Pour l'association écologiste, la France ne peut pas « se débarrasser du problème », en envoyant ces orques dans un pays étranger, au Japon ou ailleurs. Sea Sheperd milite pour qu'un sanctuaire français accueille Wikie et Keijo, les deux orques survivantes qui restent au parc Marineland.
C'est une question épineuse qui n'a pas été concrètement tranchée par la loi. Où accueillir les mammifères encore en captivité ? Où les relâcher ? Les orques peuvent-elles vivre seules dans la mer ou l'océan sans assistance ? Comment trouveront-elles de la nourriture après autant d'années en captivité ?
Dans cette vidéo, on découvre les techniques de chasse de ce prédateur marin dans son milieu naturel.
En décembre 2026, la loi française de 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale entrera en vigueur et interdira de fait la détention de cétacés en captivité à des fins commerciales.
Pour se mettre en conformité avec la loi, Marineland envisage d'envoyer Wikie et Keijo, les deux orques survivantes du parc, au Japon. Une perspective qui inquiète les écologistes. Sur son site internet, Sea Sheperd souligne : "Là-bas, la mère et son fils seront très probablement séparés et seront de façon certaine, utilisés à des fins de reproduction et de spectacles. Un pays qui n’accorde aucun statut de protection aux cétacés et compte parmi les plus meurtriers pour ces espèces.
Envoyer Wikie et Keijo dans un pays à ce point étranger à la notion de protection des cétacés reviendrait à trahir l’esprit de notre législation et aboutirait à une situation surréaliste où dans le cadre de l’application d’une loi de protection animale, deux cétacés se verraient retirés leur statut d’espèce protégée.
L'association Sea Sheperd
L'association essaye donc de trouver une solution. Sea Shepherd France a monté une coalition d’experts nationaux et internationaux, biologistes marins, cétologues, bio-acousticiens, vétérinaires, éthologues et constructeurs d’enclos marins, afin de réfléchir à la création d’un sanctuaire pour que les deux orques restent en France. Sur son site, l'association écologiste détaille ses arguments en 4 points.
La responsabilité de la France
La France a autorisé leur captivité et leur reproduction à des fins de spectacles pendant de nombreuses années. La nouvelle loi met fin à ce système. Une loi qui engage l’État français à garantir le bien-être des animaux concernés.
Éviter le stress d'un long transport
La phase de transport est une opération extrêmement stressante et non dénuée de risques. Wikie et Keijo ont perdu deux de leurs compagnons de bassin en seulement quelques mois. Il convient donc de réduire la durée, la distance du transport et le stress ainsi engendré.
Les inconvénients d'un sanctuaire en Nouvelle-Écosse
Les températures hivernales peuvent descendre en dessous de zéro avec des eaux qui gèlent. Bien qu’étant de descendance islandaise, Wikie et Keijo n’ont connu depuis leur naissance que les eaux de la Méditerranée. Les introduire dans un habitat beaucoup plus froid suscite des inquiétudes sur leurs capacités d’acclimatation. De plus, le site de la Nouvelle-Écosse se situe à proximité d’une ancienne mine d’or, une zone polluée où toute pêche et consommation de poisson sont interdites.
Un sanctuaire encadré par les meilleurs experts mondiaux
Ce projet offre une opportunité de recherche et de compréhension des orques unique au monde.
La nécessaire collaboration de Marineland
Ce défi nécessite une collaboration inédite entre personnes aux visions parfois opposées. Mais selon Sea Sheperd, "l’équipe de soigneurs du Marineland doit avoir sa place dans ce projet, puisqu’ils connaissent personnellement Wikie et Keijo, pour certains depuis leur naissance."
Trouver un lieu pour le sanctuaire, dialoguer entre militants de la cause animale, soigneurs et directeurs de parc... la fin de la captivité semble difficile à mettre en place pour les orques. Mais Sea Sheperd tend la main aux acteurs de ce dossier.
L'association précise qu'un projet est en cours d’élaboration avec des instituts de recherche et d’éducation ainsi que des experts internationaux. Une présentation de ce travail doit être faite devant les services de l'État au plus tard le 30 avril prochain. Peut-être la fin de la vie dans une piscine pour ces immenses cétacés.