Ce vendredi 04 novembre, vous n'avez peut-être pas vu de tramway, notamment à Montfermeil. Une partie de la ligne T4 était à l'arrêt. Des conducteurs ont cessé le travail, on vous en explique les raisons.
À Gargan, comme à Montfermeil ou à Clichy-sous-Bois : pas de T4. C'est ce que vous avez peut-être constaté, ce 04 novembre au matin. Cette ligne de tramway située en Seine-Saint-Denis est en partie à l'arrêt. Selon les dernières informations de la SNCF, le trafic reprend à présent progressivement. Cela fait suite à un "arrêt de travail" des conducteurs de la ligne. Trois raisons expliquent cette action spontanée.
Des raisons salariales
Principale raison de cette action : les conducteurs perdent une partie importante de leur salaire. "La ligne est fermée la nuit, à cause des travaux liés au Métro du Grand Paris. Les trams ne circulent plus, et les agents perdent en conséquence une partie importante de leur rémunération. Les primes dont celle liée au travail de nuit représentent 30% du salaire", explique Daoud, délégué syndical du syndicat SUD-Rail Paris Est.
D'après lui, le personnel de conduite perd en moyenne "200 euros nets par mois", sur un salaire qui atteint habituellement "1.800 à 1.900 euros par mois avec les primes". Les agents mobilisés ont rencontré leur direction régionale, mercredi 02 novembre. Sans succès, selon le représentant de salariés : "Ils nous ont proposé entre 15 et 40 euros bruts mensuels pour compenser, puis 80 euros bruts mensuels. Ce n'est pas suffisant".
Manque de personnel sur la ligne
Les agents mobilisés insistent aussi sur un autre point. "Les collègues qui viendraient à commettre une erreur de conduite sont ce qu'on appelle "descendus de machine". Ils doivent être présents à leur travail, mais ne conduisent pas. Le problème, c'est qu'ils ne se voient proposer aucune solution de reclassement", tonne le délégué syndical.
Sur cette ligne qui comprend désormais deux branches (Aulnay, Bondy et la bretelle vers Montfermeil), les conducteurs mobilisés se plaignent de cadences de travail qu'ils estiment inadaptées, avec les moyens actuels. "On nous demande d'augmenter la productivité : les conducteurs ne font plus 6 allers-retours par vacation de travail, mais 8. Sans compter que depuis, la ligne s'est allongée avec l'ouverture de la branche Gargan-Montfermeil. Comment assurer tous ces services sans les "conducteurs descendus de machine" et les arrêts-maladie ?", justifie Daoud.
Des revendications qui expliquent en partie le manque de conducteurs sur l'ensemble des réseaux de transport. La SNCF compte une cinquantaine de postes manquants pour la conduite des trains, quand la RATP en recense une centaine.