Emmanuel Macron enterre le projet EuropaCity, mégacomplexe commercial controversé censé naître à Gonesse

Le président de la République a décidé ce jeudi de « ne pas poursuivre le projet EuropaCity ». Le mégacomplexe de commerces et de loisirs, censé être bientôt implanté sur les terres du Val-d'Oise, ne verra jamais le jour.

« Daté et dépassé ». Emmanuel Macron a décidé de dire stop au mégacomplexe EuropaCity, censé naître sur le Triangle de Gonesse d'ici à 2027. Le président de la République a en effet annoncé ce jeudi son choix « de ne pas poursuivre le projet », jugeant qu’il « ne correspond plus aux aspirations de nos concitoyens ».EuropaCity, certes défendu par les élus locaux et certains habitants face à ce qu’ils considèrent une « urgence sociale », concentrait les critiques de la part des militants écologistes mais aussi des petits commerçants et même des syndicats agricoles. « C'est une grande satisfaction », a d’ailleurs réagi ce jeudi Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), opposant historique au projet : « On a compris, vu les prises de positions d'Emmanuel Macron sur le changement climatique, qu'il ne pouvait plus soutenir EuropaCity ».

Le Triangle de Gonesse, les « terres les plus fertiles d'Île-de-France »

« Depuis l'été, nous avons senti que ce soutien a tiédi à mesure qu'est monté le débat sur l'artificialisation des terres », s'inquiétait de son côté fin octobre dans Les Echos Vianney Mulliez, le président de la filiale immobilière d'Auchan Ceetrus, qui porte ce projet de 3,1 milliards d'euros à parts égales avec le groupe chinois Wanda. Face aux contestations, le CPTG qualifiant entre autres la zone du futur chantier de « terres les plus fertiles d'Île-de-France », les promoteurs avaient verdi leur copie début octobre.Une nouvelle version du projet, « zéro carbone dès 2027 », devait en effet compenser les dégâts environnementaux causés par le mégacomplexe avec 4 000 arbres plantés et 80 hectares d'espaces naturels recréés. Les promoteurs promettaient par ailleurs de réduire les surfaces commerciales, alors que les commerçants des environs s'inquiétaient de devoir affronter la concurrence de centaines de boutiques.

Un projet « alternatif » en préparation

EuropaCity étant désormais enterré, Emmanuel Macron a évoqué jeudi un « projet alternatif », qui devrait selon lui être « plus mixte, plus moderne, sans créer un pôle démesuré de consommation, de loisirs et d'objets ». Le chef de l’Etat a confié « la mission à Francis Rol-Tanguy, ancien directeur de l'Atelier parisien d'urbanisme, de travailler avec les élus à l'élaboration d'un nouveau projet ».Du côté des défenseurs du projet de mégacomplexe, comme le maire PS de Gonnesse Jean-Pierre Blazy, qui a réagi ce jeudi dans un communiqué, la déception domine : « Le gouvernement sacrifie notre territoire au nom d'une vision uniquement symbolique de l'écologie ». Reste maintenant à savoir ce qu’il adviendra, notamment, de la gare de métro du Grand Paris, qui devait desservir la zone.
 
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