natane se précipitent pour examiner la nature des dégâts. Une grande partie de la colline s’est effondrée dans un glissement de terrain sans doute dû aux pluies incessantes qui se sont abattues sur la région depuis des semaines. En recherchant les causes de l’accident, les prospecteurs vont découvrir une faille qui donne accès à une cavité souterraine. Au centre de cette cavité, un gigantesque bloc de rocher parfaitement sphérique…Pourquoi lire ce récit de SF bien étrange : le décor des ces régions boréales est magnifique. Entre lacs et forêts, le dépaysement est total. L’histoire est habilement construite entre la prospection diamantifère et les traditions des indiens autochtones intégrés aux équipes de mineurs. Une intrigue sans manichéisme. La lecture de ce premier tome rend impatient de connaître la suite. Résumé du 22ème tome, Les voiles écarlates, selon l’éditeur : Le super-ordinateur JONAS, responsable des opérations qui plongèrent la bourse de Chicago dans un flash crash retentissant, s'est refermé sur Largo Winch et la tradeuse Mary Stricker. Dans ce serveur surchauffé, serait-ce la fin de leur enquête ? Pourtant, cela n'est rien à l'aune du vol des dix parts du groupe Winch lors de leur transfert sous haute surveillance depuis la banque de Lucerne, en Suisse. Le Pope, antagoniste implacable aux méthodes proches de celles d'Igor Maliakov, s'en est emparé afin de les donner à l'oligarque russe qui a juré la perte de Largo. Contre ces titres, qui représentent les 50 milliards de dollars de la société W, celui-ci exige une rançon que le jeune directeur ne peut ignorer. Mais peut-il vraiment négocier sous la menace de ses ennemis ? Il se plie alors aux ordres et s'envole pour Saint-Pétersbourg tandis que, de l'autre côté du monde, le FBI et la SEC ont investi le siège du groupe Winch afin d'enquêter sur le krach dont Mary Stricker serait toujours responsable - en l'absence de preuves.
Pourquoi lire encore un nouvel épisode de Largo Winch : Peut-être pensez vous ne jamais rien comprendre à la bourse. Mais comme on aime regarder la dernière aventure de James bond sans toujours comprendre les enjeux géopolitiques, on apprécie de plonger dans les arcanes des complots financiers. Si l’argent continue de mener le monde, Francq et Giacometti continuent quant à eux avec talent de dévoiler les coulisses obscures de la finance mondialisée.Rencontrez les auteurs de « Largo Winch, Tome 22 : Les voiles écarlates » (Éditions Dupuis) pour une masterclass au mk2 Bibliothèque le 14 novembre.
— ÉcoleJeanTrubert (@EcoleTrubert) November 5, 2019
La rencontre sera suivie d’une séance de dédicace dans la librairie du store. @mk2 https://t.co/eWpnNVwy4Rhttps://t.co/8lOJorfXXZ pic.twitter.com/qpq1lgPUgf
Cinq façons de coincer la bulle
Résumé de cette aventure dont nous pourrions "tous être le héros" selon l'éditeur : Doug vit seul dans les Highlands. Il chasse la solitude grâce à son appareil photo et partage ses images sur Twister. Enfin, “ partageait ”... Car la vie à Castle Loch n’a pas grand-chose de spectaculaire et le public s’est vite lassé du quotidien de Doug. Et Doug a fini par douter. De lui et de ses photos. Et par ne plus rien partager. Mais lorsqu’il photographie une horrible créature translucide, Doug n’a qu’un seul réflexe : retourner sur Twister et en mettre plein la vue. Il ignore qu’il est sur le point de déclencher une expérience inédite. Une histoire participative.Pourquoi lire cette Bd qui affirme que "toute ressemblance avec des faits réels n'est pas fortuite" : car même si l'auteur n'a jamais mis les pieds en Ecosse et que les Highlands qu'il décrit sont folkloriques, cet album a une petite musique plaisante sur les méfaits des réseaux sociaux. Léger et drôle, Duhamel fait mouche avec ce récit en Loch trouble.Et pour lire un extrait, c'est ici. De quoi parle l’histoire vécue par GiedRé, selon l’éditeur : une petite fille qui, à 7 ans, a quitté la Lituanie pour la banlieue parisienne. Le récit subtil, espiègle et joyeux, de la vraie vie d’une famille sous le communisme des années 80. Aujourd’hui artiste-chanteuse en France, GiedRé est née dans un État qui n’existe plus : l’URSS. Elle raconte ses souvenirs d’enfance, la vie de sa grand-mère, de ses parents et de son oncle (déporté à 17 ans en camp en Sibérie car il avait chanté une rengaine rebelle dans la rue). Une vie qui ressemblait à une longue file d’attente, pour du beurre, des chaussures ou encore une boîte de petits pois.
"La combinaison de l’aquarelle et du crayon de couleur est apparue comme une évidence. J’ai voulu terminer l’album en dessinant moi-même cinq planches, comme un saut dans le présent, une manière de retrouver le lecteur ici et maintenant, après son voyage dans mon passé".Ainsi nous avons cherché longtemps avec Holly un dessin qui reflèterait la simplicité et la légèreté du regard que porte une enfant sur sa vie en URSS, sans jugement.
Et pour lire un extrait, c'est ici. De quoi parle cette BD post-apocalyptique française, selon l'éditeur : moins d’actions, moins de zombies, moins de décors, mais plus de dialogues entre deux inconnus que tout oppose et qui sont obligés de survivre ensemble. Jean-Philippe, écrivain hautain, végétarien, auteur de livres pour enfants et de romans crypto-gay, est obligé de survivre dans un tout petit chalet entouré de zombies avec un représentant en assurance. Michel est macho, fan de Johnny et homophobe. La vraie question de l’histoire n’est pas « Pourquoi les zombies ont envahi la planète ? », mais « Est-ce que survivre avec un con, ça vaut le coup ? »...
A découvrir, dans cette vidéo, un des gags les plus drôles pour ceux qui le connaissent déjà : Davy avec des cheveux, accompagné de Thomas VDB habillé d'un magnifique pull de Noël : Résumé de cet inventaire animalier, selon l'éditeur : L’étrangeté de notre monde dépasse parfois la fiction et ces bizarreries font de notre univers un véritable cabinet de curiosités. Laissez-vous surprendre par ce nouveau recueil d’histoires incroyables - mais totalement vraies ! Axolot, la bible du bizarre, revient pour un opus hors-série épatant consacré exclusivement aux rites amoureux et sexuels des petites bêtes étranges dans un très beau livre, porté par Patrick Baud et Éric Salch. Ils vous fascineront avec le pou dévoreur de langue, appelé Cymothoa Exigu, ou le Leucochloridium Paradoxum, qui est en fait un ver parasite, ou encore la baudroie des Abysses.
Pourquoi Juré, craché, menti ! est à offrir sans risque à des enfants : car avec ce quatorzième tome, les auteurs prouvent à nouveau leurs qualités d'observateurs de l'adolescence et des rapports féminins entre soeurs. Promis, si la vérité sort de la bouche des enfants, le mensonge aussi … et c'est une bonne nouvelle dans une famille. Cazenove et William le montrent une fois de plus avec humour.Juré, craché, menti, les Sisters s'en donnent à cœur joie chez @bamboo_edition! ➡️ https://t.co/p2RlqNscak pic.twitter.com/ZywKtOkOKR
— super parents (@OnclePaul2) December 6, 2019
Deux bulles de Fantasy
Résumé de ce drôle d’album, par l'éditeur : Dans la mythique cité de Kompiam cohabitent de nombreuses races intelligentes. Nuwan, un humain, est apprenti marmiton dans la demeure d’un grand magicien. Avec l’aide de la belle Lerëh, dont il est un peu amoureux, il apprend à lire. Mais ses incursions dans la bibliothèque vont le mettre aux prises avec un précieux grimoire, le Danthrakon. La magie de l’ouvrage s’insinue en lui alors que les pages blanchissent. Effrayé, Nuwan n’ose en parler à personne. Un terrible inquisiteur enquête sur l’effacement du grimoire alors que Nuwan cache à tout le monde que de l’encre a remplacé son sang, ses larmes, et qu’il pisse noir ! Terrorisé, il sait qu’il ne peut rien sans l’aide de Lerëh.Pourquoi vous aussi vous pourriez aimer ce récit fantastique : Drakoo est un tout nouvel label adossé aux éditions Bamboo. Il est présenté comme un "passeport vers les mondes imaginaires". Comprenez que l’éventail de son offre va de la fantasy à la science-fiction, du fantastique au steampunk. Pour le scénariste à succès qui dirige cette nouvelle maison, Christophe Arleston (Lanfeust de Troy) :
"Le grimoire glouton qui s’empare de l’apprenti cuisinier, c’était une image forte et je voulais un grand dessinateur pour porter ce récit. Olivier Boiscommun était une évidence : on se connaît depuis longtemps mais on n’avait jamais travaillé ensemble. Je l’ai convaincu d’accepter de changer sa technique habituelle pour adopter une narration plus classique, mais qui convenait mieux à cette histoire.”Danthrakon est une histoire que je portais depuis déjà un moment.
Et pour lire un extrait, c'est ici. Quels sont les secrets de ce dragon et de ces poisons, selon l'éditeur : Savez-vous qu’il y a un dragon dans le puits aux souhaits ? C’est lui qui exauce les vœux des citoyens de Pâmoison. Enfin… ceux qui parviennent à triompher des dangers qui mènent à sa tanière : roses vénéneuses, singes venimeux et fielleuses Tricoteuses. Car, à Pâmoison, tout est empoisonné. Greyson le guerrier sans peur, Névo le médecin roublard et Natch l’ingénieure grande gueule sont les plus grands aventuriers de la cité. Ils sont aussi amis et concurrents sans pitié. Quand les premiers doublent la seconde et se lancent à l’assaut du puits, leur exploration finit en drame. Dix-neuf ans après, ce sont deux vieux losers qui repartent affronter le dragon. Leur but : réparer les imbécillités de leur « moi » du passé et accéder enfin à la gloire qu’ils méritent. Et peu importe si c’est comme ça que toutes leurs galères ont commencé, ils font confiance à leur bonne étoile ! Après tout, pourquoi s’inquiéter lorsqu’il suffit de faire un vœu ?
Pourquoi lire cet album drôle et bien construit : une place importante et méritée est faite aux femmes scénaristes ou dessinatrices au sein de la collection de cette nouveau label. Une volonté affirmée selon Christophe Arleston, le directeur éditorial : "Il se trouve qu’il y a de plus en plus de femmes qui font de la bande dessinée, c’est juste un fait."Et ça fait Fouich ! Ssklak ! Da !!
— Drakoo (@DrakooEditions) December 10, 2019
Dragon & poisons regorge d'onomatopées aussi hautes en couleur que ses personnages !
Et vous, vous en avez des favorites ? N'hésitez pas à nous les indiquer en commentaires en tentant votre chance pour remporter cette BD signée @IsaBauthian & co https://t.co/ixkRndAJOX pic.twitter.com/c9g3jTKffR
"Pour moi les auteurs et autrices ont tous des choses à apporter, diverses sensibilités dans tous les genres, et en vérité je ne porte aucune attention au genre des personnes avec qui je travaille, je ne regarde que l’histoire ou le dessin et les qualités professionnelles. "Je n’aime pas qu’on parle d’une BD féminine ou d’un dessin féminin.
Et pour lire un extrait :
Quatre bulles romanesques
Le résumé de ce roman graphique, selon l'éditeur : il s'agit du parcours d’une femme disgracieuse, Guylaine, que l’on suit de la naissance jusqu’à ses 60 ans. Guylaine est née moche. Pas facile dans un monde qui ne jure que par la beauté. Elle va trouver des moyens d’échapper à cette malédiction en rusant avec les vêtements et le maquillage, et s’arranger ainsi avec la réalité. Elle adaptera ses comportements jusqu’à enfin s’accepter pleinement. L’âge faisant, les disgrâces s’atténueront…"En tout cas en tant qu’auteur. Il y a toujours du flou dans le bien-fondé, et je voulais m’approprier profondément une œuvre, quitte à la transfigurer. Pas d’illustrations pour un ou deux chapitres avec des bulles dessus. Des ellipses, du gaufrier chamboulé, de la bichromie changeante, un rythme. Donner à voir et lire littéralement autre chose qui n’est pas dans le roman. Le fameux « bricolage » poétique. Mais quoi faire ? Jusqu’où aller ? Ou ne pas aller ?En général, je ne suis pas très client. De l’adaptation en BD, veux-je dire.
Le hasard, un soir, m’a fait tomber sur les dix premières minutes du Mépris de Jean-Luc Godard. Et une pièce est tombée. Toute la trame de Karoo. C’est la même. L’homme de plume velléitaire, le producteur sans scrupule, le film d’une vieille autorité du cinéma à retoucher pour le rendre « vendable », etc. J’en passe, si vous saviez ! Tout y est ! Sous le choc, j’ai traité Tesich de tous les noms. Peu lui chaut, le pauvre, là où il est. Puis j’ai relu le roman, et j’ai eu une révélation : KAROO EST DÉJÀ UNE ADAPTATION ! Alors j’ai admiré le tour de force. Le plan, terrible. Et le thème, légèrement déplacé. « Qu’est-ce qu’être auteur ? Qu’est-ce que l’autorité ? » Ça m’a donné une mesure. Et le sentiment de me dé- brouiller avec trois œuvres au lieu d’une." Résumé de l'adaptation du roman de Jean Teulé, par l'éditeur : Strasbourg, juillet 1518. La ville est soumise depuis quatre ans aux pires calamités. La sécheresse, les grands froids, la famine, la maladie... C’est ce qui explique pourquoi Enneline est allée précipiter son enfant depuis le pont au Corbeau. Peu de temps après, une frénésie dansante s’empare d’elle ainsi que de nombreux autres habitants ... certains danseront même jusqu’à leur mort.
« Vous ne savez pas qui nous sommes. Vous n’avez jamais voulu le savoir. Rien ne nous distinguait sur vos bilans comptables, vos statistiques. Maintenant, vous nous voyez. »
Pourquoi offrir une BD anti-capitaliste à Noël : Les festivités de fin de l'année sont bien plus qu'un décor pour cet album ; c’est une métaphore que le romancier Gérard Mordillat (Les Vivants et les Morts,) démultiplie en nous faisant naviguer en pleine tempête sociale et qui permet d’associer avec brio passion, sexe, vengeance, violence et suspense. Avec Eric Liberge (Le Cas Alan Turing), Gérard Mordillat signe un thriller haletant sur fond de drame social et donne la parole aux victimes de la mondialisation. Une BD salutaire en ces temps si troublés.La BD de la semaine : "Notre part des ténèbres", une relecture façon thriller de la lutte des classes https://t.co/MNZwVF13Wk via @PopUp_FTV pic.twitter.com/Ont20YjpDi
— The Comics Grid (@ComicsGrid) October 18, 2019