Dans le magazine de la création artOtech, nous laissons carte blanche à des artistes pour chorégraphier un lieu. La nantaise Christine Maltête improvise une danse dans la carrière de Chantenay qui accueillera l'arbre aux hérons.
Dans l'épisode d'artOtech consacré à François Delarozière, le créateur des "machines de l'île", nous avons invité la danseuse Christine Maltête. Cette nantaise connait bien l'univers du concepteur des machines. Elle a accompagné les déambulations de l'Araignée à Liverpool et à Yokohama comme manipulatrice mais la grande histoire de sa vie, c'est la danse ! Nous avons choisi pour elle la carrière de Chantenay comme théatre d'une improvisation.
Ce jour-là, nous tournons les séquences du magazine artOtech à Nantes
Cet après-midi, la carrière Miséry à Chantenay nous offre une pause salutaire et poétique dans notre dense journée de tournage. En attendant le monumental arbre aux hérons, le parc qui fait fasse aux Machines de l'île, s'est donné des allures de jardin tropical.
Ce décor de petits ponts et de plantes gigantesques appelle au mouvement du corps et de l'esprit, c'est tout le sens que la chorégraphe Christine Maltête donne à toutes ses créations. C'est dans ce parc que nous avons donné rendez-vous.
Elle nous arrive dans une robe argent qui dialogue naturellement avec la couleur du ciel ennuagé.
Avec un regard doux et déterminé, elle observe la cascade au fond de la carrière et échange avec nous sur cette présence, cette force qui sonorisent et rythment le temps qui passe. Christine choisit, notre réalisateur et sa caméra à peine installés, d'y opposer la grâce de cette danse légère, à l'écoute du paysage. une improvisation qui ramène à l'essentiel de cet art :
La danse, un minimum d'explication, un minimum d'anecdotes, et un maximum de sensations.
Maurice Béjart
A la tête de sa compagnie Group Berthe, Christine Maltete crée des spectacles dans l'espace public. Ses chorégraphies plastiques et interactives se nourrissent des territoires et nous invitent à affiner notre regard, notre écoute des espaces traversés dans notre quotidien et nos nos voyages !
Le confinement et ses conséquences
Mais cette période de confinement forcée change nos vies, qu'en est-il pour la création ? Le Covid nous oblige-t'il à nous interroger sur le sens de nos vies et celui d'un métier que l'on a choisi ?
Pour Christine Maltëte, cette période n'est pas plus évidente qu'hors confinement : "malgré le temps doux et beaucoup plus ample que d’habitude, les possibilités de se nourrir grâce au web sont certes très grandes mais le besoin de se déplacer pour voir en vrai et ressentir des spectacles , des expos l'est encore plus.
En revanche, côté création, pas de grand changement !
"les idées que j’ai pour la pièce que je suis en train de terminer viennent à peu près à la même fréquence qu’habituellement"
Le choix et le rôle de la danse aujourd'hui
Pour Christine "la danse s’est imposée très vite comme quelque chose de viscéral et c’est à cet endroit que j’avais une place, ma place"
il se complète par une interrogation par rapport au corps "le dépassement de soi et la conscience d’être vivante".
Plus que jamais, dans notre vie, notre société la danse lui parait utile à tout à chacun "car elle fait appel au sensible , au sensuel et elle est un exutoire".
Pour voir ou revoir l'épisode artOtech de François Delaroziere avec Christine Maltête, c'est ici :
Quelques repères sur Christine Maltête
Apres avoir été danseuse interprète pour diverses compagnies depuis 1989 et manipulatrice de l’ Araignée avec La Machine 2008 à Liverpool et YokohamaChristine Maltête Pinck continue de danser dans sa propre compagnie : Group Berthe fondée en 2009. une compagnie de danse et de théatre en espace public, elle a produit et monté six spectacles en France et un en Thaïlande.
Le dernier spectacle "Silence Féroce"est en cours de création. La Première est prévue le 16 mai 2020 au Portel