"C'était vraiment une vague !" Ce que l'on sait de la coulée pestilentielle à Saint-Paul-de-Vence

Près d'une semaine après l'épisode méditerranéen qui a touché les Alpes-Maritimes, la maire de Saint-Paul de Vence cherche toujours à comprendre ce qui s'est passé le 16 octobre dans un quartier de la commune. Une boue à l'odeur pestilentielle s'est déversée. Le maire, Jean-Pierre Camilla a porté plainte contre X et soupçonne la station d'épuration en amont. Véolia (en charge de la station d'épuration) dément.

Les habitants décrivent tous le même phénomène, un torrent de boue et une odeur insupportable d'excréments. 

Le maire sans étiquette, de Saint-Paul de Vence, Jean-Pierre Camilla, veut savoir ce qui s'est passé. Instinctivement, les regards se tournent vers la station d'épuration du Malvan, située à quelques kilomètres de-là, mais depuis, le maire nuance ses propos : "Il y a encore quelques années, la station d'épuration était effectivement obsolète, mais aujourd'hui, elle est à la pointe de la technologie. J'ai consulté les responsables à la métropole qui nous affirme que les relachages ont été faits dans selon les normes autorisées, rien de plus, ça ne devrait pas venir de la station. Alors d'où ça vient ? J'ai besoin de savoir pour répondre aux administrés et pouvoir réagir si le phénomène se répète. Dans l'esprit des gens, c'est la station, mais c'est vrai que le Malvan est long, il y a plein d'éléments qui pourraient expliquer ça, mais moi, je ne suis pas technicien, je n'en sais rien." 

J'ai décidé d'alerter et de déposer plainte contre X pour mise en danger pour la vie d'autrui. Heureusement qu'il n'y a pas eu de blessé, ça aurait pu être très dangereux.

Jean-Pierre Camilla, maire de Saint-Paul de Vence

A France 3 Côte d'Azur

La nouvelle station d'épuration a été inaugurée en 2017, elle était censée être vertueuse et bien dimensionnée.

Sur le site de la Métropole Nice Côte d'Azur, on peut lire : "Ce nouvel ouvrage est désormais à la pointe en matière d’assainissement et de respect de l’environnement. Ce nouvel équipement permet aujourd’hui de protéger le milieu aquatique et les écosystèmes (rejet de type « qualité eau de baignade »), de préserver les riverains de toutes nuisances (réduction des déchets, des odeurs et du niveau sonore), de valoriser les déchets produits et de réduire les coûts de fonctionnement grâce à la revente de l’électricité produite par l’unité de cogénération". 

La mairie de Saint-Paul-de-Vence encourage les riverains à partager leurs témoignages et photos via le site internet de la commune. L'objectif affiché est "d'identifier la cause du débordement du cours d'eau."

Les témoignages sont faciles à recueillir, dans ce quartier, les habitants en parlent beaucoup et pour cause, le phénomène a de quoi intriguer, voire inquiéter. 

C'était vraiment une vague, cinq minutes avant, il n'y avait presque pas d'eau dans le cours d'eau, il ne pleuvait même pas.

Explique Murielle, une riveraine

à France 3 Côte d'Azur

Comme un bouchon qui saute, le cours d'eau calme est devenu un flot tumultueux avant de revenir à la normale. Aujourd'hui l'eau est claire. Les riverains se sont constitués en collectif pour demander des aménagements.

La station qui déborde ?

Les stations d'épurations qui débordent, soit par dysfonctionnement, soit par sous-dimensionnement, ça existe. On a assisté à un problème de ce type à Antibes cet été 2024, les plages avaient dû être interdites à la baignade en prévention. 

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Dans le Var, c'était cette fois le lixiviat, liquide noir (habituellement collecté pour l’épandre dans un champ chez un agriculteur) qui s'écoulait dans la nature. 

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La capacité des stations d'épurations est calculée pour le nombre d'habitants du bassin concerné.

En revanche, certaines habitations, généralement les plus anciennes, peuvent avoir raccordé leurs eaux pluviales au réseau d'assainissement. Ainsi, elle envoie dans le réseau beaucoup trop d'eau à chaque pluie et la station d'épuration ne peut pas gérer. Pour repérer ces défauts, les communautés d'agglomération effectuent des tests fumigènes, c'était justement le cas cet été à Vence. 

Véolia, en charge de la station d'épuration du Malvan a démenti rapidement l'implication de la station d'épuration de Vence dans cet évènement.

À ce stade, rien n'est confirmé, l'enquête devra déterminer l'origine de cette vague. 

'Avec Véronique Varin)