Artistes, ils ont participé au magazine de la création ArtOtech. Confinés et bloqués dans leurs activités comme nous, nous prenons de leurs nouvelles. Aujourd'hui, le performeur nantais Guillaume Marmin offfre l'extrait de l'une de ses dernières créations empêchée par le COVID19
Comment les artistes, les organisateurs de festivals, de manifestations culturelles, les artisans du spectacle vivant vivent cette période de confinement liée à la propagation du coronavirus ?
Nous avons contacté les invités du magazine de la création #Artotech pour prendre de leurs nouvelles, faire un point sur leurs situations personnelles, professionnelles. L’occasion de leur demander de prendre la parole, en artistes qu’ils sont, sur cette période inédite que nous vivons.
Aujourd'hui, le nantais Guillaume Marmin nous offre un extrait de l'une de ses dernières créations qui n'a pas pu être présentée au public pour cause de COVID19. c'est Cadeau !
Guillaume Marmin conçoit des performances audiovisuelles et des scénographies immersives. Ses créations - entre espace, son, émotion et surtout lumière - font le tour du monde. S’appuyant sur les nouveaux médias et les outils les plus modernes, il n’en oublie pas moins le réel.
La relation entre la nature et la technologie est au cœur de sa recherche artistique.
Pour Artotech et à l'occasion de sa dernière résidence de création à Stéréolux en novembre 2019, Guillaume nous avait fait entrer dans son monde d’images et de narrations qui raconte la beauté de l’imperceptible.
Quelques repères sur Guillaume Marmin
Formé à l'Université Lyon II et à l'ARFIS, Guillaume conçoit des dispositifs audiovisuels.
Son travail, connecté depuis le début à la scène musicale et au spectacle vivant, s’inscrit dans un renouveau de la création visuelle et s’affranchissent des formes classiques de narration et des supports scéniques traditionnels. Influencé par des réalisateurs expérimentaux comme Len Lye ou Stan Brakhage, Guillaume est à la recherche d’un langage commun entre images et sons, un alphabet synesthésique fait de rythmes, de contrastes et de figures épurées en mouvement.
Dans le souci d’offrir des supports inédits à ce nouveau langage, Guillaume Marmin s’applique à oublier l'écran pour expérimenter sur tout type de surfaces : mapping sur sculptures 3D et bâtiments, projection sur photographies et sérigraphies, corps en mouvement ou fumée... Ses œuvres immersives et ses installations dans l'espace public sont l'occasion de collaborer avec architectes, scénographes, musiciens et éclairagistes.
En coordonnant des jeux de lumière qui évoquent les radiations et le magnétisme, avec les bruits discrets et les signaux (clics, craquements, claquements, vibrations), il crée un univers où la pureté abstraite s'associe à une géométrie génératrice d’images à la fois complexes et fondamentales. Ses œuvres donnent ainsi corps à l’intangible, nous faisant fugitivement toucher du doigt la beauté de l'invisible et le fondement mathématique de la réalité.
Malgré l’usage d’outils apparaissant comme technologiquement avancés et l’intervention de médias numériques, son travail laisse transparaitre une volonté de ne pas évacuer le réel. Qu’il s’agisse de la terre (Around the island), des phénomènes climatiques (Après-nous le déluge), de l’architecture (Raster), ou de l’histoire de la physique et de ses paradigmes (Timée), Guillaume Marmin illustre toute l’ambivalence entretenue par notre époque dans sa relation entre nature et technologie. Son travail évite l’écueil d’un art entièrement tourné vers le « numérique » et le virtuel.