Jusqu'au 19 novembre, la cour d'appel d'Aix-en-Provence accueille le procès en appel de Wojciech Janowski. Cet homme a été condamné en 2018 pour avoir commandité l'assassinat de la milliardaire monégasque Hélène Pastor.
Plus de 7 ans après les faits, l'affaire Pastor revient sur le devant de la scène. Lundi 18 octobre, le procès en appel de Wojciech Janowski débutera à la cour d'appel d'Aix-en-Provence et se déroulera jusqu'au 19 novembre. Ce procès en appel a été interrompu et reporté à deux reprises, en mars et en novembre 2020, à cause de la crise sanitaire.
Wojciech Janowski a été condamné en première instance en 2018 à l'emprisonnement à perpétuité pour avoir commandité l'assassinat de sa belle-mère, Hélène Pastor.
Retour sur l'affaire
Le 6 mai 2014, Hélène Pastor, une milliardaire monégasque peu connue du grand public à l'époque, rendait visite à son fils Gildo Pallanca-Pastor à l'hôpital L'Archet à Nice. Après avoir regagné sa voiture, des coups de feu sont tirés à bout portant sur le véhicule. Hélène Pastor et Mohamed Darwich, son chauffeur, sont gravement blessés. Quatre jours après l'attaque, le conducteur meurt et Hélène Pastor le suivra le 21 mai 2014. Elle avait 77 ans.
Les deux jeunes hommes identifiés comme le tireur et le guetteur présumés avouent très rapidement qu'ils ont été payés par Wojciech Janowski, le gendre de la milliardaire assassinée. L'homme, qui est aussi consul honoraire de Pologne à Monaco, nie d'abord avant d'admettre, le 26 juin 2014, qu'il a commandité le meurtre. Il aurait donné 140 000 euros à son coach sportif Pascal Dauriac pour recruter des tueurs.
Puis, Wojciech Janowski se rétracte. Son avocat de l'époque Jean-Claude Giudicelli dit que son client a été "contraint à passer des aveux" et qu'il n'était pas assisté d'un interprète.
Le coach sportif maintient ses accusations. Les motivations du gendre seraient liées à "la cupidité selon M. Dauriac", dit Brice Robin, le procureur de la République de Marseille, en juin 2014. La fortune d'Hélène Pastor est estimée à 12 milliards d'euros. Elle donnait une rente mensuel de 500 000 euros à sa fille Sylvia et son gendre, Wojciech Janowski. Le procureur ajoute : "Mais il (Pascal Dauriac, ndlr) indique que M. Janowski avait ce projet d'assassiner Madame Halène Pastor depuis longtemps car il se sentait rejeté par le reste de la famille Pastor en général et par Hélène Pastor en particulier".
Un premier procès aux assises en 2018
Le procès s'ouvre en septembre 2018 à la cour d'Assises d'Aix-en-Provence. Wojciech Janowski est conseillé par Me Eric Dupond-Moretti, l'actuel ministre de la Justice. Neuf autres personnes sont assises sur le banc des accusés.
Le procès dure un mois. L'accusé n'avoue jamais les faits. "Je n'ai rien à ajouter, j'exprime mes excuses à Sylvia (Ratkowski, la fille d'Hélène Pastor) et à mes enfants", déclare-t-il simplement. Mais son avocat s'en charge pour lui. Lors de sa plaidoirie, Eric Dupond-Moretti avait déclaré à la barre que son client était "coupable d'avoir commandité l'assassinat" de sa belle-mère. M. Janowski portera plainte plus tard contre son avocat pour avoir prononcé ces paroles sans son accord.
Le procès se conclut en une condamnation à la réclusion à perpétuité pour Wojciech Janowski. Il est reconnu coupable d'avoir commandité l'assassinat d'Hélène Pastor.
Le tireur, Samine Saïd Ahmed et le guetteur Al Haïr Hamadi ont également été condamné à la prison à perpétuité. Quant à Pascal Dauriac, l'ex-coach sportif, les jurés l'ont condamné à 30 ans de prison pour l'organisation du meurtre.
Gildo Pallanca-Pastor, le fils de la milliardaire, se dit satisfait de cette sentence. "C'est une condamnation exemplaire. J'ai toujours été certain de la culpabilité de Wojciech Janowski. Le jury n'a pas été dupe de son ultime manipulation, ses aveux de dernière minute, une ultime tentative pour se soustraire à ses responsabilités", a-t-il réagi.
Au lendemain du verdict, Gildo Pastor s'est confié à France 3 Côte d'Azur. Pour lui, il y a eu "beaucoup de mensonges" pendant le procès. Concernant le procès en appel, déjà annoncé, il reste sur ses positions : "ça ne sera que des mensonges de plus".
En 2020, pour la seconde fois, Wojciech Janowski demande à être remis en liberté deux semaines avant la supposée reprise du procès en appel - finalement décalée à ce lundi 18 octobre à cause de la crise sanitaire. L'homme invoque un "délai déraisonnable" entre son placement en détention et son jugement, car il est alors en prison depuis plus de 6 ans, mais aussi son âge (71 ans) et son état de santé. Cette demande lui est refusée.
Le procès en appel durera un mois. Il se terminera le 19 novembre prochain.