La cour d'assises de Paris a condamné ce jeudi Essia Boularès à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir incendié un immeuble de la rue Erlanger, en février 2019, provoquant la mort de dix personnes.
Après plus de six heures de délibéré, la cour d'assises de Paris s'est prononcée pour une peine de 25 ans de réclusion criminelle à l'encontre de l'accusée Essia Boularès. Le président de la cour, Franck Zientara, a justifié cette peine par "l'extrême gravité des faits", évoquant des actes "pas déconnectés de la réalité", avec un départ de feu "volontaire", "en pleine nuit", motivé par "la colère et le ressentiment".
Un reportage de Laurence Barbry et Nicolas Metauer
Dans la nuit du 4 et 5 février 2019, Essia Boularès, cette femme de 44 ans, qui souffre d'addictions et d'importants troubles psychiatriques, avait provoqué la mort de dix personnes en mettant le feu à son immeuble du XVIe arrondissement de Paris, après un différend avec un voisin.
Pas de bénéfice de réduction de peine
Les jurés ont estimé que le "discernement" d'Essia Boularès était bien "altéré" au moment des faits, comme l'ont conclu deux expertises psychiatriques, mais ils ont "écarté le bénéfice de la réduction de peine" permise dans ce cas par le Code pénal.
Mercredi, l'avocat général avait invité la cour à écarter une telle réduction de peine, "au regard de la gravité extrême de la tragédie" provoquée par une "action volontaire, vengeresse et disproportionnée".
Il avait requis une peine de 27 années de réclusion criminelle, assortie de 18 ans de sûreté, des réquisitions qualifiées de "déshumanisantes" par la défense.
Dans une brève déclaration avant le départ en délibéré de la cour et des jurés jeudi matin, Essia Boularès a déclaré : "Je veux juste dire pardon pour tout, pardon pour tout", avant de fondre en larmes dans le box.