Trois journalistes blessés pendant la manifestation parisienne contre la réforme des retraites

Mustafa Yalgin, le correspondant de l'agence turque Anadolu, et deux reporters français, Taha Bouhafs et Gaspard Glanz, ont été blessés jeudi à Paris par des tirs lors de la manifestation parisienne, en parallèle de la grève contre la réforme des retraites.

Il a été touché par une « grenade lacrymogène lancée par la police française » d’après son employeur : le correspondant de l'agence turque Anadolu, Mustafa Yalgin, a été blessé jeudi lors de la manifestation parisienne. Sur des images relayées par le reporter indépendant David Dufresne, engagé contre les violences policières, on peut voir le masque de protection tachée de sang du photojournaliste, qui a été transporté à l'hôpital sur une civière.

Deux reporters français ont aussi été blessés. Le journaliste et militant Taha Bouhafs a en effet indiqué sur Twitter avoir été touché au genou « par un tir sur la place de la République », images à l'appui. « Notre reporter Taha Bouhafs a été blessé au genou par un tir (dont on ne connaît pas la nature pour le moment), a confirmé son employeur, le site Là-bas si j'y suis. Il a été évacué de la manifestation par les street medics. » A noter qu’une vingtaine de professionnels avaient pris part plus tôt à une courte action, organisée par son collectif « Reporters en colère », pour dénoncer les violences policières.En juin dernier, Taha Bouhafs s'était fait interpeller alors qu'il couvrait une manifestation de sans-papiers.

« 5 éclats de grenade désencerclante »

Le reporter du site Taranis News Gaspard Glanz a également été blessé aux jambes, par « 5 éclats de grenade désencerclante » d’après un message posté sur Twitter, images à l'appui également. Son téléphone et un de ses appareils photo ont été endommagés. Un journaliste également interpellé par le passé, lors d'une manifestation des gilets jaunes, et condamné mi-novembre à une amende pour avoir fait un doigt d'honneur à des policiers. Gaspard Glanz avait alors reconnu à l'audience « un geste inapproprié », parlant d'une « réaction épidermique » après avoir été poussé. Le reporter compte parmi les 300 signataires d'une tribune parue le 1er mai, dénonçant des « multiples violences d'Etat » et demandant au gouvernement de prendre « les mesures nécessaires pour que les forces de l'ordre cessent » de les « harceler » et les laissent travailler « librement ». Les syndicats de la profession et Reporters sans frontières (RSF) avaient aussi dénoncé à plusieurs reprises des atteintes à la liberté d'informer, en parallèle du mouvement des gilets jaunes. En mai dernier, le président de la République Emmanuel Macron avait ainsi promis que « des actions » seraient engagées pour sanctionner les violences policières délibérées contre des journalistes.

A noter qu’un total de 91 personnes ont été placées en garde à vue à Paris jeudi en marge de la manifestation qui a rallié la place de la Nation depuis la gare de l'Est, d’après le parquet de Paris. 18 d’entre elles ont été déférées au parquet en vue d'éventuelles poursuites judiciaires, tandis que 19 procédures ont été classées sans suite. Vendredi matin, 54 gardes à vue se poursuivaient.
 
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