Vendée Globe 2024 : avant le départ, la difficile quête de sponsors pour les skippers

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A 8 mois du départ de la dixième édition, tous les skippers qui rêvent et projettent d’y participer n’ont pas bouclé leur budget. Il faut dire que le Vendée Globe est un rêve... Et que rêver a un prix. ©France Télévisions

L'Everest des mers est un rêve. Mais ce rêve a un prix. Le Vendée Globe, comme le reste, n'échappe pas à la hausse généralisée des coûts. Dans ce contexte économique difficile, certains skippers doivent frapper à toutes les portes pour trouver des financeurs. Quitte, parfois, à renoncer au tour du monde qu'ils préparent depuis des années...

À huit mois du départ de la dixième édition du plus célèbre tour du monde en solitaire, certains skippers doivent encore boucler leur budget. Faute de moyens financiers et de sponsors, il faudra même prendre la douloureuse décision d’y renoncer.

C’est le cas de Nicolas Troussel, qui renonce, non sans tristesse, à sa circumnavigation cette année. Dans le hangar où il aurait dû stocker et préparer son bateau, le temps est comme suspendu.

"J’arrête mes recherches de partenaires", souffle le skipper breton, qui aurait dû participer pour la deuxième fois au Vendée Globe.

Des bateaux 20 fois plus chers qu'en 1989

En septembre dernier, après un deuxième démâtage, son sponsor l’abandonne. "Il fallait ou louer ou acheter le bateau, donc il y avait déjà un gros investissement à ce niveau-là. Après, pour faire tourner ce bateau-là, sur une année Vendée Globe, je cherchais entre 1,5 et 2 millions d’euros", raconte le marin, pourtant très expérimenté.

Un an avant le départ de la course, impossible pour lui de trouver les fonds dans les temps. D’autant plus que participer à un Vendée Globe en 2024 coûte bien plus cher qu’en 1989. Lors de la première édition, les marins pouvaient acheter leur navire de course pour près de 500 000 euros en moyenne.

35 ans plus tard, il faut compter vingt fois plus, soit près de 10 millions d’euros pour un bateau neuf. Il faut dire que le niveau de technologie des bateaux s'est nettement amélioré. C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles les navigateurs bouclent leur tour du monde bien plus rapidement qu'auparavant.

Et une fois le bateau acheté, encore faut-il payer tout le reste : frais fixes, masses salariales, assurances ou encore réparations diverses et variées.

J’ai basé ma carrière en essayant de faire des résultats et en pensant qu’en faisant des résultats on avait forcément un sponsor derrière qui suivait, mais il faut en faire plus, donc à moi d’en faire plus pour trouver des nouveaux partenaires pour le prochain Vendée Globe...

Nicolas Troussel

Skipper

Redoubler de créativité pour attirer les sponsors 

Violette Dorange, elle, espère encore pouvoir mettre les voiles en 2024. À 22 ans, la jeune skipper a besoin de récolter 600 à 800 000 euros supplémentaires pour s’engager sur son premier Vendée Globe. C'est la moitié de son budget. 

Et pour atteindre son objectif, toutes les petites économies sont bonnes à prendre. "Je dois mettre la main à la pâte sur le carbone, l’électronique, sur la mécanique, pour mieux comprendre mon bateau en mer, et savoir réparer aussi", raconte la skippeuse originaire de Rochefort (Charente-Maritime).

Résolument ancrée dans son époque, Violette Dorange sait qu’elle peut s’appuyer sur ses réseaux sociaux pour attirer l’attention des financeurs. Une activité chronophage, mais devenue incontournable. 

"Le temps est incompressible et il faut quand même que je me prépare, même si on a encore beaucoup de choses à faire sur la partie prospection", ajoute t-elle.

Une chaîne Youtube pour gagner en visibilité 

Pour cela, elle peut compter sur sa chaîne Youtube et ses 15 000 abonnés. Sur la plateforme, Violette Dorange leur raconte, comme elle le raconterait à un ami, ses multiples aventures en bateau. Comme, par exemple, sa récente qualification pour le Vendée Globe, à l’issue de sa première Transat Jacques Vabre et de son Retour à la Base en solitaire.

Grâce à ses vidéos, elle espère attirer l'attention d'entreprises capables de financer une partie de son aventure. 

"Ça nous permet de payer tout le matériel du bateau, les voiles, les salaires de toutes les personnes qui travaillent autour du bateau, les assurances, les inscriptions… Aujourd’hui, on a l’un des plus petits budgets de la flotte donc c’est difficile de le compresser beaucoup plus", explique-t-elle. 

Sur le bateau Yes We Cam de Jean Le Cam, rebaptisé Devenir, Violette Dorange a les yeux rivés vers l’avenir, pleine d'espoir, mais aussi de lucidité. "L’argent, je vais le trouver, c’est sûr, après, j'espère ne pas le trouver la veille du Vendée Globe..." sourit la skippeuse, qui pourrait devenir la plus jeune femme à participer à la course.

Carla Butting avec Stéphanie Pasgrimaud

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