Un homme soupçonné d’avoir piqué à leur insu au moins deux personnes a été interpellé à Versailles (Yvelines), mardi soir. Quatre autres personnes ont par ailleurs été interpellées à Asnières (Hauts-de-Seine).
On compte plusieurs signalements de piqûres en région parisienne mardi soir, en marge de la Fête de la musique. Dans les Yvelines, le parquet confirme le placement en garde à vue d’un homme âgé de 37 ans au commissariat de Versailles. L’individu est soupçonné d’avoir piqué au moins deux personnes, de source policière.
Deux plaintes ont été déposées, et une enquête a été ouverte pour violences volontaires avec arme par destination. A noter toutefois qu’aucune aiguille ni seringue n’ont été retrouvées sur place ou sur l’homme interpellé, toujours de source policière.
Il a pu facilement faire disparaître la seringue
Julien Le Cam, secrétaire départemental du syndicat Alliance 78
L’individu a pu être interpellé suite à l’action de deux témoins. "Mes collègues du groupe de sécurité et de proximité de Versailles sont allés interpeller l’individu au milieu de la foule sur le secteur techno, en flagrant délit. Deux témoins se sont présentés à mes collègues, et ont désigné l’individu", raconte Julien Le Cam, secrétaire départemental du syndicat Alliance 78.
"Profitant de l’effet de foule, il a pu facilement faire disparaître la seringue avec laquelle il a commis les délits. L’individu est dans les locaux du commissariat de Versailles, en garde à vue et fait l’objet d’auditions. L'enquête continue", ajoute-t-il.
Dans les Hauts-de-Seine, quatre autres personnes ont été interpellées à Asnières. Soupçonnées d’avoir piqué à leur insu plusieurs individus au cours de la soirée de mardi, elles ont été placées en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour violences aggravées et administration de substances nuisibles.
Multiplication des plaintes aux quatre coins de la France
Au niveau national, plus de 800 plaintes ont été déposées concernant des soupçons de piqûres d’après un bilan de l'Office de lutte contre les trafics de stupéfiants (Ofast) établi le 16 juin. Les personnes concernées, principalement des femmes, expliquent avoir découvert une marque de piqûre sur leur corps (un petit point rouge, avec parfois un hématome autour), et certaines disent avoir ressenti un pincement lors de soirées dans des bars, des boîtes de nuit, des concerts et des festivals.
Vertiges, fatigues, nausées, maux de tête, malaises… Les symptômes décrits varient et le flou demeure concernant les objets à l’origine des piqûres, les substances potentiellement injectées, et les motivations des suspects. Dans deux cas toutefois, dans la Loire et dans les Pyrénées-Orientales, du GHB a été détecté, rapporte franceinfo.
Nantes, Bourges, Grenoble, Nancy, Besançon mais aussi Paris… Face à la vague de signalements qui touche les quatre coins de la France, le ministère de l'Intérieur a lancé en avril une campagne d’information sur les réseaux sociaux. "En soirée et dans les lieux festifs, restez vigilants face au risque de piqûres sauvages. Si vous pensez en être victime, déposez plainte dans le commissariat ou la brigade de gendarmerie", conseille le ministère sur Twitter.
La campagne invite aussi les personnes qui pensent avoir été droguées à effectuer un bilan toxicologique dans le cadre de la procédure judiciaire. Pour obtenir des renseignements, il est possible de contacter Drogues Info Service (0 800 23 13 13) et, en cas d’urgence, il est conseillé de composer le 17 ou le 112.
A noter qu’un phénomène similaire s'est produit à l'automne dernier au Royaume-Uni, comme le rapporte The Independant. Parmi les dizaines de cas signalés, aucune tentative d'injection de drogue n'a été avérée selon Vice.
En France, le phénomène est largement relayé sur les réseaux sociaux, avec la diffusion de nombreux témoignages sur Instagram et Tik Tok. Les signalements font aussi l’objet d’une intense couverture médiatique, de quoi amplifier l’inquiétude publique sur le sujet. Face au phénomène, les autorités restent prudentes.