Un groupe de pêcheurs aurait agressé deux militants de Sea Shepherd, pendant une collecte alimentaire en Vendée, le samedi 25 mars. Les victimes vont porter plainte pour coups et blessures.
Les tensions entre pêcheurs et militants de Sea Shepherd sont plus vives que jamais. Dans la matinée du samedi 25 mars 2023, aux alentours de 10 heures, un groupe de pêcheurs se dirige vers un stand de collecte alimentaire, tenu par deux militants à Brem-sur-Mer.
"Un pêcheur m'a pris par le cou"
"Plein de pêcheurs sont arrivés", se souvient Romain Lisnières. "Et alors que j'étais en train de filmer, un pêcheur m'a pris par le cou, m'a collé contre le mur et a essayé de casser ma caméra."
Ce groupe de pêcheurs serait venu de Saint-Hilaire-de-Riez, ou une autre collecte alimentaire était organisée.
Ce même groupe aurait également saccagé un stand de Sea Shepherd sur place et volé du matériel.
Des attaques qui ont contraint les bénévoles à annuler les différentes collectes organisées dans tout le département ce matin.
"Ils nous ont retrouvés et couru après aux Sables-d'Olonne", ajoute Damien Chaumillon, coordinateur de Dolphin Bycatch et bénévole Sea Shepherd.
"Ils nous ont roué de coups et ne se sont arrêtés qu'en voyant qu'il y avait une caméra de surveillance à côté."
Damien Chaumillon, coordinateur de Dolphin Bycatch et bénévole Sea Shepherd
Les bénévoles de Sea Shepherd ont informé qu'ils allaient porter plainte pour "coups et blessures", en s'appuyant sur ces images prises par une caméra de vidéosurveillance. "Ce n'est pas ce genre d'intimidation qui va nous arrêter", affirme Damien Chaumillon.
Pour José Jouneau, président du comité régional des pêches maritimes des Pays de la Loire, ce genre de situations n'est pas surprenante.
"Quand on sème le vent, on récolte la tempête"
"Quand on sème le vent on récolte la tempête. On condamne toute forme de violence, surtout physique, mais la violence verbale s’exerce déjà sur les pêcheurs depuis de nombreuses années."
"Ca fait cinq ans que Sea Shepherd nous vise directement. Je ne légitime pas et je condamne l’acte, mais il ne faut pas trouver étonnant que, des fois, ça déborde", ajoute José Jouneau.
Une décision du conseil d'État qui agace
Pour lui, ce genre d'actes est lié à la décision du Conseil d'État, qui a ordonné au gouvernement de fermer des zones de pêche dans le Golfe de Gascogne.
Cette décision, favorable aux associations écologistes, a été prise pour limiter la capture accidentelle de dauphins, qui se sont échoués en masse sur le littoral français ces derniers mois.
"Regardez la décision du conseil d'État. Aujourd'hui on veut la fin de la pêche artisanale française, alors là c’est l’ensemble de la filière qui prend position. Ce qui vient d’arriver c’est malheureux, mais ça devait arriver", conclut le président du comité régional des pêches maritimes des Pays de la Loire.Le
Le reportage de Eléonore Duplay, Boris Vioche, Nicolas Guilbaud