Colère des agriculteurs. Sur le point de blocage de l'A1 : "S'il faut rester 10 jours, on restera 10 jours !"

Partis de Senlis, la centaine de tracteurs a rejoint l’aire de Chenevières, sur l’A1, aux alentours de 14 h 30 ce lundi. Ce point de ralliement, situé à une vingtaine de kilomètres de Paris, est l’un des 8 blocages installés en Île-de-France. 800 tracteurs sont présents dans la région.

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Dès leur arrivée sur l’A1, à hauteur d’Épiais-lès-Louvres (95), les agriculteurs sont descendus de leur tracteur et ont installé les bottes de paille. Sur cette portion d’autoroute, la circulation est désormais bloquée pour une durée indéterminée. "On a prévu les sacs de couchage. S’il faut rester 10 jours, on restera 10 jours", prévient Grégoire Dewilde. Ce céréalier et betteravier, installé à Jagny-sous-Bois (Val-d'Oise), est présent sur le barrage pour dénoncer, entre autres, les importations à bas prix de produits étrangers. "La betterave, c’est un produit typiquement français, et pourtant notre pays est importateur de sucre, c’est aberrant ! ", explique-t-il. 

Les céréaliers du Val-d'Oise ont rejoint le cortège en fin de matinée © DR / France 3

Des taxes qui « étouffent » la profession

Les annonces du Premier ministre, Gabriel Attal, n’ont pas suffi à faire taire la colère des agriculteurs. Vendredi dernier, il annonçait notamment l’abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non-routier (GNR) ainsi que des mesures de simplification administratives.
Menés par la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) et les Jeunes Agriculteurs, les agriculteurs présents sur l’A1 veulent que le gouvernement aille plus loin dans les mesures. Ils réclament, entre autres, l’arrêt des normes, trop nombreuses comparées aux pays étrangers selon eux. Exemple : les taxes sur les produits phytosanitaires qui « étouffent » la profession selon Alberic Thirouin, maraîcher à Attainville (Val-d'Oise). " On nous demande d’utiliser de moins en moins de produits phytosanitaires, et en plus, on paie une taxe sur le peu de produits qu’on utilise ", regrette cet adhérent aux Jeunes agriculteurs.
Autre point de crispation : les charges qui pèsent sur la profession. " Sur les quelques dernières années, toutes les charges ont augmenté alors que le prix du blé n’a pas évolué. Je me suis diversifié pour compenser le manque à gagner. Résultat : je travaille deux fois plus, mais mon salaire reste le même ", avance Guillaume Moret, administrateur de la FDSEA Ile-de-France. 

La circulation était coupée sur l'A1 à hauteur d’Epiais-lès-Louvres (95) © DR / France 3

15 000 membres des forces de l’ordre mobilisés

Pour se faire entendre, les agriculteurs sont prêts à se rapprocher davantage de la capitale. Un scénario que l’exécutif, lui, veut écarter. 15 000 membres des forces de l’ordre sont mobilisés ce lundi pour éviter que les tracteurs n'entrent dans "Paris et les grandes villes".
"Seul un projet global pourrait apaiser le monde agricole et éviter que le mouvement ne s’étende ", estime Aurélie Cattallo, directrice Agriculture France à l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI). "Aujourd’hui, les agriculteurs sont face à des injonctions contradictoires. Il faut produire plus, et en même temps produire plus vert. Si les deux ne sont pas incompatibles, il faut que le gouvernement reconnaisse qu’on ne peut pas produire autant en produisant bio", avance Aurélie Cattallo.
La balle est désormais dans le camp de l’exécutif. La porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, a d’ores et déjà annoncé que "de nouvelles mesures seront prises dès demain". 

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