Un clip de zombie pour donner un coup de projecteur à leur profession. Les infirmiers anesthésistes du centre hospitalier du Mans réinterprètent un titre des Inconnus pour demander plus de reconnaissance.
Les infirmiers-anesthésistes du Mans, en grève depuis le 2 novembre, ont choisi une manière bien originale de dénoncer leurs conditions de travail. Pour faire entendre leur voix, 25 infirmiers-anesthésistes du centre hospitalier du Mans ont badigeonné leur blouse de sang pour se transformer en "zombIADE".
IADE, c’est le sigle qui désigne cette profession : les infirmiers-anesthésistes diplômés d’Etat. Profession fortement mobilisée dans les hôpitaux en période de pandémie du Covid-19, ils demandent une revalorisation de leur statut et de leur salaire.
Les réformes adoptées lors du Ségur de la Santé en juillet 2020 sont jugées insuffisantes : selon le Syndicat National des Infirmiers-Anesthésistes, leur statut actuel ne correspondrait pas à leur niveau de diplôme, un bac +5. Ils souhaitent être reconnus comme des auxiliaires médicaux à pratique avancée.
Une parodie des inconnus pour alerter sur la situation des hôpitaux
D’une durée de près de 5 minutes, la chanson reprend (presque tous) les codes du clip Rap-tout des Inconnus (qui, eux représentaient des vampires) : déambulation de morts-vivants, chorégraphies d’outre-tombe, et tags ensanglantés.
Roseline Bondiguel, infirmière-anesthésiste au centre hospitalier du Mans et autrice de la chanson, explique : "Cette chanson est ciblée sur notre profession, mais le but est aussi de parler du système de santé qui se dégrade en permanence, et la crise sanitaire met ce phénomène en exergue". L'initiative a suscité l'enthousiasme de ses collègues, chez plus d'un tiers des infirmiers-anesthésistes de l'hôpital : "Chacun a apporté des idées originales".
L'autrice de la chanson s'inquiète de la dégradation de la situation dans les hôpitaux. A travers les paroles de la chanson, elle pointe du doigt de mauvaises conditions de travail : "Urgences fermées aujourd’hui. Demain fermeture de lits. Et avancée des déserts médicaux. Réquisitions abusives, entraves, grèves, crèves, heures sup’, burn out, covid". Une situation de moins en moins vivable selon l'infirmière-anesthésiste, qui confie même réfléchir à une reconversion.