A Antibes, la baisse du niveau de la mer Méditerranée a mis au jour des vestiges romains

Depuis la mi-février le niveau de la mer Méditerranée a baissé d'une trentaine de centimètres. Un recul saisonnier qui a permis à Antibes de redécouvrir un vestige archéologique.

Depuis la mi-février le niveau de la mer Méditerranée a baissé d'une trentaine de centimètres. Un recul saisonnier qui n'est pas inhabituel plus un anticyclone, cela peut surprendre et... permettre des redécouvertes.

À Antibes dans les Alpes-Maritimes, deux jours après la marée d'équinoxe, non loin des remparts de la ville, des vestiges sont comme sortis des eaux !

Un vivier romain est en effet toujours présent au cœur des rochers présents à quelques mètres du bord. Un genre de bac que le retrait de la mer laisse apparaître deux fois par an.

Il est aujourd'hui à une quinzaine de mètres du bord. C'est un rectangle qui doit faire 5 m sur 4 environ et 60 cm de profondeur. À l'époque romaine, il était beaucoup plus profond. Il a depuis été comblé par des galets, des cailloux...

Jean-Pierre Galliano Membre du Cercle Histoire et Archéologie des Alpes-Maritimes (CHAAM).

Car à l'époque romaine, le jardin Albert 1er, où les Antibois aiment se promener, était la mer ! Elle entrait très profondément sur cette avancée. En zoomant sur cette carte Google, on voit d'ailleurs bien, près du square, dans l'ensemble de roches immergées, un semblant de rectangle :

Antipolis était une ville prestigieuse il y a 2 000 ans. Selon Jean-Pierre Galliano, "ce vivier pourrait être celui d'un riche propriétaire qui conservait ainsi vivants, dans un bassin, les poissons au menu de ses banquets particuliers, voire ses bacchanales, ces grandes fêtes religieuses en l'honneur de Bacchus !"

À la fin du 19e siècle, les remparts ont été détruits et les remblais jetés en mer pour permettre le soubassement du jardin. "C'est environ 32 000 m2 qui ont alors été gagnés sur la mer", précise Jean-Pierre Galliano. 

Car à l'époque romaine, les techniques de pêches étaient déjà évoluées. Hameçons et fils de pêche existaient déjà.

Le vivier quand il est le plus dégagé se présente ainsi :

Quant à savoir comment les futures nourritures y venaient, elles étaient probablement amenées dedans pour être stockées. Ce n'était pas forcément un lieu de capture, bien que le niveau de la mer était bas d'environ 50 cm selon les experts. Donc, le vivier était alors un aquarium en surface et non immergé comme il l'est à notre époque. 

Le vivier romain est l'ancêtre de l'aquaculture. Les poissons étaient directement pêchés par un esclave, et mangés encore frétillants, après avoir été plongés dans une sauce appelée le garum, condiment confectionné à partir de viscères ou de chairs de poisson ayant longtemps fermenté dans le sel. Le garum d'Antipolis était très réputé.

Jean-Pierre Galliano

Ce vivier romain n'était surement pas le seul, mais la destruction de cette anse n'a pas permis les sauvegarder. 

D'autres bassins sont visibles dans la région, notamment à Fréjus et aux Issambres dans le Var et qui sont d'ailleurs classés monuments historiques. 

Ce dernier dans l'Estérel est constitué de trois bassins successifs.

Le vivier d’Antipolis est retourné à son anonymat sous-marin jusqu’à la prochaine marée d’équinoxe prévue le 22 mars.

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