L'enquête menée dans le hameau du Haut-Vernet depuis deux mois n'a pas permis d'élucider les circonstances de la disparition du petit Emile, âgé de 2 ans et demi, en vacances chez ses grands-parents.
Gendarmes, chiens, hélicoptères, drones... d'importants moyens ont été mobilisés dans les heures qui ont suivi la disparition du petit Emile, le 8 juillet, dans le village du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence). Deux mois après, jour pour jour, l'enfant de 2 ans et demi reste introuvable, et les enquêteurs n'ont pas de piste privilégiée sur les circonstances du drame. France 3 Provence fait le point sur l'enquête.
Les parents sont sortis du silence
Ce 8 septembre, jour de la Nativité et de la Vierge Marie, qui marque les deux mois jour pour jour de la disparition d'Emile, ses parents, fervents catholiques, ont lancé un appel à la prière sur les réseaux sociaux
Très discrets, ils se sont pour la première fois exprimés dans une interview à l'hebdomadaire Famille Chrétienne, publiée fin août, se disant blessés par les faux détails qui circulent sur eux et "témoignages malveillants dans la presse" pour les "faire passer pour des illuminés".
"Comme précédemment pour la vigile de l'assomption, nous voulons profiter d'une fête mariale pour demander un peu plus intensément à la Sainte Vierge le retour de notre petit garçon", écrit le jeune couple sur le groupe public "Prions pour Emile" suivi par plus de 17 000 personnes, vendredi. "Nous lançons donc l'idée de veillées ou nuits d'adoration, veillées ou nuits de prières (chacun en fonction de ses moyens) pour cette vigile de la Nativité de Marie (...). Merci à tous pour vos prières qui nous portent encore et encore (...)".
Des investigations qui se poursuivent
Après les auditions des habitants, les perquisitions des habitations, les enquêteurs ont mené d'ultimes investigations sur le terrain à la fin juillet, sur un périmètre de 5 km autour de la maison des grands-parents, avec des chiens spécialisés dans la recherche de restes humains et des drones équipés de caméras thermiques. Sans aucun résultat.
L'enquête est entrée dans de longues analyses des données récoltées pendant plusieurs semaines d'enquête.
Le procureur de la République d'Aix-en-Provence a indiqué au Figaro qu'une "cellule d'investigation nationale très active" travaille sur le dossier. L'enquête mobilise à plein temps une équipe de 25 gendarmes, sous la houlette de la section de recherches de Marseille.
Deux témoignages contradictoires
Deux témoins affirment avoir vu le garçonnet déambuler dans une ruelle du hameau vers 17h15, près du lavoir, juste avant sa disparition. Mais l'un de ces témoins a déclaré aux enquêteurs l'avoir vu descendre la ruelle, l'autre, au contraire, la remonter, confie une source proche de l'enquête à France Télévisions. C'est la dernière fois que le petit Emile a été vu.
Les équipes de recherche épaulées par les chiens pisteurs n'ont pas permis de retrouver une quelconque trace de l'enfant après ça. Il y a bien eu "quelques marquages" mais à prendre avec précaution dans le "milieu montagnard" où il "peut y avoir des éléments parasitants", selon Rémy Avon.
Des zones d’ombre qui persistent
Mauvaise rencontre, enlèvement, conflit familial... Aucune piste n'a été exclue mais aucune n'a pour l'heure débouché. Une information judiciaire a été ouverte le 18 juillet. Le dossier, géré dans un premier temps par le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon, a été confié à deux juges d'instruction du pôle d'Aix-en-Provence.
"La complexité de l'affaire justifie désormais l'ouverture d'une information judiciaire en recherche des causes de cette disparition", avait résumé Rémy Avon. Fin août, l'information judiciaire a été requalifiée fin août pour "enlèvement, arrestation, détention et séquestration arbitraires."
Des pistes sans issues
Un accident de tracteur. Une attaque de loup. Un enlèvement par un rapace. Une mauvaise chute. Plusieurs pistes ont été suivies, sans succès, comme cette dalle béton coulée peu après la disparition de l'enfant. Cassée et fouillée de fond en comble, elle n'a rien révélé.
La piste du suicide d'un homme dans un village voisin dans les jours qui ont suivi la disparition d'Émile a aussi été évoqué avant d'être écartée.
Les enquêteurs se sont aussi intéressés à une maison secondaire des arrière-grands-parents du petit garçon, cible d'un incendie criminel le 22 mars 2019 au lieu-dit Boulard, dans la commune de Beaujeu, à environ 12 km du Haut-Vernet, là où Emile a disparu. Cette piste n'a rien donné.
Le hameau toujours fermé
Rouvert à la circulation le 1er septembre, le hameau du Haut-Vernet a été à nouveau bouclé quelques jours plus tard par le maire du village, soucieux de préserver la tranquillité de ses administrés. François Balique a décidé d’interdire à nouveau l’accès à celles et ceux qui n’y possèdent pas de résidence principale ou secondaire. Cette restriction d'accès devrait être maintenue jusqu’au 15 septembre.