Un procès pour homicide volontaire, pour trois policiers. C'est ce que vient de requérir le parquet de Paris, mardi 29 octobre. Ces trois agents avaient contrôlé Cédric Chouviat, en 2020. Il avait été plaqué au sol puis victime d'un malaise, avant de mourir.
Des "négligences" de trois policiers et "leur action conjuguée durant l'interpellation s'est révélée être la cause directe de l'homicide involontaire", détaille le parquet de Paris dans son réquisitoire. Tous ont participé au contrôle de ce livreur de 42 ans, le 3 janvier 2020.
Près de la Tour Eiffel, Cédric Chouviat avait été plaqué au sol avec son casque de moto sur la tête. Il est alors victime d'un malaise et hospitalisé dans un état critique, avant son décès deux jours plus tard.
Trois des quatre policiers qui ont contrôlé Cédric Chouviat avaient été mis en examen, dès juillet 2020. Une information judiciaire pour "homicide involontaire" avait été ouverte, à la suite de ces faits. Le juge d'instruction a désormais le choix de renvoyer ou non ces trois policiers en procès.
Les parties civiles prudentes
Les avocats de la famille de la victime évoquent une avancée, tout en restant prudents. "Il nous apparaît évident qu'un procès s'impose. Il ne doit cependant pas être dévalué par le choix d'une qualification qui est un non-sens juridique car elle ne reflète pas la réalité du caractère volontaire des violences subies", ont réagi Mes William Bourdon et Vincent Brengarth.
"C'est une caricature d'un traitement totalement à décharge. Nous contestons cette qualification et exprimons notre indignation aux côtés de la famille", ajoutent ces avocats de la partie civile.
Des expertises médicales défavorables aux policiers en cause
Plusieurs expertises médicales ont mis en cause les gestes d'interpellation des policiers. En parallèle, la famille de Cédric Chouviat pose la question de l'intentionnalité des violences de leur part, leur reprochant de n'avoir pas réagi assez vite aux signes d'asphyxie de la victime, qui a répété neuf fois "j'étouffe" en treize secondes avant de faire un malaise.
Les policiers ont contesté avoir perçu les "signes manifestes" de l'asphyxie de Cédric Chouviat."Si on avait entendu même une fois" l'expression 'j'étouffe', "on se serait arrêté", avait certifié en juillet 2020 le principal mis en cause devant le juge d'instruction.
Une remise en situation a été organisée en janvier 2023, à l'endroit de la mort de Cédric Chouviat. Elle s'est déroulée quai Jacques Chirac, et visait à déterminer si les policiers étaient en mesure d'entendre ses cris d'agonie. Cet événement avait été organisé en présence des avocats des deux parties, mais sans les policiers en cause.
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Avant l'été 2023, une reconstitution a été organisée en salle, visant à se pencher sur les gestes des policiers et leurs conséquences sur la vie de Cédric Chouviat.