Le navire italien Grande America, qui a sombré le 12 mars, contenait 1.050 tonnes de matières dangereuses, selon l'inventaire détaillé de la cargaison rendu public jeudi 21 mars par la préfecture maritime de l'Atlantique.
La préfecture des Pays de la Loire l'a confirmé jeudi 21mars la pollution nedevrait pas toucher les côtes de Loire-Atlantique , ni celles de Vendée. Elle pourrait en revanche atteindre la Grionde et la Charente-Maritime.
La liste détaillée du chargement a été communiquée à cinq associations environnementales lors d'une réunion à Brest avec le préfet maritime de l'Atlantique, avant d'être
publiée sur internet. Dès le lendemain du naufrage, la préfecture maritime (Premar) avait dressé un premier inventaire, parlant de 365 conteneurs dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses.
Un inventaire inquiétant
Parmi ces matières répertoriées par le code maritime international des matières dangereuses, figuraient 85 tonnes d'hydrogénosulfure de sodium utilisé notamment dans l'industrie du cuir, 62 tonnes de résine, 16 tonnes de substitut de térébenthine
(White Spirit), 720 tonnes d'acide chlorhydrique, 25 tonnes de fongicides ou 9 tonnes d'aérosol. Parmi les matières considérées comme non dangereuses, 5 conteneurs de lubrifiants, 2 tonnes de pneus, 18 tonnes d'engrais ou encore 24 conteneurs
d'acier. Sur les 2.100 véhicules transportés, le chargement contenait 190 poids lourds, 22 bus ou 64 engins de chantier.
Du côté des carburants, outre les 2.200 tonnes de fioul lourd déjà annoncés, le Grande America transportait 190 tonnes de diesel marin et70.000 litres d'huile.
"Des informations complémentaires ont été demandées à l'armateur Grimaldi Group ", a précisé la Préfecture maritime dans un communiqué.
L'association environnementale Robin des bois a porté plainte
Pour Jacky Bonnemains, de l'association Robin des Bois, "c'est la première fois dans l'histoire de l'accidentologie maritime qu'un inventaire aussi détaillé est rendu public".
"Tout est inquiétant dans cet inventaire", a-t-il estimé, "aussi bien les matières dangereuses que non dangereuses, avec probablement des ordinateurs, des pièces de rechange automobile, même un véhicule à hydrogène hautement explosif (au contact
de l'air) et nous avons 55 conteneurs dont on ignore le contenu".
L'association Robin des Bois a annoncé avoir déposé plainte ce jeudi à Brest contre l'armateur Grimaldi et le commandant du navire.
Nicolas Tamic, du Cedre, spécialisé dans les pollutions accidentelles des eaux, s'est voulu rassurant, rappelant notamment que l'acide, "plongé dans un élément liquide et notamment dans autant d'eau se dilue".
"On est dans une zone où il y a très très peu de courants et en plein dans une grosse bulle anticyclonique. Nous n'avons donc pas de vent ce qui fait que la pollutionr este sur place, mais elle n'est pas facile à attraper car elle est morcelée", a-t-il indiqué.