Ce jeudi 23 mars a marqué la 9ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Au lendemain de l'interview d'Emmanuel Macron, et une semaine après l'usage du 49.3 à l'Assemblée nationale pour faire adopter le texte sans vote, la CGT revendique 800.000 manifestants. La police, 119.000. Dans une ambiance bon enfant. Du côté des Grands Boulevards, des barricades ont été incendiées et des vitrines brisées.
L'interview télévisée hier du président de la République Emmanuel Macron était attendue. Mais elle n'a rien apaisé, une semaine après l'usage de l'article 49.3 à l'Assemblée nationale pour faire passer la réforme des retraites sans vote. Alors que le locataire de l'Élysée a affirmé ne pouvoir accepter "ni les factieux, ni les factions", les syndicats dénoncent "l'entêtement" de l'exécutif.
Ce jeudi 23 mars, la CGT revendique 800.000 manifestants dans les rues de la capitale. La préfecture de police, elle, en annonce 119.000. 33 interpellations ont été dénombrées à 19 heures 30. France 3 Paris-Île-de-France vous propose de suivre en direct cette journée.
- 19h15 : FIN DE CE LIVE
Un grand merci d'avoir suivi ce live aujourd'hui avec France 3 Paris-Île-de-France et ses équipes sur le terrain. À très bientôt sur notre antenne et notre site idf.france3.fr, où vous retrouvez toute l'actualité de votre région !
- 19h03 : la préfecture de police annonce 119.000 manifestants
Bataille de chiffres ce soir. Le bilan de la préfecture de police de Paris est tombé. Les services de Laurent Nuñez ont annoncé 119.000 manifestants contre la réforme aujourd'hui dans la capitale. Bien en-deçà des chiffres donnés plus tôt par la CGT donc, qui s'élevaient à 800.000 selon le syndicat.
- 19h00 : Inquiétudes autour d'un regain de tension aux abords de la place de l'Opéra
Alors que de plus en plus de manifestants arrivent place de l'Opéra, des inquiétudes se font jour. La place étant sous-dimensionnée par rapport au nombre de manifestants toujours présents ce soir, la crainte est à "l'effet goulot", qui pourrait favoriser un regain de tension ce soir.
- 18h10 : retour au calme dans les cortèges, premières arrivées place de l'Opéra
Après près de quatre heures de marche dans les rues de Paris, au départ de la place de la Bastille, en passant par celle de la République, les premiers manifestants sont arrivés à la fin du tracé de l'intersyndicale, place de l'Opéra, dans le 9e arrondissement de la capitale.
- 18h00 : 26 interpellations à Paris (source préfecture de police)
La préfecture de police indique ce soir avoir procédé à 26 interpellations à Paris aujourd'hui, principalement pour port d'armes prohibées et participation à un groupement en vue de commettre des dégradations et violences.
Le cortège a finalement dû être séparé en deux, compte tenu de l'afflux de manifestants (voir plus bas).
La marche, à l'ambiance "bon enfant", a toutefois aussi été émaillée d'incidents durant l'après-midi, notamment en tête de cortège, à hauteur des Grands Boulevards.
Des dizaines "d'éléments radicaux", selon le vocable de la Préfecture de police, comprenez des casseurs, s'en sont notamment pris à des vitrines de fast-food ou de bijouterie et ont eu maille à partir avec les forces de l'ordre, qui ont répliqué avec des jets de gaz lacrymogène.
- Les "street-medics", soigner dans le feu de l'action
Pour les manifestants, ils sont des anges-gardiens. Les street-medics, "secouristes de rue" en français, désinfectent, pansent, bref, apportent les premiers secours à des participants aux mouvements sociaux, parfois victimes de charges policières.
Bénévoles, ces volontaires souvent détenteurs d'un brevet de secourisme, ont essaimé dans les cortèges pendant les mobilisations liées aux "gilets jaunes" dès 2018.
Trois d'entre eux témoignent pour France 3.
Retrouvez en cliquant ici l'article de Kévin Belbéoc'h-Dumarcet.
- Elle a voté Emmanuel Macron et bat le pavé aujourd'hui
Ginette n'est pas une habituée des manifestations. Et pourtant, la retraitée est descendue dans la rue en ce jeudi. "Ce qui m’a décidé, ce sont les vrais problèmes de fond concernant le travail qui ne sont pas résolus", affirme-t-elle. Et de poursuivre : "Je pense que ce n’est pas une véritable réforme, et je pense que c’est trop facile de remonter l’âge de départ, ils ne se sont pas du tout creusé la tête au gouvernement".
Elle fustige un président "au ton hautain"... "bien qu'il soit quelqu'un d'intelligent".
"Les gens en ont marre !", lâche enfin Ginette, rencontrée par Kévin Belbéoc'h-Dumarcet pour France 3.
- Autre ambiance à l'arrière du cortège : les Rosies manifestent
Si des tensions et échauffourées entre des black-blocks et les forces de l'ordre ont pu être constatées en tête de cortège, l'ambiance est tout autre plus en arrière dans la manifestation. Ici, les Rosies, collectif de féministes reconnaissables à leur bleu de travail et fichu sur la tête, font un happening dans une ambiance bon enfant.
Une vidéo d'Emmanuelle Hunzinger, place de la République (3e arrondissement), pour France 3Paris IDF.
- 16h20 : des barricades incendiées sur les Grands Boulevards, ambiance bon enfant dans le reste du cortège
Depuis quelques dizaines de minutes, la tension est montée d'un cran dans le cortège parisien. Des barricades ont été incendiées par des "éléments radicaux", présents notamment en tête de cortège.
Les sapeurs-pompiers de Paris s'emploient à éteindre ces feux.
Vers les Grands Boulevards, des dizaines "d'éléments radicaux", vêtus de noir, visage cagoulé, ont été vues en train de s'attaquer à des vitrines de magasin, et notamment de fast-food.
- 15h57 : Plusieurs détonations entendues, la situation se tend
À l'instant, 6 ou 7 détonations ont été entendues dans le cortège. Probablement des tirs de mortier, selon nos informations.
- 15h45 : Les organisations écologistes veulent aller "jusqu'au retrait"
Le groupement d'ONGs environnementales "Alliance écologique et sociale" a déployé ce jeudi une immense banderole jaune sur un bâtiment, situé sur le passage du cortège. Elle scande : "Jusqu'au retrait". Faisant évidemment référence à la volonté des manifestants d'aboutir à un retrait du texte de la réforme des retraites, adopté sans vote jeudi dernier à l'Assemblée nationale, après l'activation de l'article 49.3 de la Constitution.
Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France, parle d'un combat "qui restera dans l'histoire" de ce début 2023.
- 15h39 : Beaucoup de monde à Bastille, le cortège coupé en deux
Sur place pour France 3, la journaliste Emmanuèle Bailly constate "une place de la Bastille pleine de monde". Face à l'afflux de manifestants, un itinéraire de délestage vers la rue Saint-Antoine a été ouvert.
Le cortège se sépare donc en deux : une partie par le boulevard Beaumarchais, et une par la rue Saint-Antoine, qui débouche sur la rue de Rivoli.
- 15h05 : L'interview d'Emmanuel Macron hier, "c'était du bullshit"
Dans les rangs de la manifestation, l'interview du locataire de l'Élysée hier sur TF1 et France 2 n'a pas vraiment fait mouche. Pour Mélissa, interrogée par France 3, "c'était du bullshit - du baratin, ndlr - On se sent encore une fois méprisés, et pas écoutés".
Mélissa, étudiante de 20 ans, considère, elle, qu'il "n'a pas calmé la crise politique", mais "ne l'a qu'aggravée".
Mathéa, la vingtaine aussi, tance le président de la République pour son "manque de dialogue". "On a le sentiment de ne pas avoir eu de réponses", continue-t-elle.
Cartons faits maison en main, ces quatre étudiantes croisées par nos équipes place de la Bastille arborent fièrement des slogans à l'humour décalé, résolument contre la réforme des retraites, empruntant des références à la culture populaire jeune.
- 14h40 : Les manifestants affluent toujours place de la Bastille
Depuis les artères adjacentes, les retardataires continuent toujours d'accéder à la place de la Bastille, bien remplie. Si la tête de cortège a repris sa marche côté boulevard Beaumarchais, il n'avance pas du côté de la Bastille, en queue. En tous cas, la manifestation avance lentement.
Sur place pour France 3 Paris - Île-de-France, le journaliste Kévin Belbéoc'h-Dumarcet observe que "des manifestants arrivent de partout".
- 14h27 : Le cortège à l'arrêt, ambiance bon enfant
La manifestation, partie il y a quelques minutes maintenant depuis la place de la Bastille, se situe boulevard Beaumarchais. Pour l'instant à l'arrêt, l'ambiance est plutôt "bon enfant" entre musique et danse.
À l'entrée de la place de la Bastille, des fouilles sont effectuées, mais de manière aléatoire.
- 14h08 : La manifestation débute
Le cortège va d'abord emprunter le boulevard Beaumarchais, au nord de la place de la Bastille, puis se diriger vers République, pour rejoindre l'opéra Garnier, dans le 9ème arrondissement de la capitale.
- 14h00 : Le cortège syndical s'apprête à s'élancer depuis la place de la Bastille, en direction de l'Opéra Garnier
C'est l'heure ! Le cortège, emmené par l'intersyndicale contre la réforme des retraites, s'apprête à partir depuis la place de la Bastille, en direction de l'Opéra Garnier.
Les manifestants continuent d'affluer. Dès le secteur de République par exemple, des grappes de marcheurs se dirigent, pancartes en main, vers la Bastille.
- 11h30 : La Gare de Lyon bloquée par une action coup de poing, plus aucun train n'entre ni ne sort
Courant de la matinée, des dizaines de manifestants Sud-Rail et CGT, se sont emparés des voies de chemin de fer, Gare de Lyon à Paris.
- 11h00 : La place de la Bastille se prépare à la mobilisation de cet après-midi
À la Bastille, d'où le cortège s'élancera à 14h en direction de l'Opéra Garnier (9e arrondissement), l'ambiance est à la préparation. Les principaux syndicats ont déjà pris possession de la place avec leurs traditionnels ballons.
Contactée par France 3, la Préfecture de police indique qu'un marché dans le secteur de Bastille a été fermé plus tôt, préventivement, "pour des raisons de sécurité". Elle confirme aussi que "des fouilles de sacs" sont réalisées à chaque entrée de la place "pour s'assurer que personne n'y pénètre avec des objets dangereux ou illicites".
Retrouvez la carte du tracé prévisionnel de la manifestation de cet après-midi.
- 10h30 : mobilisation des grévistes de l'usine Renault de Flins-sur-Seine dans les Yvelines
En fin de matinée, les forces de l'ordre sont intervenues pour déloger les manifestants sur le rond-point de Flins.
- L'accès routier à Roissy quadrillé
Sur cette vidéo de Noël Lecat (France Télévisions), on le constate : les bretelles d'accès menant au terminal 1 de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle sont bloquées. Plusieurs véhicules de police se sont même mis en travers de la route. Sur place, le mouvement se poursuit.
- 10h30 : L'université Paris-Panthéon-Assas bloquée
Pour eux, c'est une "journée historique". Devant l'université Paris-Panthéon-Assas, dans le 6e arrondissement, une centaine d'étudiants font un blocus à l'aide de poubelles devant des grilles...fermées.
C'est la première fois depuis le début du mouvement que des étudiants d'Assas se mobilisent devant leur université contre la réforme.
"Assas la rouge", dit la banderole, réclamant un "salaire étudiant", et la "retraite à 60 ans".
- 10 h 10 : Opération barrage-filtrant à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle
Ce matin, plusieurs manifestants, brandissant notamment des drapeaux rouges siglés "Force ouvrière" mènent une action spontanée devant le terminal 1 de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulles. Les voyageurs se rendent à pied jusqu'à l'aérogare pour prendre leur vol.
- Un point sur les perturbations
Les éboueurs de Paris sont en grève depuis le 6 mars dernier. La CGT les a appelé à reconduire leur mouvement au moins jusqu'à lundi 27 mars. Hier, 9500 tonnes de déchets non collectés étaient toujours présentes dans les rues.
À la SNCF, la circulation des trains est "très fortement perturbée" ce jeudi. Retrouvez les infos trafic ici. Côté RATP, de nombreuses stations de métro sont fermées. Voici tout ce qu'il faut savoir si vous prenez les métros, bus et tramway.
Pour ce qui est des écoles, collèges et lycées, le syndicat FSU-SNUIpp Paris a annoncé mardi qu’au moins 140 écoles de la capitale seraient fermées. Le taux d'enseignants grévistes s'élève à 70%. À noter que la loi oblige les écoles maternelles et primaires à assurer un accueil minimal, même les jours de grève.
Au collège St-Exupéry, dans le 14e arrondissement, non loin de Denfert-Rochereau, les collégiens venus ce matin ont découvert une banderole affichant "Enseignants en grève". Ici, 18 profs sur les 21 qui ont cours aujourd'hui font grève. Soit 87% de grévistes, une mobilisation plus importante que les autres journées de grève depuis janvier, où la moyenne était de 75%.
L'école primaire Arago, qui jouxte le collège, est pour sa part, complètement fermée pour la 4ème fois depuis le début du mouvement.
- 10 h 05 : Bienvenue !
Bonjour à toutes et à tous. Soyez les bienvenus sur le site de France 3 Paris Île de France. Vous êtes au bon endroit pour suivre en direct la mobilisation contre la réforme des retraites dans la région en ce jeudi.