Le gel de printemps et la météo pluvieuse de l'été ont fortement diminué les récoltes de raisin. Heureusement, certains vignerons peuvent piocher dans leurs réserves de vin.
Cette année, Gilbert Marchois ne fera pas de récolte. Avec 90% de pertes, inutile d'essayer de sauver les quelques grappes qui restent accrochées à ses 225 pieds de vigne situées à Coulommiers, en Seine-et-Marne.
"La vigne a subi tous les affres. D'abord avec le gel puis le mildiou (le champignon des vignes, ndlr). D'habitude à cette époque, on fait les vendanges, les dernières remontent à 2020 où nous avions fait 120 litres de vin blanc", explique le président et Grand maître de la Confrérie des Coteaux Briards.
Cette association fait revivre ces vignes plantées il y a environ 30 ans dans ces terres argileuses. Le hic, c'est qu'il ne connaît pas ses cépages. Il est ainsi à la recherche de cépages résistants et pense remplacer ces pieds, petit à petit, par du chardonnay.
"On traite au minimum. Les traitements que l'on utilise sont la bouillie bordelaise et le souffre, c'est tout ce que l'on a. Normalement on traite fin juillet mais il y avait des trombes d'eau, cela lave les feuilles et rend les produits inefficaces", poursuit-il.
L'objectif de ce passionné est d'augmenter progressivement la qualité du vin. Car s'il rappelle que la région fut grande productrice de vin jusqu'à la fin du XIXe siècle, il s'agissait avant tout de vin qui servait à couper l'eau qui n'était pas aussi potable qu'aujourd'hui.
Le champagne seine-et-marnais aussi touché
Plus au nord-est, toujours en Seine-et-Marne, ce sont des parcelles de champagne qui sont plantées. "Là où il y avait 10 grappes, il n'y en a que 6 ou 7. Et sur certaines il y a du pourri, déplore Laurent Derot, un viticulteur à Saâcy-sur-Marne. On a perdu 30 à 40% de notre récolte à cause du gel de printemps et ensuite avec la pluie et le mildiou, on a perdu encore 10 à 15%."
Pour lutter contre ce champignon de la vigne, le viticulteur a dû multiplier ses traitements par deux. D'après le Comité Champagne, le rendement est en baisse de 60%, cela dû aux aléas climatiques.
"Une année normale, on va récolter entre 10 et 12 000 kg. Là je pense qu'on sera à une moyenne de 4 000", explique Vincent Naudé, représentant de l'association viticole champenoise.
Seule bonne nouvelle dans cet horizon morose : les expéditions de champagne ont boudi de 40% au premier semestre, soutenues notamment par la demande aux États-Unis et au Royaume-Uni.