Un quarantenaire, soupçonné d’avoir dégradé l’orgue de la basilique de Saint-Denis, a été condamné vendredi à sept mois de prison ferme. L’audience s’est tenue en son absence, la juge estimant qu'il était impossible de rendre une « justice sereine » en sa présence.
Le mobile reste encore flou, même après l’audience. Un homme âgé de 41 ans a été condamné vendredi, à Bobigny, à sept mois de prison ferme pour avoir dégradé l'orgue ainsi que des vitraux de la basilique de Saint-Denis. Le procureur avait précédemment requis deux ans de prison, dont un an avec sursis.L’homme en question est un Pakistanais, sans-papiers. Son discernement étant par ailleurs altéré d’après un expert psychiatre, il ne s'est pas exprimé sur les faits qui lui sont reprochés.
L’audience tenue en l’absence de l’homme
La présidente a même estimé qu'il était impossible de rendre une « justice sereine » en sa présence. Alors que la juge venait de s'approcher du box pour s'informer de la santé de l’homme – au visage visiblement grimaçant, et équipé de deux béquilles en raison d'une jambe plâtrée –, ce dernier a protesté à propos de sa situation.En ourdou et en anglais, il a expliqué entre autres avoir subi une injustice et avancé que ses enfants étaient restés au Pakistan. Après décision de la présidente, l'audience s'est ainsi finalement tenue en son absence.
Jugé en comparution immédiate, après la constatation des dégradations début mars et un renvoi de l'affaire en avril, il a été maintenu en détention par le tribunal correctionnel.
10 000 euros de réparation à la charge de l’Etat
Si l’homme avait déclaré en garde à vue qu'il n'était jamais entré dans la basilique, il a été confondu par son ADN, retrouvé sur les vitraux. Les enquêteurs estiment qu'il s'est servi d'un échafaudage afin de pénétrer dans l'édifice, en rénovation.Il est par ailleurs relaxé des poursuites pour vol qui le visaient. Alors que le facteur de l'orgue avait estimé que 150 à 200 kilos de pièces métalliques avaient disparu, la justice estime qu’« aucun élément objectif » ne permet de lier cela à l’homme. Pour ce qui est des dégradations, la réparation de l’orgue aura coûté au total 10 000 euros à l'Etat, propriétaire de la basilique.