Le petit village de Mirabeau, proche de Digne, a vécu ces dernières années des épisodes de sécheresse importants. Mais bonne nouvelle : une source a été trouvée et de l'eau vient de jaillir du forage qui a été percé.
De nouvelles ressources en eau viennent d'être trouvées à Mirabeau. Une nouvelle qui se veut rassurante. La sécheresse a eu de lourdes conséquences, l'été dernier, pour les 511 habitants de cette petite commune des Alpes-de-Haute-Provence. Des résidents de certains quartiers ont été privés d'eau plus d'une semaine.
Il y a quinze jours, le maire de la commune, Hugo Decroix, accompagné de son deuxième adjoint, Albert Nalin, réalisent un forage. De l'eau jaillit, telle une fontaine, de ce trou. Les deux élus capturent même ce moment en vidéo.
"On ne pouvait rien espérer de mieux"
"Une immense joie", c'est ce qu'a ressenti Hugo Decroix. "On ne pouvait rien espérer de mieux qu'une ressource en eau. Cela représente le double d'eau de ce qu'on a sur la commune", explique-t-il.
Une bonne nouvelle partagée, aussi, par les habitants de la commune, comme Claude Plan, inquiet par le réchauffement climatique qui pourrait rendre le sol de plus en plus "sec".
Des baguettes de sourcier pour trouver de l'eau
Rechercher une nouvelle source ne date pas d'hier. A la suite d'un épisode de sécheresse "costaud" en 2017, le maire de Mirabeau tentait de trouver des solutions de recours.
Le 22 juin, avec son collaborateur, il pense avoir trouvé le terrain qui pourrait lui procurer de l'or bleu. "Mon adjoint est natif de la commune. Il a baigné dans le domaine de l'agriculture et de l'eau", explique Hugo Decroix.
Albert Navin avait déjà une petite idée de la zone où se trouvaient d'éventuelles nappes phréatiques, à 200 mètres en aval de la source de la Colette. "Quand on est arrivés sur place, c'était un peu la galère", affirme le deuxième adjoint.
C'est avec l'aide de "baguette de sourcier" qu'ils trouvent enfin de l'eau. Quelque chose qu'Hugo Decroix trouvait plutôt amusant au départ, qui a fini par se révéler une méthode efficace.
Plusieurs critères rentraient également en jeu pour sélectionner la zone de forage : l'accessibilité, la proximité du réseau d'eau, une parcelle appartenant à la commune.
Un long processus
Les élus appellent un sourcier professionnel, en octobre dernier, qui vient avec sa pendule et des cartes de géologie. Rapidement, il trouve l'endroit précis où doit être creusé le forage. Un trou de 30 mètres, traversant trois veines d'eau souterraines, est donc percé fin mars. Le maire de Mirabeau souhaiterait pouvoir utiliser l'eau provenant de cette nouvelle source à partir de cet été. L'idée est d'avoir "une ressource de secours en cas de pénurie."
Mais pour cela, il reste toute la partie administrative, une partie "beaucoup trop longue" pour le maire. Il ne reste à la commune plus qu'à obtenir, la "déclaration d'utilité publique", une vérification de la "qualité physique chimique de l'eau" et "l'autorisation de prélèvements dans le milieu naturel par l'Agence régional de santé (ARS), la DDPP (direction départementale de la protection des populations) et l'agence de l'eau". Un processus qui pourrait prendre plusieurs mois.
Le maire aimerait accélérer le raccordement. "Si ça ne tenait qu'à moi, ce serait déjà fait depuis octobre", s'exclame-t-il.
Une gestion de l'eau compliquée par l'agglomération
Pour les élus, ce qui ralentit le processus, c'est surtout la main mise de l'agglomération sur la gestion de l'eau. Ce n'était pas le cas il y a trois ans. "Le problème, c'est qu'ils ne connaissent pas les réseaux, il n'y a pas assez de personnels. Ils travaillent au détriment de la qualité. Ce n'est pas leur priorité", accuse Albert Nalin. "C'est forcément plus compliqué de passer d'une gestion communale à la gestion de 47 communes", réplique le maire.
Le réchauffement climatique devenant de plus en plus omniprésent, les habitants connaîtront peut-être un nouvel épisode de sécheresse cet été. Pour le maire, il est alors plus que nécessaire de pouvoir se servir de cette source.