Les Restos du cœur démarrent leur 40ᵉ campagne de distribution alimentaire. Les familles monoparentales et les jeunes enfants vont être particulièrement accompagnés.
Fondés en 1985, les Restos du cœur lancent leur 40ᵉ campagne de distribution alimentaire ce mardi 19 novembre. L'association assure à elle seule 35 % de l'aide alimentaire en France.
L'an passé, l'association a accueilli 1,3 million de personnes, distribué 163 millions de repas et la demande ne faiblit pas.
"De crise en crise, on a vu les gens arriver par grandes vagues. Une première vague est arrivée il y a quatre ans avec le problème sanitaire du Covid. Puis, la deuxième grave crise avec le déclenchement de la guerre en Ukraine et l'inflation qui explose. On a vu, en un an, 200 000 personnes de plus arriver", précisait Yves Mérillon, porte-parole des Restos du cœur, sur France Info ce 19 novembre.
La moitié des personnes que nous accueillons ont moins de 25 ans, et 10% sont des bébés de moins de 3 ans.
Yves MérillonPorte-parole des Restos du cœur
Face à ce constat, les Restos du cœur mettent l'accent cet hiver sur l'aide aux jeunes enfants et aux familles monoparentales dont l'accès sera facilité. "On sait aujourd'hui que les 1 000 premiers jours d'un enfant sont très importants pour leur développement futur", explique Jean-Michel Griffon, président des Restos du cœur de Loire-Atlantique.
On va essayer de mettre en place tout ce qu'il faut pour accompagner ces enfants jusqu'à trois ans, de manière à ce qu'ils ne développent pas certaines maladies à l'adolescence et qu'ils aient des habitudes de nutrition saine.
Jean-Michel GriffonPrésident des Restos du cœur de Loire-Atlantique
Au Resto du quartier Dalby, l'un des 33 centres de Loire-Atlantique, les bénévoles sont déjà à pied d'œuvre pour remplir les paniers des mamans.
"Il va y avoir des distributions spécifiques pour les enfants de 0 à 3 ans, alors qu’avant, c’était de 0 à 18 mois. À partir de 18 mois, on donnera trois litres de lait entier par enfant et par semaine et des yaourts nature en plus, et des légumes mieux adaptés à la petite enfance", explique Marie-Thérèse Guilhem, référente du site.
25 % familles monoparentales
Durant la campagne 2023/2024, les restos du cœur de Loire-Atlantique ont accueilli 22 000 personnes, dont 25 % étaient des mamans seules avec enfant(s).
En 2021, le taux de pauvreté en Pays de la Loire est certes plus faible qu'en France, 11 % contre 15,3 %, mais près de 400 000 personnes sont en situation de pauvreté monétaire, selon les chiffres publiés par l'INSEE, dont 120 000 enfants.
Les familles monoparentales représentent 26,9 % des ménages pauvres.
En France, plus de neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 1 216 euros par mois, selon les derniers chiffres de l'Insee portant sur l'année 2022.
En Pays de la Loire, des différences persistent : ainsi la Sarthe a le plus fort taux de pauvreté avec 13,5 %, et la Vendée le plus faible (9,1 %). Les zones urbaines à forte densité de population sont davantage touchées par la pauvreté.
Le reportage de Sandrine Gadet, Antoine Ropert et Valérie Brut
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