La station de ski est déficitaire et la mairie de Seyne demandera prochainement à la population de se prononcer pour choisir le destin du lieu. Une pétition a été lancée en réponse pour demander le maintien du site.
Ils vont voter, mais ce n'est pas pour les législatives. Alors que la station de ski de Grand Puy, dans les Alpes-de-Haute-Provence, est en situation difficile, la mairie a annoncé une série de réunions d'information publique et a commandé une étude pour réfléchir au devenir de l'endroit, en attendant un futur référendum local décisionnaire.
Une station en difficulté
"Grand Puy est trop déficitaire pour la commune", se désole le maire de Seyne, Laurent Pascal. En cause, selon le bureau d'étude chargé d'auditionner le fonctionnement du lieu, une hausse des coûts de l'énergie et une baisse du pouvoir d'achat, une population vieillissante qui pratique moins de sport et l'impact du réchauffement climatique.
Pour maintenir le site à l'équilibre, la commune lui a alloué 350 000 euros de subventions en 2024, soit 13% du budget communal. "Si on continue l'activité comme elle est aujourd'hui, il faut s'attendre à des hausses d'impôts, car il faut trouver plus de recettes, alerte l'élu. Mais si on stoppe tout, c'est aussi une décision qui aura de grosses conséquences". Autres scénarios moins tranchés, l'ouverture d'une partie de la station, ou la diversification des activités.
Les différents avis s'expriment
Une réunion d'information publique a déjà eu lieu début juin et une autre doit suivre en juillet, pour préparer un référendum dont la date et le contenu ne sont pas encore connus. Mais en réponse à la possibilité d'un arrêt de la station, une pétition en ligne a été lancée. Intitulée "Sauvons la station du Grand Puy de Seyne", elle réunissait plus 1600 signatures. Elle permet notamment à ceux qui ne pourraient pas voter au référendum de faire entendre leur voix, selon le texte mis en ligne.
Les pétitionnaires réfutent les arguments d'une population vieillissante et d'un pouvoir d'achat trop bas. "La station est encore plus attractive grâce à ses prix très accessibles. [...]Grand Puy est la deuxième la moins chère de France et la troisième d'Europe". S'ils sont favorables à une diversification des activités, ils s'opposent à la fermeture complète, qui aurait des effets négatifs sur la commune, ses commerces et son immobilier.
Car si l'impact de la station sur l'attractivité de la commune n'est pas connu précisément, et doit être évalué par une étude, plusieurs commerces bénéficient de la présence de résidents secondaire et des touristes. C'est le cas du restaurant de Sandie Bony, dont la famille est installée depuis longtemps sur place. Membre du comité de pilotage du projet de réflexion sur l'avenir du site, elle est une des signataires. "Nous, on croit à la station", explique la restauratrice.
La mairie estime la pétition trop précoce
Laurent Pascal, le maire de Seyne, a découvert l'existence de la pétition sur Facebook. "Je ne peux que regretter ce texte, explique-t-il. Ça agite les peurs, ça amène les sentiments sur le devant de la scène alors que nous voulons apporter des éléments objectifs. J'aurais compris si ça avait été publié après le choix d'un scénario, mais là, c'est trop tôt". En réponse, l'élu a publié un communiqué sur le réseau social, pour inviter les habitants à se rendre aux réunions d'information. La prochaine réunion aura lieu le 12 juillet, puis le bureau d'études présentera son diagnostic et les scénarios envisagés le 17 juillet.