Valérie Pécresse reprend sa campagne régionale en Ile-de-France

Samedi 21 novembre, Valérie Pécresse a tenu un meeting à Drancy, en Seine-Saint-Denis. La candidate LR à la région Ile-de-France reprend sa campagne, suspendue depuis une semaine à la suite des attentats. Mais avec quelle tonalité ? Elle estime "que tous les répères sont bouleversés".

Quand Valérie Pécresse entre dans le gymnase de Drancy où se tient son meeting, des militants commencent à scander "Valérie, Valérie". Elle les fait taire aussitôt. 

Dignité et gravité

Ce samedi 21 novembre, la candidate LR à la région Ile-de-France reprend sa campagne, suspendue après les attentats. Mais, cela ne peut être avec la même tonalité. "Vous comprendrez que nous avons décidé de reprendre cette campagne mais évidemment avec une tonalité de gravité et de dignité pour être à la hauteur des événements dramatiques que notre pays a connu", explique-t-elle aux militants, en préambule de la réunion publique. Avant d'observer une minute de silence en hommage aux victimes. 

Dans l'après-midi, la candidate avait rencontré une association berbère, dont sont proches les parents de Samy Amimour (ils n'étaient pas présents hier), un des terroristes du Bataclan et qui était originaire de Drancy. Un habitant de la ville a également été tué dans la salle de spectacle. 

A la tribune, Valérie Pécresse respecte cette promesse dans son discours. Aucune attaque personnelle contre Claude Bartolone. Elle déroule son programme pour la Seine-Saint-Denis. Elle  en évoque tous les aspects mais parle bien sûr de sa proposition de "bouclier de sécurité". Pour elle, "il faut aller plus loin dans l'état d'urgence", évoquant un partage d'information avec les employeurs pour les salariés éventuellement fichés S. 

Avant le meeting, elle avait inauguré fictivement la station de métro de la future ligne 15 qu'elle souhaite voir implantée avenue Barbusse à Drancy. Bref, les travaux et les jours d'une candidate à des élections régionales. Mais n'est-ce pas en décalage avec l'humeur des citoyens encore traumatisés par le climat de cette semaine ? "Détrompez-vous", répond Valérie Pécresse. "La région, elle a aussi des armes contre la radicalisation. Ses armes, ça s'appelle l'éducation, ça s'appelle la culture, ça s'appelle l'emploi. Avec ces armes, nous allons porter le fer contre la menace terroriste à travers l'action de la région", ajoute-t-elle

"Proposer pour redonner espoir" : telle est la ligne de conduite adoptée par Valérie Pécresse pour ces deux dernières semaines de campagne. 

Quelle attitude face à Bartolone ?

Son adversaire socialiste, Claude Bartolone, ne reprendra sa campagne que le week-end prochain après la cérémonie aux Invalides, prévue vendredi. Pendant une semaine encore, il endosse les habits de président de l'Assemblée nationale. Pour "Les Républicains", il s'agit là aussi d'une stratégie de campagne. Ils le pensent mais comment le dire publiquement. Ce sont les lieutenants de Valérie Pécresse qui s'en chargent. 

"Bartolone pense aux régionales matin, midi et soir. Les socialistes sont d'une sacrée hypocrisie", déclare à la tribune Philippe Dallier, sénateur de Seine-Saint-Denis. "L'unité nationale n'est pas l'hypocrisie nationale", lui répond en écho, Bruno Beschizza, tête de liste LR dans le département. 

Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI enfonce le clou. Après un tonitruant "on vous emmerde" adressés aux terroristes", il parle "d'esbroufe". "L'unité nationale ce n'est pas seulement contre la barbarie, c'est vous n'avez plus le droit de dire quelque chose de différent, sinon vous attentez à l'unité nationale. C'est se moquez du monde", ajoute le maire de Drancy. 

Voilà pour les éléments de langage. Mais à la fin du meeting à notre micro, Valérie Pécresse reconnaît que ces deux prochaines semaines sont pour tous les candidats un saut dans l'inconnu. "On finit la campagne dans un contexte totalement tragique. C'est vrai que ça bouleverse tous les repères", estime la candidate à la présidence de la région Ile-de-France.

(voir le reportage réalisé par Daïc Audouit, Pierre Pachoud et Sonia Barie)

 

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