Toujours en grève, les salariés étaient convoqués ce lundi devant Smovengo pour passer des entretiens préalables en vue de leur licenciement, la société accusant leur mouvement d’être « illicite ».
En tout, une quarantaine d’entre eux pourraient être licenciés. Convoqués ce lundi et le lendemain pour des entretiens préalables auprès de la direction des ressources humaines de Smovengo, les salariés grévistes de Vélib’ dénoncent toujours un « scandale total ».
« On a répondu collectivement, raconte l’un d’entre eux. On refuse de passer ces entretiens individuels qui n’ont pas lieu d’être, c’est hors de question. Après plusieurs heures sur place pour essayer d’entamer le dialogue, la DRH nous a fait comprendre qu’ils pouvaient se passer de nous. Notre sort semble scellé, ces entretiens sont une mascarade, c’est leur plan pour se séparer de nous. Mais aussi « illicite » soit-elle selon Smovengo, nous sommes toujours en grève. »
Car si l’entreprise s’apprête aujourd’hui à virer ses salariés, c’est qu’elle s’appuie sur le tribunal de grande instance de Paris, qui estimait à la mi-mai que le mouvement n’avait pas respecté certains articles du code du travail demandant un préavis de cinq jours.
« Les mieux qualifiés pour intervenir face à l’échec du nouveau Vélib’ »
Le hic, c’est que contrairement à ce que laisse entendre Smovengo, l’ordonnance de référé rendue par le juge des référés se révèle en réalité plutôt favorable aux grévistes : le TGI ne leur a pas ordonné de reprendre le travail, estimant qu’ils étaient de « bonne foi… Vu l’indéniable tardivité de la société Smovengo à se prévaloir de sa mission de service public ».En attendant, l’agent de Vélib’ en grève que nous avons contacté estime que leur mouvement reste toujours aussi légitime :Contactée, l'entreprise Smovengo n'a pas souhaité commenter. En grève depuis le 17 avril, les salariés grévistes annoncent un rassemblent devant la mairie de Paris, mercredi à 10 heures.On laisse passer ces deux jours d’entretiens… On leur laisse le temps de revenir à la raison, même si ça semble compliqué. Ils ne peuvent pas se payer le luxe de se passer de salariés avec dix ans d’expérience, soit les mieux qualifiés pour intervenir face à l’échec du nouveau Vélib’. C’est totalement insensé, on va vers une catastrophe généralisée !