"Rue des Archives" nous plonge dans la mémoire de l'audiovisuel. Cette semaine, embarquement dans les transports de la région parisienne, à bord des tapis roulants, escaliers mécaniques et skates électriques... Des transports de masse à la micro-mobilité.
On les utilise tous les jours sans forcément s'en apercevoir... Les escaliers mécaniques sont sans doute l'un des modes de transport les plus empruntés au quotidien. L'escalator - à l'origine, une marque déposée - est un marqueur de la ville moderne des années 70, idéal pour transporter des piétons sur de courtes distances.
"Les années 70, c'est la prise de conscience que la voiture répondait à certains besoins mais pas à tous, et qu'elle posait certains problèmes, comme la congestion, croissante, et la pollution", explique Aurore Fabre-Landry, experte en mobilités décarbonées au sein du cabinet Sustainable Mobilities. "On a donc cherché des modes de transports massifiés en mesure de transporter beaucoup de personnes... C'est l'époque de la construction du RER", poursuit l'ingénieure.
Parmi les innovations de cette décennie, certaines resteront à l'état de projets : l'Aérotrain, "le plus connu, le plus spectaculaire aussi", entend-on dans un reportage de l'ORTF en 1973. Imaginé par Jean Bertin dans les années 60, il est alors vu comme un mode de transport suburbain prometteur. Dans ce même reportage de la Première chaîne, on parle du VAL (comme Véhicule automatique léger), qui lui verra bien le jour, d'abord dans la région lilloise... Puis entre Antony et l'aéroport d'Orly en 1991 (Orlyval).
Moins de succès par contre pour le VEC. Expérimenté sur la dalle du quartier d'affaires de La Défense, cette invention consiste en un véhicule à trois places avançant latéralement. Ce "people mover" à vitesse lente (0,35 mètre par seconde) sera aussi testé dans un parking de la rue de Rennes à Paris.
À 11 km/h... Dans les couloirs de Montparnasse
Autre mode de transport emprunté par le piéton sans qu'il n'y prête attention : le tapis roulant. Une invention loin d'être récente, puisqu'en 1900, les visiteurs de l'Exposition universelle ont eu l'occasion de l'essayer. Vitesse de croisière : 8 km/h, avec une vue plongeante sur les pavillons des différents pays.
Un peu plus de 100 ans plus tard, une expérience de tapis à grande vitesse est tentée, à la station Montparnasse, entre la gare et la place du 18 juin 1940. 11 km/h en pointe, et quelques chutes à la clé... Ce tapis roulant est - rapidement - arrêté, avant d'être définitivement supprimé en 2009.
"Il y a quatre critères auxquels l'innovation doit satisfaire : la maturité technologique du système, le respect des conditions réglementaires de sécurité, l'acceptabilité par le public, le coût supportable par la collectivité", analyse Aurore Fabre-Landry.
Du mass-transit à la micro-mobilité
Tendance de fond des dernières années : l'essor de la micro-mobilité. Gyroroues, hoverboards, trottinettes... Près de deux millions d’engins de déplacement personnel (EDP), électriques ou mécaniques, ont été vendus en France en 2019, selon la Fédération des professionnels de la micro-mobilité.
"Tout cela témoigne d'un besoin d'avoir un moyen de transport individuel."
Aurore Fabre-Landry, experte en mobilités décarbonées"Rue des Archives" - 24 mars 2023
Ces engins ont surgi dans le paysage urbain au cours des années 2000. Une décennie faste aussi pour le vélo, remis en selle, à Paris, par le Vélib'. "Moins coûteux, plus légers que la voiture, affranchis des bouchons, combinés avec les transports en commun, ils complètent le bouquet de mobilité", conclut Aurore Fabre-Landry. Avec au tournant l'enjeu de la régulation par les pouvoirs publics : l'avenir des trottinettes en libre-service, à Paris, pourrait ainsi se jouer le 2 avril 2023, lors d'un référendum local.
? "Rue des Archives", c'est chaque vendredi, à 11h50, sur France 3 Paris Île-de-France. Retrouvez l'intégralité du numéro #22 consacré aux nouveaux modes de transport du quotidien.