En Vendée, la façade de la mairie de Longeville-sur-Mer cible de tirs de chevrotine

Le 8 mai dernier, à l'issue de la cérémonie commémorant la libération, des coups de feu ont été tirés sur les vitres du hall de la mairie.

Les dégats sont encore visibles. Une vitre du hall d'accueil, éclatée par le tir de chevrotine. À l'endroit où sont exposés les drapeaux français et européens.

C'est à peu près tout ce que l'on sait de ce qui s'est déroulé à Longeville-sur-Mer, le lundi 8 mai dernier.

Dans cette commune du sud-Vendée, réputée pour son calme et sa quiétude, aucun projet ne fait polémique. Aucune dissension majeure ne prévaut au sein de la population.

En marge de ces tirs, la maire ou son équipe n'ont pas reçu de menace. Et sur les murs avoisinants aucun tag, aucune revendication qui pourrait indiquer la raison de cette déflagration.

Dans un communiqué, la maire de la commune, Annick PASQUEREAU, est "indignée de cette situation de tirs sur un édifice public, symbole de la République, et ce, dans un contexte où le respect des valeurs de la République, des élus et des institutions, est fragilisé.”

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Les impacts des balles et la maire de Longeville-sur-Mer ©Thibault Grouhel

Un contexte tendu

Car ces tirs interviennent dans un contexte que l'on sait particulièrement délicat. Tendu. Voire devenu insupportable pour de nombreux maires de petites villes.

Des édiles qui se trouvent dans le premier étage de la fusée République. Juste au-dessus du réacteur. "À portée de baffes de la population" comme dirait l'autre.

Ces maires, dont on a souvent dit qu'ils étaient les politiques préférés des français, naviguent souvent à vue, avec leurs équipes, faisant face à des tensions, parfois générées par des projets qui ne sont pas de leur ressort, comme c'est le cas à Saint Brévin-les-Pins en Loire-Atlantique. Le maire de cette commune-là a jeté l'éponge. Il n'en pouvait plus de se sentir menacé verbalement, physiquement. Et seul.

Quelle solution ?

Le gouvernement a déclaré, ce vendredi, vouloir améliorer la protection de ces élus. Il va lancer, rapporte l'AFP, un centre "d'analyse de lutte contre les violences faites aux élus" après la démission du maire de Saint-Brevin, Yannick Morez, maire divers droite de la commune de Loire-Atlantique.

Sous pression de l'extrême droite, ce dernier déplorait un "manque de soutien de l'État" , alors que des manifestations, se sont succédées, notamment à l'appel d'un collectif proche du parti d'Eric Zemmour Reconquête !, qui entendaient dénoncer la mise en chantier d'un nouveau centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA).

Si cette démission "peut faire bouger les choses, tant mieux", déclare ce vendredi soir le maire dans une interview au quotidien Ouest-France. Le seul média auquel il a souhaité accorder un entretien.

"Face au projet de transfert du Cada, voulu par l'Etat, je me suis senti démuni, isolé et laissé sans aide", ajoute M. Morez..

Mercredi matin, M. Morez sera auditionné au Sénat devant la commission des lois. En revanche, le jour de sa rencontre avec Elisabeth Borne n'est pas encore connu précise l'AFP.

Les faits de violence physique ou verbale ont augmenté de 32% en 2022, selon le ministère de l'Intérieur.

À Longeville-sur-Mer, rien n'explique ces tirs. Qui a tiré ? pourquoi ? 

Un sentiment légitime de colère et de crainte risque de se distiller encore un peu plus dans les équipes municipales à Longeville comme ailleurs. Pour l'heure une enquête est en cours, menée par la gendarmerie.

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Images et interview de la maire de Longeville-sur-Mer, Annick Pasquereau ©Thibault Grouhel

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