"Je ne vois pas l'avenir de notre métier". Les ostréiculteurs de Loire-Atlantique de nouveau sous le coup d'une interdiction de vente

La commercialisation des coquillages produits sur les communes de La Bernerie-en-Retz et Les Moutiers-en-Retz, en Loire-Atlantique, est interdite jusqu'au 12 avril. Les ostréiculteurs peuvent cependant vendre leur production dans le respect des mesures édictées par la préfecture.

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Suite à plusieurs intoxications alimentaires, la préfecture de Loire-Atlantique a publié un arrêté préfectoral, le 22 mars 2024, interdisant la commercialisation des coquillages de La Bernerie-en-Retz et Les Moutiers-en-Retz. La pêche à pied de loisir est également interdite.

"Tous les coquillages filtreurs, récoltés et/ou pêchés depuis le 14 mars sont considérés comme dangereux", précise la préfecture. Les produits doivent être retirés du marché.

Un chiffre d'affaires en chute pour les ostréiculteurs

C'est un nouveau coup dur pour les ostréiculteurs du département, victimes d'une interdiction similaire durant les fêtes de fin d'année. La vente d'huîtres est toujours possible pour certains ostréiculteurs, précise la préfecture. 

"Les établissements qui sont engagés dans un protocole de fonctionnement en période de fermeture et peuvent notamment garantir un approvisionnement en eau de mer non contaminée, peuvent continuer à commercialiser des coquillages qui proviennent soit de zones ouvertes, soit de la zone fermée mais "mis à l'abri" avant la période de contamination retenue". 

C'est le cas de Julie Dupont, installée avec son mari aux Moutiers-en-Retz. "Nous avons une grande réserve d'eau qui nous permet de travailler sur un mois, un mois et demi. La prise d'eau a été faite avant le 14 mars. On a le droit de baigner les huîtres dans cette eau."

Installé depuis 15 ans, le couple a aussi fait le choix de diversifier ses zones de production, en s'approvisionnant en Bretagne, sur l'île de Bréhat. Les échanges avec les clients sont permanents pour rassurer sur la qualité de leurs huîtres. "On est transparents, on ne ment pas à nos consommateurs".

Mais ils craignent les conséquences de cette nouvelle interdiction. "L’image du producteur est ruinée. Les ostréiculteurs ont déjà perdu près de 50 % de leur chiffre d'affaires en janvier et février", réagit Julie Dupont. 

Le réseau d'assainissement de Pornic agglomération dans le viseur

En janvier dernier, le comité régional de la conchyliculture des Pays de la Loire avait déposé plainte contre X. Il pointe notamment du doigt les réseaux d'assainissement défaillants de Pornic agglomération.

"Le réseau n'est pas étanche, expliquait alors Frédéric Moulin, ostréiculteur et vice-président du comité régional de la conchyliculture des Pays de la Loire. Quand les nappes phréatiques remontent à la surface et viennent gorger les tuyauteries d'assainissement, l'eau arrivée sur les stations d'épuration est trop importante et elle ne peut pas être traitée".

► Huîtres et norovirus. Les ostréiculteurs des Pays de la Loire déposent plainte

"On a l'impression qu'on n'a pas de poids face à Pornic agglomération", constate Julie Dupont, dépitée et inquiète pour l'avenir de la filière ostréicole en Loire-Atlantique. 

Une station mobile bientôt en service

Contactée, l'agglomération de Pornic confirme qu'il existe des débordements lors des fortes pluies. "En février dernier, la pluviométrie a été de 118 mm, alors qu'entre 1991 et 2020 la moyenne était de 67 mm", explique Thierry Vigile, directeur général adjoint, en charge de l'environnement et du patrimoine. 

Dimensionnée pour traiter 8 500 m³/jour, la station a dû gérer des pics de 15 à 20 000 m³/jour. Plusieurs actions majeures sont en cours par l'agglomération pour résoudre ces problèmes.

"Une station mobile de 3 000 m³/jour en complément de la station est en cours de montage. Elle sera opérationnelle début avril, afin d'augmenter la capacité hydraulique, assure Thierry Vigile. Elle restera en place durant trois ans, dans l'attente de travaux d'ampleur en cours d'études sur la station principale.

En complément, une réserve de stockage des eaux usées de 11 000 m³ sera créée à l'automne prochain. Elle permettra d'étaler dans le temps le traitement des eaux. 

100 km de réseau dont l'étanchéité n'est plus fiable devraient aussi être remplacés, des travaux couteux, environ 1 million €/par km remplacé. Les contrôles de conformité des particuliers vont également être renforcés.

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