"Célébrons l'amour entre la finance et l'agriculture" : La Saint-Valentin de la Confédération Paysanne à Angers

La Saint Valentin inspire la Confédération paysanne du Maine-et-Loire. Le syndicat agricole organisait ce 14 février une cérémonie de mariage symbolique pour dénoncer les liens entre agriculture et finance. Un cortège a rassemblé une centaine de manifestants.

La Confédération Paysanne est la seule organisation syndicale représentante du monde agricole à ne pas avoir appelé à la suspension des blocages il y a 14 jours après les propositions du gouvernement de Gabriel Attal.

Le syndicat agricoleavait notamment organisé dans la région le blocage de la centrale SCA Ouest qui alimente 70 magasins du groupe Leclerc située à côté de Nantes.

Le barrage avait été évacué par les forces de l'ordre le 3 février.

Un mariage finance et agriculture

Sur le terrain la mobilisation continue notamment en Maine-et-Loire où la Confération Paysanne 49 a décidé d'une action originale en ce mercredi 14 février, jour de la Saint-Valentin.

Au menu de cette manifestation qui a démarré par une déambulation sur le lac du bord de Maine mercredi 14 février dans la matinée une cérémonie symbolique de mariage entre "la finance et l'agriculture" visant notamment le syndicat FNSEA, majoritaire dans la profession et avec lequel le gouvernement a négocié.

Sur une charrette deux manifestants grimés portent des masques à l'effigie de Marc Freneau, le Ministre de l'Agriculture et d'Arnaud Rousseau le président de la FNSEA.

Lors d'un échange de vœux fictif le manifestant grimé en ministre lui fait dire : "Moi, Marc Freneau, Ministre de l'Agriculture et garant de l'indépendance de l''Etat, je m'engage à soutenir l'agrobusiness envers et contre tout".

Tandis qu'à ses côtés l'autre manifestant grimé en leader de la FNSEA déclare, " Moi,  Arnaud Rousseau, agrimanager, chef d'entreprise, président de multinationale (...) je m'adresse à toi mon ministrou d'amour pour te dire à quel point notre union est importante pour moi".

"Ça fait quand même un paquet de temps, une quarantaine d'années, qu'on trouve que le ministre de l'Agriculture est en co-gestion avec la FNSEA. Ils se rencontrent très souvent, ils n'écoutent qu'eux" veut dénoncer Tiphaine Joly, éléveuse de moutons dans le Maine-et-Loire et membre du conseil national de la Confédération Paysanne.

Quand au faux Marc Freneau et vrai membre de la Confédération Paysanne 49 elle explique, masquée et juchée sur sa charrette : "Dans leur projet pour la France on ne parle pas déjà plus de fermes mais de grandes entreprises agricoles où la biodiversité sera de moins en moins prise en compte"

"Il y a eu une colère exprimée par les paysans" analyse-t-elle.

"Et clairement, la réponse du ministère, ça a été de répondre par beaucoup de promesses de simplification qui vont permettre de diminuer les possibilités de recours face aux mégabassines, qui remet aussi en cause le plan Ecophyto (NDLR : plan de réduction des pesticides dans l'agriculture)" termine cette manifestante.

Ça me semble incroyable que quand la colère est si forte, quand les paysans et les paysannes galèrent autant à boucler les fins de mois, la réponse soit celle-çi. C'est inadmissible.

Une des organistrices de la manifestation du 14 février / Confédération Paysanne

Une action symbolique malgré le contexte dramatique

Les paysans réclament toujours un accord sur les prix garantis, et un retour sur les traités de libre-échange qui plombent toutes les négociations avec la grande distribution.

Pour Thomas Vautier, éleveur ovin en cours d'installation en Maine-et-Loire c'est bien le problème des prix qui est capital.

"L'agneau de Nouvelle Zélande on peut le trouver dès 9 euros 90 le kilo et moi en vente directe je le valorise à 19 euros 50 et la filière longue elle le prend à 7 euros 50 à peu près" calcule l'éleveur.

"Tout ça c'est un amour un peu étrange entre la finance et l'environnement, le syndicat majoritaire et les gouvernants qui nous dirigent" précise Alain Guiffès, le porte-parole de la Confédération Paysanne.

On a voulu faire un melting-pot de tout ça dans le contexte du moment qui est un peu dramatique par rapport au revenu des agriculteurs

Alain Guiffès

porte-parole de la confédération paysanne

Le cortège s'est déplacé des bords de la Maine au siège de l'Ademe d'Angers, une des agences gouvernementales censées mener la transition écologique.

Une délégation de la confédération paysanne devait être reçue en fin de journée par Emmanuel Macron

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