Les professionnels du bâtiment protestent contre la suppression de leur avantage fiscal sur le gazole "non routier".
Des engins de BTP, des bennes, des tractopelles, samedi matin, une petite dizaine de professionnels du BTP empêchaient encore les camions citernes d'accéder au dépôt pétrolier du Mans. Un mouvement entamé jeudi après-midi, et organisé par roulement de manière à laisser en permanence entre 10 et 25 personnes devant l'entrée des installations.
Objectif : protester contre la suppression de leur avantage fiscal sur le gazole "non routier", un carburant utilisé notamment dans le secteur agricole et dans les travaux publics, pour les engins de chantier, moins cher que celui que l'on trouve en station service.
L'augmentation du prix du litre de gazole
Selon les organisations du secteur, la suppression progressive de la niche fiscale sur le gazole non routier prévu dans le projet de loi de finances pour 2020 pourrait représenter une hausse de 45% du prix du litre de gazole, et donc mettre en péril les plus petites entreprises du bâtiment. L'an dernier, le gouvernement avait déjà tenté de mettre fin à l'exonération avant de faire machine arrière.Blocage levé à La Rochelle, mais pas au Mans
Vendredi après-midi, le blocage du dépôt de La Pallice à La Rochelle a été levé par le dialogue, la préfecture s'étant engagée à faire remonter les doléances du BTP au niveau national.
En revanche, les dépôts pétroliers du Mans, de Lorient sont toujours bloqués ce samedi matin tout comme les dépôts de Brest et de Vern-sur-Seiche, près de Rennes.
Pas de risques de pénurie
Selon les autorités préfectorales, l'approvisionnement des stations-service n'est pour l'instant pas menacé. L'Union Française des Industries Pétrolières a indiqué à l'AFP que les opérateurs avaient pris l'habitude de s'organiser face aux blocages, en détournant des camions, ou en acheminant le pétrole par train, par barges ou par pipelines.