Des sapeurs-pompiers du Val d'Oise ont été mobilisés pour lutter contre les incendies en Gironde depuis le 13 juillet dernier. Le lieutenant-colonel Jean-Noël Bodereau fait le récit de ce mois face aux flammes.
Ce lundi 8 août, des sapeurs-pompiers du Val-d'Oise ont achevé une mission longue de trois semaines. Le 13 juillet dernier, 17 membres du Service Départemental d'Incendie et de Secours du 95 ont été appelés en renfort pour venir en aide aux pompiers de Gironde afin de combattre les feux qui se sont propagés dans la région. "Cela fait partie de notre métier, nous sommes susceptibles d'être convoqués par le ministère de l'Intérieur pour venir en aide aux collègues d'autres départements selon les disponibilités de nos équipes en période de feux de forêts ", explique Jean-Noël Bodereau, lieutenant-colonel au sein du SDIS 95.
Les sapeurs-pompiers valdoisiens faisaient partie de la délégation de 76 soldats du feu franciliens appelés en renfort. Cet équipage, composé de pompiers professionnels et de volontaires, comprenait également les SDIS des Yvelines, de la Seine-et-Marne et de l'Essonne.
Des relais entre les équipes chaque semaine
Trois équipes de pompiers se sont relayées pour faire face à l'incendie qui a ravagé la commune de Landiras (Gironde) et ses alentours. "Les missions ont duré une dizaine de jours, huit jours de travail et deux jours pour le transport", indique le sapeur-pompier.
La première équipe aussi appelée colonne, engagée dès le 13 juillet a géré la propagation des flammes lors d'une "phase d'attaque du feu" comme la décrit le lieutenant-colonel. "Ils faisaient face à un feu qui était difficile à contenir, car il se propageait rapidement sur une zone dense de près de 18 kilomètres et 14 000 hectares. Ils ont réussi à le maîtriser et à le maintenir dans un périmètre donné" , souligne Jean-Noël Bodereau.
Il s'agissait également pour cette première colonne d'évacuer la population et les habitations situées dans les environs des flammes. Au bout de 8 jours d'efforts pour la première colonne, vint ensuite le tour de la seconde dirigée par le lieutenant-colonel.
"Après une semaine de lutte, la fatigue est importante pour tous ceux qui sont en première ligne, il est donc important de se relayer de semaine en semaine", note-t-il. Par ailleurs, il explique que "chaque département a besoin de conserver des effectifs sur son territoire pour répondre aux urgences du quotidien". La mission de cette deuxième colonne : fixer le feu, c'est-à-dire faire en sorte qu'il ne s'étende plus. "Il s'agissait pour nous de prévenir les risques de reprises, mais aussi de traiter les lisières et les différents points chauds", indique le chef de colonne.
Pour éviter les reprises de feu, des pompiers restent stationnés dans la zone concernée jusqu'à plusieurs semaines après les premiers départs. "C'est important que ce type de zone reste sous surveillance constante en cette période durant laquelle les feux sont fréquents surtout lors d'une année comprenant de nombreux épisodes caniculaires comme celle-ci", précise le sapeur-pompier.
"Les conditions climatiques ont rendu notre tâche d'autant plus dure"
Pour Jean-Noël Bodereau et sa colonne, cette intervention fut compliquée par des conditions climatiques, particulièrement rudes. "La canicule accentue la fatigue de tous les agents. Cela impacte aussi leur lucidité dans le combat contre les flammes."
Celui-ci évoque également parmi les difficultés le fait que l'incendie crée "ses propres vents qui modifient la direction des flammes et peuvent mettre en danger nos hommes potentiellement soumis à des flux thermiques importants". Il avoue que, malgré la préparation de ses hommes à des situations extrêmes lors de leur formation, "la peur est toujours présente en chacun de nous dans des situations telles que celle-ci".
Le lieutenant-colonel salue l'élan de solidarité dont ont bénéficié ses équipes. "Les populations alentours nous ont aidé quotidiennement en nous proposant leur aide pour les lessives ou encore des repas. Même loin de chez nous, nous avions du soutien et cela nous encourageait."
Depuis ce lundi, de nouvelles colonnes en provenance d'autres départements sont arrivées à Landiras afin de prendre le relais des équipes franciliennes. De leur côté, les agents du SDIS 95 se disent d'ores et déjà prêts à repartir au combat contre les flammes pour porter renfort à leurs collègues alors qu'un nouvel épisode caniculaire sévit en France cette semaine.
Ce mercredi les sapeurs-pompiers du SDIS 95 sont engagés contre les flammes du côté de Baugé-en-Anjou dans le département du Maine-et-Loire. 1240 hectares de forêt y ont été ravagés depuis lundi