Le CIP a pour mission de proposer des rendez-vous anonymes et gratuits aux dirigeants d’entreprises – notamment de TPE et PME – avec un trio d'experts leur permettant d’être écouté(e)s et orienté(e)s.
La crise sanitaire a-t-elle été un déclic ? Les différents CIP (Centre d’Information sur la Prévention des difficultés des entreprises) des départements franciliens – à l’exception du Val-d’Oise – se sont associés pour créer un guichet unique le CIP d’Île-de-France. Leur but premier : aider les entreprises en difficulté face à la crise et les accompagner dans la reprise de leur activité. Ses locaux se trouvent place de la Bourse (IIe arrondissement de Paris) dans ceux de la Chambre de commerce de Paris.
Cette association a pour objectif de permettre "une meilleure communication auprès des entreprises, de leurs dirigeants et de leurs parties-prenantes", explique un communiqué le CIP. Attention toutefois, il s’agit d’une association et non d’une union. En d’autres termes, chaque CIP de la région conserve son indépendance. "Les rendez-vous anonymes et gratuits d’accompagnement des dirigeants d’entreprise en difficultés sont maintenus dans chaque département", poursuit le communiqué. "Il est plus simple pour les Régions d’avoir un point d’entrée unique (...) nous avons ainsi décidé, avec le président du CIP National, William Nahum, de nous organiser pour proposer un interlocuteur unique pour la région Ile-de-France, afin de faciliter nos échanges" nous confie le président du CIP Île-de-France Thierry Bacquet, également président du CIP du 75.
De la "pré-prévention"
Il y a près de 70 CIP en France. Ils existent depuis environ une trentaine d’années et sont totalement indépendant de toute structure politique ou économique. Leur mission : proposer les jeudis des rendez-vous anonymes et gratuits aux dirigeants d’entreprises – très majoritairement des TPE et PME – avec un trio d'experts qui leur permettent d’être écouté(e)s et orienté(e)s. Ce trio est composé d’un expert-comptable, d’un avocat et d’un ancien magistrat du Tribunal de commerce.
Ces experts, au nombre de 300 en Île-de-France, sont tous bénévoles. D’autres sont par ailleurs formés depuis 2016 à la détection de la détresse psychologique des dirigeants qu’ils reçoivent. Ils peuvent leur proposer, si nécessaire, un rendez-vous avec un psychologue pour traiter certaines souffrances psychologiques. "Nous sommes aussi là pour faire de la 'pré-prévention'", martèle Thierry Bacquet, expliquant que "le CIP permet aux dirigeants reçus d’être mieux informés et ainsi mieux préparés pour, si cela est nécessaire, se diriger vers le Tribunal".
Depuis le début de la crise sanitaire, près d’un millier d’entreprises franciliennes ont fait appel aux CIP de la région. Le taux de retour des entretiens est d' "au moins 95%. Les chefs d’entreprise se sentent écoutés, orientés, moins seuls. Ils sont très positifs sur les entretiens que nous proposons", se réjouit Thierry Bacquet, estimant dans le même temps qu’en "sortie de crise, les rendez-vous seront bien plus nombreux qu’ils ne le sont maintenant".