Témoignage. Avortement : “les femmes doivent toujours se justifier”

Publié le Écrit par Johann Pailloux

Léonie a pratiqué une IVG*. Elle souhaitait avorter. C’était son choix. Ce fût un soulagement et non un traumatisme. L’avortement est certes légal en France, mais encore tabou. À l'occasion de la journée mondiale pour le droit à l’avortement, cette maman de quatre enfants souhaite rappeler aux femmes qu’elles sont souveraines.

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Ce qui se passe dans le corps des femmes leur appartient”.

Léonie Bureau, militante au planning familial de Saint-Nazaire, tient à le rappeler haut et fort à l’occasion de la journée mondiale pour le droit à l’avortement (28 septembre). Un droit mis à mal dans de nombreux pays. Au Maroc, début septembre, une adolescente est décédée à la suite d’un avortement clandestin comme il en existe des centaines par jour dans ce pays. Aux Etats-Unis, au début de l’été, la cour suprême est revenue sur ce droit à l’avortement avec, pour conséquence, l’interdiction de l’IVG ou à minima, de fortes restrictions, dans une douzaine d’Etats. Plus près de nous, en Pologne, l’IVG est quasi interdite depuis 2020. Selon l'institut national d’études démographiques : en 2016, 68 pays interdisaient encore totalement l’avortement.

“L’avortement est légal mais encore tabou”

Pour rappel en France, l’avortement est légal depuis la loi Veil de janvier 1975. Date qui a vu naître Léonie Bureau, aujourd’hui maman de quatre enfants, qui a elle-même pratiqué une IVG. “J’ai découvert ma grossesse alors que j’étais sous contraceptif, comme les trois quarts des femmes qui ont recours à l’avortement”. Léonie dénonce cette atmosphère, encore aujourd’hui en France, de culpabilisation de la femme.

"C’est légal, mais c’est toujours complètement tabou" regrette la mère de famille.

Ce sont des choses que l’on fait à deux, et ce sont les femmes qui doivent toujours se justifier. J’avais pris mes dispositions pour ne pas tomber enceinte et je ne devrais même pas avoir à devoir le verbaliser”. Et elle poursuit: “une grossesse signifie le basculement dans une autre vie pour une femme. Et c’est en ça que pour moi on ne peut pas lui imposer. Ca se passe dans le corps, mais aussi dans la tête. Si on n’est pas capable d’investir cette grossesse, est-ce qu’on ne va pas foutre en l’air la vie d’un enfant ?

Léonie incite enfin les femmes à s’informer via les sites officiels comme celui du gouvernement - ivg.gouv.fr - et met en garde contre les nombreux sites internet anti-IVG qui utilisent des noms similaires.

Pour plus d’information: https://ivg.gouv.fr/

N° vert, anonyme et gratuit: 0 800 08 11 11

*IVG: interruption volontaire de grossesse

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