La Ville repousse une demande de report de la rentrée scolaire, malgré la pollution au plomb dans le quartier de Notre-Dame. Le gouvernement se montre lui plus prudent. Un troisième cas de plombémie anormalement élevé, qui ne serait toutefois pas lié à l’incendie, a par ailleurs été dépisté.
Y aura-t-il ou non un report de la rentrée scolaire pour les écoles polluées au plomb à la suite de l’incendie de Notre-Dame ? Non, si l’on en croit la mairie de Paris. Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d’Anne Hidalgo, a repoussé mercredi une demande formulée dans ce sens par Robin des Bois. L'association environnementale, qui avait porté plainte contre X en juillet, accuse les autorités d'avoir tardé à réagir et manqué de transparence dans la gestion de ce dossier.
L’élu estime que « rien ne (justifiait) cette position », les taux de concentration au plomb dans les écoles étant selon lui « rassurants » après nettoyage. « Tout l'été a été consacré à faire (d)es mesures » au sein des écoles et crèches et à les nettoyer, a-t-il expliqué sur Franceinfo.
La mairie confiante quant à la décontamination des écoles
Et d’assurer : « Les trois écoles qui présentaient des atypies (et même celles) où il n'y avait par ailleurs aucune mesure anormale (ont fait l'objet) d'une décontamination approfondie ».« Nous avons toujours dit que nous ne prendrions aucun risque et donc si je peux vous dire aujourd'hui que toutes les écoles ouvriront c'est parce qu'il n'y a aucun risque », a insisté l’élu, affirmant que « tous les taux qui sont engagés sont en dessous des seuils sanitaires ».
Un nettoyage à la va-vite ?
L'association, elle, argue que sur les 55 000 enfants et adolescents scolarisés dans les 1er, 4e, 5e et 6e arrondissements, moins de 200 ont bénéficié d'une plombémie. Exceptés les établissements de la rue Saint-Benoît, dans le 6e, dont les cours intérieures ont été intégralement refaites durant l'été, les autres établissements et crèches n'ont subi qu'« un prétendu nettoyage par des agents d'entretien » qui ne sont pas des spécialistes de la décontamination, dénonce par ailleurs le porte-parole Jacky Bonnemains.Robin des Bois exige ainsi que « des experts valident ces opérations de décontamination ».
Jean-Michel Blanquer invite à la prudence
De son côté, Jean-Michel Blanquer n'exclut pas un éventuel report de la rentrée. Si le ministre de l’Education, au micro de Franceinfo ce mercredi, s’est montré « optimiste » en assurant que rien ne justifiait un tel report, il a toutefois émis des réserves et invité à la prudence.Pour ce qui est des dépistages, un troisième scolarisé près de la cathédrale Notre-Dame a été dépisté avec un taux trop élevé de plomb dans le sang. Un cas à 52 microgrammes de plomb par litre de sang, juste au-dessus du seuil de déclaration obligatoire de saturnisme, fixé à 50. L'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France souligne toutefois que la contamination avait « a priori » eu lieu au domicile de l’enfant.