Depuis les années 60, la consommation de vin des Français est en déclin constant. Dans le Maine-et-Loire, les viticulteurs s'adaptent aux nouvelles attentes des consommateurs et développent leur marché à l'export.
Face à la crise qui touche le monde du vin, la cave coopérative "Robert et Marcel", située à Bellevigne-les-Châteaux (Maine-et-Loire) dans le Saumurois, mise sur des vins moins alcoolisés, plus légers, une manière de répondre à la demande.
"Aujourd’hui, on a différentes catégories de consommateurs, explique Nicolas Emereau, directeur général de la Cave "Robert et Marcel". On a des experts du vin, habitués à boire des vins très pointus, et il y a aussi des jeunes consommateurs, qui n’ont pas cette habitude : ils veulent passer un moment festif, ils ont envie de consommer des vins frais, légers, très faciles à boire.
En France, la baisse de consommation touche majoritairement les vins rouges d'entrée de gamme vendus dans la grande distribution. Le vin n'a plus sa place à la table du quotidien, une tendance désormais bien installée. La coopérative développe dorénavant les fines bulles et vise le marché américain, l'Asie et l'Afrique.
"Il y a trois, quatre ans, on faisait un peu plus de 15 % de notre chiffre d’affaires à l’export, aujourd’hui, on vient de passer les 25 %, confirme Vincent Barraud, directeur marketing Cave "Robert et Marcel". On a pour ambition de continuer à croitre, de dépasser les 30, voire 40 %."
Histoire de générations
À Parnay, sur les bords de Loire, Paul Pisani a repris le domaine familial. En sept ans, il a doublé la surface de blanc, diversifié ses rouges, et il est passé en bio...
Je voulais absolument faire du bio. Je savais que la plupart de mes amis consommaient du bio. Toute ma génération est très sensible au bio.
Paul PisaniVigneron - Château de Targé (Maine-et Loire)
"Nos anciens continuent à consommer tout autant de vin, mais pour attirer la génération des 25-40 ans, le respect de l’environnement est un facteur déterminant", explicite le jeune vigneron.
Il a aussi choisi de diversifier sa clientèle en développant la vente à l'export et la vente directe. "On accueille énormément au domaine, C’est presque 40 % du chiffre d’affaires, confirme Paul Pisani. Depuis le Covid, c’est plus 15 % annuellement. Toutes les actions menées dans le sens de l’écoute de nos clients, on voit que ça marche."
Avec du blanc, du rosé, des bulles et des rouges légers, les vins de Loire se maintiennent ou progressent, mais bien souvent au-delà du marché français.
Reportage de Cathy Colin, Laura Striano et Etienne Ertul