La commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Lactalis va dévoiler, ce mercredi, ses préconisations après la contamination à la salmonelle de 36 nourrissons ayant bu du lait infantile du géant laitier. Des bactéries qui avaient été détectées dans l'usine de Craon, en Mayenne, en décembre 2017.
L'enquête aura duré 4 mois. Acteurs de l'administration, de la grande distribution, de l'agroalimentaire, du monde agricole ainsi que des ministres et même le patron de Lactalis, Emmanuel Besnier, sont venus témoigner devant la commission d'enquête parlementaire. L'objectif : identifier les dysfonctionnements qui ont eu lieu dans cette affaire Lactalis, qui a mené à la contamination de 36 nourrissons à la salmonelle via du lait infantile de la marque du distributeur. Et proposer des solutions pour y répondre.
La bactérie responsable de la contamination, la salmonella agona, avait été retrouvée par deux fois dans l'usine de Craon (Mayenne) lors de contrôles internes en août et novembre 2017. Sa présence n'avait pas été rendue publique, puisque la législation n'oblige les industriels à prévenir les pouvoirs publics que si des salmonelles sont trouvées directement dans les produits.
Quand l'affaire éclate en décembre 2017, cette révélation tardive ainsi que le processus long et chaotique de retrait des laits des circuits de distribution ont été largement critiqués. Ces points ont été particulièrement inspectés par l'enquête parlementaire, qui devrait proposer des mesures pour éviter que ce type d'incident ne puisse se reproduire. En 2005, déjà, une épidémie de salmonellose était partie de cette même usine, qui n'appartenait pas encore à Lactalis. La même bactérie était en cause, et avait contaminé 146 nourrissons.
Parmi les pistes proposées par la commission d'enquête sur la contamination de laits infantiles ; un meilleur contrôle des industriels, une autorité unique pour les crises sanitaires et la révision des procédures de retrait des produits. Des pistes qui seront détaillées ce mercredi dans une conférence de presse prévue à 14h30.
Redémarrage de la production
Six mois après cette crise, Lactalis a pu reprendre la production de lait infantile début juillet, "sans commercialisation pour le moment et sous contrôle des services d'inspection", selon la direction générale de l'Alimentation (DGAL).Concernant l'usine de Craon, le préfet a autorisé à nouveau l'utilisation de la tour de séchage numéro 2 et des lignes de conditionnement pour produire de la poudre de lait infantile. La tour de séchage numéro 1 du site, qui avait été contaminée par les salmonelles, est cependant définitivement fermée.
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Lactalis - France 3 Pays de la Loire
A l'arrêt depuis l'affaire de la salmonelle en décembre dernier, l'usine Lactalis de Craon a recommencé à produire du lait en poudre. Selon la direction de l'entreprise il s'agirait d'une phase de test.